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Des tuniques « bleu foncé » ou « bleues foncées » ?

Puisque les deux adjectifs font partie du même groupe nominal, on est tenté de les accorder tous les deux avec « tuniques » et d’écrire « des tuniques bleues foncées » au lieu de « des tuniques bleu foncé ».

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Quand deux mots sont employés pour qualifier une seule couleur, aucun ne varie :

Préférez-vous l’écharpe gris clair ou l’écharpe bleue ?

Si ces mots sont tous les deux des adjectifs de couleur, un trait d’union les lie, et l’ensemble reste là aussi invariable :

On voit beaucoup d’écharpes gris-bleu cet hiver.

Consultez également notre article sur l’accord des couleurs ainsi que nos autres règles sur le sujet :

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

Il n’est sans doute pas inutile de rappeler que la présente règle ne vaut que pour les adjectifs. Dès lors que l’on a affaire à un nom de couleur, la marque du pluriel retrouve ses droits : on parlera donc des « bleus foncés » d’un peintre, des « gris clairs » d’un tableau. L’invariabilité reste pourtant de mise pour les mots composés, et l’on évoquera les « bleu-vert » du ciel polynésien…

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. La salle de séjour était rehaussée de rideaux vert pomme.
  2. Ses costumes gris ardoises lui conféraient depuis toujours un air austère.
  3. Des lèvres rouge vif faisaient ressortir la blancheur du teint.
  4. Il n’avait jamais acheté que des voitures bleu pâle.
  5. Ce teint jaune-citron ne présage rien de bon.
  6. Ces yeux gris bleu en avaient ensorcelé plus d’un !
  7. Les ensembles bleu marine abondaient dans sa garde-robe.
  8. Les joues rouges sang de la fillette témoignaient d’une émotion profonde.
  9. Des murs blancs cassés apportaient à la pièce une grande luminosité.
  10. Il raffolait des paysages vert tendre qui entouraient son chalet.
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Réponses

  1. Phrase correcte.
  2. Faux. Il faut écrire : Ses costumes gris ardoise lui conféraient depuis toujours un air austère.
    Quand un adjectif de couleur est composé de deux mots, aucun ne varie.
  3. Phrase correcte.
  4. Phrase correcte.
  5. Faux. Il faut écrire : Ce teint jaune citron ne présage rien de bon.
    Le trait d’union n’est de rigueur que si les deux mots qu’il lie sont deux authentiques adjectifs de couleur. Or « citron » est ici un nom !
  6. Faux. Il faut écrire : Ces yeux gris-bleu en avaient ensorcelé plus d’un !
    Le trait d’union s’impose ici parce que « gris » et « bleu » sont bien, l’un et l’autre, des adjectifs de couleur.
  7. Phrase correcte.
  8. Faux. Il faut écrire : Les joues rouge sang de la fillette témoignaient d’une émotion profonde.
    Quand deux mots sont nécessaires pour désigner une couleur, l’adjectif composé qui en résulte reste invariable.
  9. Faux. Il faut écrire : Des murs blanc cassé apportaient à la pièce une grande luminosité.
    Puisque l’on a ici recours à deux mots pour qualifier une seule couleur, l’ensemble de l’expression reste invariable.
  10. Phrase correcte.

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
Articles liés

Bonjour,
je ne comprends pas j’ai vu sur votre site deux phrases utilisant l’expression « vert pomme » une où il est accordé et l’autre non.
Les voici :

-un fond dans les verts pomme donnera du dynamisme à la plaquette

-la salle de séjour était réhaussée de rideaux vert pomme

Quelle est la différence ?
Merci

Bonjour,
Je ne vois pas trop la logique entre

Quand deux mots sont employés pour qualifier une seule couleur, aucun ne varie :
Préférez-vous l’écharpe gris clair ou l’écharpe bleue ?

et ce que dit l' »expert » :
Dès lors que l’on a affaire à un nom de couleur, la marque du pluriel retrouve ses droits : on parlera donc des « bleus foncés » d’un peintre, des « gris clairs » d’un tableau.

Un « gris clair » ne varie pas, mais ensuite les « gris clairs du peintre » varient :-O

Merci de vos lumières éblouissantes.

Paul Smith

Bien le bonjour,

Merci pour cette page,
Pour être sûr : « Une mer bleue-verte » est incorrect et il faudrait écrire « une mer bleu vert » ?

Merci de votre réponse, bonne continuation, bon courage avec la situation actuelle, et gardez votre sarcasme, c’est très divertissant 🙂

    Bonjour Adrigabi, l’ajout de « très » ne change rien à l’invariabilité. C’est le brun qui est « très clair ». On pourrait dire « Ses yeux d’un brun (qui est) très clair ». Bon après-midi.

Bonjour,
Petite question dans la phrase suivante :
 » Il ne sait toujours pas qu’il ne faut pas mélanger les couleurs, résultat : ses chemises blanches sont maintenant toutes rouges claires « .
Ma première réponse était plutôt « toutes rouge clair » mais le correcteur m’indique rouges claires… et j’ai un doute de l’accord avec « toutes » malgré la règle des adjectifs de couleur composés.
Merci par avance pour votre réponse

    Bonjour Elle, comme indiqué dans notre article, il faut écrire : « toutes rouge clair », autrement dit « toutes d’un rouge clair » (c’est le rouge qui est clair, pas la chemise qui est claire). Vous voyez la nuance ? Bonne journée !

Un texte de la « @Dictée Larousse » du 28 juin 2016 permet de mettre en relief un cas particulier, intéressant, qui n’est illustré ni dans le billet ni dans les commentaires.
En effet, en dehors du cas de « deux adjectifs » de couleur, on doit traiter de manière similaire « un adjectif et un complément ».
L’exemple était : « Une chevelure et des yeux noir de jais. » On est tenté d’accorder noir puisqu’il n’y a qu’un seul adjectif de couleur. Mais en fait « de jais » modifie noir, comme un second adjectif, et le rend invariable.
On aurait de même : des yeux « rouge de braise ». Quelqu’un m’a aimablement soufflé quelques autres cas : bleu de nuit, jaune d’or et vert d’eau.
Finalement, le cas est assez peu courant, mais mérite d’être souligné car particulièrement fallacieux…

Bonjour,

J’aurais une question à propos des adjectifs de couleur composés de deux mots. La règle à ce sujet stipule que quels que soient les mots utilisés pour qualifier une couleur, les deux termes restent invariables. Il existe de plus un trait d’union lorsque les deux éléments désignant la couleur sont de véritables adjectifs. C’est ce dernier point qui me tarabuste actuellement.

Les noms communs écarlate, mauve, pourpre, incarnat, fauve et rose sont considérés désormais comme de véritables adjectifs et constituent donc une entorse à la règle qui stipule que tout nom commun utilisé pour désigner une couleur est invariable.

Ma question est la suivante :

Comment considérer la nature des 6 mots ci-dessus lorsqu’ils modifient un adjectif de couleur et qu’ils sont donc placés en deuxième position de l’adjectif composé ? Faut-il considérer qu’ils sont de véritables adjectifs et dans ce cas apposer un trait d’union entre les deux termes ? Ou bien doit-on les considérer comme des noms communs et dans ce cas ne pas apposer de trait d’union entre les deux termes ?

Exemple. Dirons-nous : Les havresacs violet pourpre sont entreposés au grenier ou les havresacs violet-pourpre sont entreposés au grenier ?

Espérant avoir été suffisamment concis dans mes propos, je vous remercie par avance de toute l’attention que vous porterez à mes considérations chromatiques.

Xavier.

    Cher Xavier, vos considérations chromatiques sont passionnantes. Voici mon sentiment : les noms communs écarlate, mauve, pourpre, incarnat, fauve et rose étant désormais considérés comme de véritables adjectifs eu égard à leur variabilité, j’en déduis qu’ils se comportent comme tels dans toutes les situations sans exception, y compris quand ils viennent compléter un autre adjectif. En quel honneur renoueraient-ils avec leur « moi » profond ? C’est du passé, tout ça ! J’écrirais donc « les havresacs violet-pourpre ». Merci, au passage, d’avoir ressuscité ce joli mot vieilli. Bonne soirée.

      Bonjour,

      je planais avec un plaisir non dissimulé dans les hautes sphères de notre belle langue écrite sans fautes d’orthographe ou de grammaire, jusqu’au moment où j’ai lu « En quelle honneur ».
      Deux conséquences :
      1. mes cheveux se sont dressés sur la tète
      2. une chute vertigineuse m’a fait retomber sur le plancher des… fautes. Consternation !

      Bien sûr, si on me prouve que mes cheveux m’ont alerté à tort, je les rase sur-le-champ.

      Bonne journée.

      Rémy

          Bonjour Babeth,

          le rouge de la honte me monte à la tête (avec accent circonflexe, bien entendu) ; je ne m’explique pas cette horreur : habituellement, je relis ma prose douze mille fois avant de poster, et là, rien vu ! Je me dis que c’est l’âge, ou une malédiction (genre poupée vaudou), ou quelqu’un de mal intentionné qui veut ma mort ortografik…
          En tout cas, merci Babeth pour votre remarque.

          Bonne soirée

          Rémy

      Bonjour !
      La langue française, elle est truffée de règles. Est-ce pour impressionner (voilà, je suis intelligent : j’ai mémorisé toutes les règles !) ? Eviter de se faire persifler ? Ou bien (presque) toutes ces règles ont une valeur pratique ?

        Bonjour Caleb, certes, les règles d’orthographe lexicale peuvent sembler arbitraires, bien que généralement justifiées par l’étymologie. Mais les règles grammaticales et syntaxiques ont une réelle utilité : celle de se faire comprendre ! « A payé », ce n’est pas la même chose que « à payer », n’est-ce pas ? Dans le premier cas, vous vous êtes acquitté d’un paiement, dans le second on vous réclamera de l’argent. De même, dans le fameux « On va manger les enfants » vs « On va manger, les enfants. », l’absence ou la présence de la virgule change totalement le sens. Voilà pour la valeur « pratique ». Bonne journée.

Sans entrer dans la liste les adjectifs rares, il ne serait pas inutile de disposer d’un renvoi sur une liste officielle des vraies « couleurs », qui s’accordent lorsque employés seuls. En effet, les autres couleurs, dérivées d’un objet (orange, marron, citron, etc.) ne s’accordent pas, puisqu’ils ne sont que « de la couleur de… » (ils deviennent adverbiaux)
Hormis les six bien connus des animateurs du Projet-Voltaire (fauve, pourpre, rose, incarnat, mauve, écarlate), j’en ai découvert d’autres qui s’accordent, sans que cela soit évident : châtain, vermeil, mordoré…
Sans doute l’objet d’un prochain article du blog !

Bien littérairement,
Chambaron
Sans doute

Chers collègues,
Je suis agrégée de lettres classiques. Hier soir, mes enfants sont revenus d’un match de foot de l’équipe de Bourg-Péronnas avec d’ostensibles drapeaux portant la mention « Allez les bleu ». L’absence de « s » peut-elle s’expliquer puisqu’il s’agit d’un nom commun du fait de la majuscule? J’avoue en perdre un peu mon latin…
Cordialement,
A. Duro

    Voici la réponse de Bruno Dewaele : « Non, l’absence de « s » n’est ni explicable ni défendable. Que l’on mette la majuscule (Larousse) ou non (Robert) à ce nom, la marque du pluriel est obligatoire. Elle l’est aussi pour l’adjectif, sauf quand il est modifié par un autre mot (des maillots bleu clair, des carrosseries bleu ciel, des yeux bleu-vert). »