Nietzsche, Tchaïkovski, Schwarzenegger… ces patronymes célèbres qu’on ne sait jamais comment écrire !

Les patronymes suivants ont beau être connus, puisqu’ils appartiennent à des philosophes, des écrivains, des compositeurs, des hommes politiques…, ils n’en restent pas moins compliqués à écrire, en tout cas pour nous autres francophones ! On a beau les lire, au détour d’un livre, d’un article, notre cerveau peine à mémoriser leur orthographe. Nous ne vous proposons pas de recette miracle, mais quelques explications et astuces pour dédramatiser l’exercice !

Les Allemands

– Nietzsche
Existe-t-il patronyme plus alambiqué que celui de « Nietzsche » ? Une telle succession de consonnes mérite le détour : donnez-moi un « t », un « z », un « s », un « c », un « h »… « tzsch », à vos souhaits ! Et pour couronner le tout, le même son termine son prénom « Friedrich » (mais avec un simple « ch »), ce qui rend le patronyme complet difficile à prononcer. Malgré ce nom, Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) a considérablement influencé la philosophie du XIXe siècle, créant un véritable courant nietzschéen (attention, mot compte triple).

– Schopenhauer
Voyons le verre à moitié plein : d’accord, ce philosophe allemand (1788 – 1860) porte un nom à coucher dehors, mais son prénom nous est bien connu. Il s’agit d’Arthur. Son père, voulant que son fils embrasse une grande carrière, aurait choisi un prénom compréhensible dans toutes les langues. Cher Schopenhauer, pouvons-nous vous appeler « Arthur », tout simplement ?

– Heidegger
Comme son prédécesseur Schopenhauer, Heidegger (1889 – 1976) n’a pas été gâté par la fée patronyme. Mais, comme son prédécesseur, la difficulté est équilibrée par la simplicité du prénom : Martin ! Cela dit, lorsqu’on étudie et qu’on influence la « phénoménologie », il faut bien avoir un nom à la hauteur !

Les Russes

– Tchekhov
Ne vous fiez pas à ses deux syllabes, le patronyme de ce grand écrivain (1860 – 1904), dont le prénom est Anton, n’en reste pas moins difficile à écrire. D’autant qu’il fait l’objet de plusieurs orthographes : Tchekhov, plus rarement Tchekov (sans le second « h »), voire Chekhov (sans le « t » initial) pour les anglophones. Enfin, ce qui est relatif à l’œuvre de Tchekhov est « tchékhovien ». Les amateurs de Scrabble se régalent !

– Tchaïkovski
Un conseil : oubliez « Tchekhov » si vous devez écrire le patronyme de ce célèbre compositeur de l’époque romantique (1840 – 1893). Il est l’auteur de onze opéras. Oui, onze, soit le nombre de lettres de son nom. Coïncidence ? Je ne crois pas ! Mémorisez bien son nom, Tchaïkovski : pas de « e » après le « tch », mais « aï ». Son prénom, Piotr Ilitch, ne vous sera d’aucun secours… La seule fantaisie que l’on peut s’accorder, c’est de mettre un « y » à la place du « i » final : Tchaïkovsky.

– Dostoïevski
Nom complet : Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821 – 1881). Sans doute le champion de notre trio russe ! Décortiquons-le : Fiodor (ou Fedor) est l’équivalent de Théodore. « Mikhaïlovitch » vient du prénom de son père Mikhaïl. Traditionnellement, en Russie, les patronymes masculins sont formés du prénom du père auquel est ajouté le suffixe ovitch ou evitch. Reste Dostoïevski, qui, au féminin, fait « Dostoïevskaïa ». Ouf, on l’a échappé belle !

Les Français

– Apollinaire

Poète français d’origine polonaise, Apollinaire a pour patronyme complet « Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky ». Il a donc pris comme nom… son 5e prénom ! De même origine qu’Apollon, dieu de la poésie et de la musique, il signifie « celui qui inspire ». Pour se souvenir qu’Apollinaire prend deux « l » (mais un seul « p » !), on fait appel au titre d’une de ses œuvres, Lettres à Lou, dont les deux mots principaux commencent chacun par un « l ».

– Stendhal
Henri Beyle (1783 – 1842) a choisi ce pseudonyme en hommage à la ville allemande de Stendal (située entre Berlin et Hanovre), et l’a encore germanisé par l’ajout d’un « h ». Mais l’écrivain n’est pas à son coup d’essai : Alceste, Baron Dormant, Louis-Alexandre-César Bombet, Conickphile, Choppin d’Ornouville, Henry Brulard, Jules Pardessus, William Crocodile, Poverino sont autant de noms de plume qu’il a utilisés pour signer ses ouvrages et ses correspondances. Stendhal tenait beaucoup à son « h » ! Pour s’en souvenir, convoquons le titre de l’une de ses plus belles œuvres, La Chartreuse de Parme, qui, par chance, contient aussi un « h »…

– Mitterrand
Comme pour « Apollinaire », il s’agit de savoir quelles sont les consonnes qui doublent. Eh bien, dans le patronyme de l’ancien président de la République française François Mitterrand (qui portait bien son prénom), tout est doublé. Enfin, tout : le « t » et le « r ». C’est la raison pour laquelle il n’y a pas d’accent sur le « e ». Même si ses adversaires faisaient une syncope (pas la perte de connaissance, le retranchement d’une syllabe au milieu d’un mot !) en prononçant « Mitt’rand », le « e » n’est pas muet.

– Finkielkraut
Avec son patronyme, le philosophe Alain Finkielkraut a de quoi concurrencer ses homologues allemands ! Certes, son nom est d’origine polonaise et se prononce [finkèlkrot] : le « i » est muet et le « e » se dit « è ». Familièrement, il est parfois surnommé « Finky ». Et comment appelle-t-on un adepte de Finkielkraut ? Mystère…

– Houellebecq
Les houellebecquiens le savent sans doute : « Houellebecq » n’est pas le véritable nom de l’écrivain Michel Houellebecq. Ce dernier s’appelle Michel Thomas, un nom bien plus commun et facile à écrire, au passage ! « Houellebecq » a néanmoins une origine familiale : c’est le nom de jeune fille d’Henriette Thomas, la grand-mère paternelle du futur essayiste, auprès de laquelle il a grandi.

Un petit dernier pour la route ?

– Schwarzenegger
De nationalité austro-américaine, Arnold Schwarzenegger a un patronyme allemand. Impossible de le cacher, tant est caractéristique la terminaison en –er de Schopenhauer, mieux, celle en –egger de Heidegger ! Les Américains n’ont pas tergiversé : plutôt que d’essayer de retenir une orthographe si compliquée, ils ont apocopé le nom et lui ont adjoint un « y » à consonance anglo-saxonne.

Sandrine Campese
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Il faut créer ses propres « formules ». Etudiante, j’avais recours (pour Nietzsche) à « Tante Zaza Se CHErche »
mais rien pour « N.I.E » du début dont on se souvient plus facilement.