« Le Certificat Voltaire est basé sur une volonté affirmée et suscitée par cet outil de se corriger. »

Ancien enseignant vacataire universitaire, Sylvain Grelier est toujours professeur d’espagnol et chef d’établissement à l’Institut supérieur Clorivière à Paris. Cette école privée sous contrat propose diverses formations pour accompagner les étudiants à entrer dans les secteurs du tourisme, du commerce, du management, du social et du marketing des vins et spiritueux. Amoureux de la langue française, Sylvain a souhaité partager cette passion avec ses étudiants en mettant à leur disposition une solution aussi ludique qu’efficace. Découvrez son témoignage.

Comment avez-vous connu le Projet Voltaire ?

J’ai connu le Projet Voltaire par une campagne de presse que vous aviez déployée lors du lancement de la plateforme. Une anecdote avait particulièrement marqué mon esprit, lorsque le journaliste évoquait ces grands patrons de groupe qui, la nuit tombée, quittaient leur bureau et allaient s’entraîner pour améliorer leur orthographe, conscients qu’ils devaient remédier à leurs difficultés en français pour pouvoir ensuite rédiger sans fautes.

Quel constat vous a amené à déployer le Projet Voltaire au sein de votre établissement ?

Je suis un amoureux des belles-lettres. Tout comme mes collègues enseignants, j’ai constaté que la langue française est quelque peu malmenée, c’est pourquoi nous avons cherché une remédiation intelligente aux difficultés que nos étudiants rencontraient en orthographe et en expression. Ces fautes émaillaient leurs textes, obéraient quelquefois la qualité de la lecture et pouvaient conduire à des contradictions et à une mauvaise interprétation. Ils se destinent à des métiers de service où l’oralité a toute sa place, naturellement, mais il faut savoir bien rédiger pour laisser une information préoccupante et l’adresser aux juges, pour vendre un séjour touristique en accompagnant les images qui donnent envie de voyager ou en rédigeant un compte rendu pour son N + 1 lorsqu’on est assistant de manager.

Quels étaient les retours de la part des entreprises sur le niveau d’expression des étudiants avant le déploiement du Projet Voltaire et qu’en est-il aujourd’hui ?

Il arrivait que des recruteurs nous remontent certaines difficultés qui les obligeaient à relire certains écrits d’étudiants pour en valider un contenu lisible et non heurté. Bien qu’ils soient constructifs, ces retours négatifs nous ont amenés à nous dire qu’il fallait trouver une remédiation en phase avec notre temps. Chaque jeune dispose aujourd’hui d’un matériel informatique qui lui permet de travailler et de compléter l’usage de la plume et du cahier que nous avions autrefois. Le fait que la solution soit déployée informatiquement, y compris via une application, nous a conduits à vouloir signer un accord de partenariat avec le Projet Voltaire.

Comment la solution a-t-elle été appréhendée par vos élèves ?

Lorsque les jeunes commentent les motifs qui les incitent à venir nous rejoindre, figure toujours en bonne place le Projet Voltaire. Certains en ont entendu parler, d’autres l’ont rencontré au cours de leur enseignement en études secondaires. Ils apprécient d’autant plus le Projet Voltaire qu’ils savent qu’ils sont accompagnés en demi-groupe par notre directrice des études qui prend le temps de leur expliquer les points sur lesquels ils estiment avoir besoin de plus de précisions. Ils apprécient aussi le fait d’avoir une évaluation informative en fin de cycle sans aucune notation intermédiaire. Nous les encourageons à progresser, en notifiant les progrès effectués dans leurs bulletins scolaires. Certains progressent à un rythme plutôt soutenu, d’autres beaucoup moins, mais le Projet Voltaire s’adapte aux progrès de chacun en leur proposant des entraînements adaptés à leur niveau. L’interface est très ergonomique avec des descriptifs qui accompagnent l’erreur et des vidéos qui permettent de ne pas la sanctionner, mais de plutôt la voir comme une source de progrès grâce à des exercices de remédiation qui sont très ludiques. Ils ont le sentiment de progresser sans véritablement travailler et sans que la notion d’échec soit rédhibitoire. L’ambiance est très saine : les uns apportent aux autres et les cartes sont rebattues entre ceux qui auraient plus de facilité dans d’autres disciplines.

Vous avez participé au défi Revolt-IA des BTS organisé en décembre dernier par le Projet Voltaire. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’y participer ?

Revolt-IA est un jeu d’évasion original et collaboratif qui est destiné aussi bien au corps enseignant et aux étudiants qu’aux entreprises, collectivités et organismes de formation. Ce défi est basé sur la maîtrise de la langue française, l’objectif étant de réviser tout en s’amusant avec un côté challenge que chacun aime stimuler. À l’Institut supérieur Clorivière, 6 étudiants ont fait équipe et j’ai eu le plaisir d’être leur capitaine pour les aider à résoudre les énigmes. Nous avons trouvé la solution des 10 énigmes à cinq secondes près !

Récemment, nous avons interrogé 2 500 décideurs pour connaître leur opinion sur le Certificat Voltaire. Cette enquête a révélé l’importance que les employeurs accordent à l’orthographe et à l’expression. Ils sont 86 % à considérer que la maîtrise de la langue française est une compétence importante. Est-ce que vous partagez cette opinion ? Quelle place accordez-vous à l’expression orale et écrite ?

Évidemment et naturellement, je partage cette opinion, la maîtrise de la langue française est cruciale. Sans celle-ci, je crois qu’il n’y a point de salut. On le voit aujourd’hui dans les discours des politiciens qui font appel, généralement, à une rhétorique bien placée pour pouvoir convaincre nos concitoyens. Finalement, comment se comprendre si un discours est entaché et émaillé d’erreurs, comment se comprendre si l’écriture rend sa compréhension plutôt ambivalente, si elle laisse lieu à une interprétation et à des distorsions, à des dysfonctionnements ou à des quiproquos ? Nous travaillons avec des dédoublements de groupe et avec une enseignante très attentive aux questionnements des étudiants. Il en est de même avec l’expression orale pour maximiser les possibilités d’interventions des étudiants. L’expression écrite est capitale aujourd’hui. Nous l’avons vu avec le confinement et le télétravail où les échanges étaient liés à l’envoi de nombreux SMS et à une grande émission d’e-mails. Il fallait donc que nos écrits soient concis et le plus justes possible dans leur expression. Le Projet Voltaire aide à travailler cette précision puisque les phrases sur lesquelles porte chaque questionnement  sont plutôt courtes et abordent les règles de ponctuation, de conjugaison et tous les faux-amis qui doivent être relevés ou non.

Vous avez déployé le Certificat Voltaire au sein de votre établissement. Comment l’avez-vous intégré à vos enseignements ?

Le processus a été très bien adapté dans l’établissement. Les professeurs sont ravis du partenariat que nous avons depuis des années avec le Projet Voltaire. Nos étudiants suivent un atelier une fois par semaine, en demi-groupe pour leur permettre d’avancer à leur rythme. En fin de deuxième année, ils passent la certification et chacun peut véritablement être fier des progrès accomplis. Nous constatons que tous les étudiants progressent et ils en sont heureux. Découvrir leurs résultats nous permet d’avoir une autre image de ce que sont nos étudiants, avec une certification qui est véritablement professionnelle et qu’ils pourront mettre en avant sur leur CV. Ce certificat est basé sur une volonté affirmée et suscitée par cet outil de se corriger : c’est parce qu’ils ont envie de progresser qu’ils s’y adonnent et qu’ils prennent plaisir à travailler leur expression en langue française. Ils comprennent progressivement la nécessité de pouvoir rédiger de façon claire et précise sans faire de fautes d’orthographe.

Selon vous, est-ce que le fait de s’entraîner avec le Projet Voltaire et de disposer du Certificat Voltaire les valorise auprès des recruteurs ?

L’inscrire sur son CV, quel que soit le résultat, signifie que chacun est soucieux de son écriture, de la maîtrise orthographique, de la maîtrise de la conjugaison ou de la bonne place de la ponctuation. C’est un marqueur d’une volonté de soigner la qualité de son français. Le Projet Voltaire requiert une concentration maximale et c’est un élément capital pour un recruteur. En l’affichant sur son CV, l’étudiant atteste des compétences linguistiques qui lui permettront, à terme, d’évoluer dans sa carrière. Le Projet Voltaire lui permet de développer ses compétences tout au long de son apprentissage.

Un mot de fin à ajouter ?

Je trouve qu’il est très intéressant de pouvoir faire figurer sur son CV le Certificat Voltaire parce qu’aujourd’hui nous avons tous l’habitude de jauger notre niveau en langue étrangère. En français, ça n’existait pas. Lorsque nous sommes de langue française maternelle, nous n’avons pas le réflexe de préciser cette compétence sur notre CV. Avec le Projet Voltaire, ce n’est plus le cas. Ça permet d’inscrire une vraie distinction entre une orthographe issue d’un niveau technique, d’un niveau professionnel, d’un niveau affaires ou d’un niveau expert. C’est un vrai plus et si j’avais un collaborateur qui hésite, je lui dirais de se prêter à ce jeu ludique parce qu’il apprendra avec plaisir et testera ses connaissances via un processus de cacographie qui permet de se poser les bonnes questions et d’aller plus loin tout en apprenant. Ainsi, chacun redécouvre les subtilités de notre magnifique langue et c’est ce que j’apprécie dans le Projet Voltaire.

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