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Les salons littéraires : Julie de Lespinasse

Si cette jeune femme fut surnommée « La reine de Paris » ou encore « La muse de l’Encyclopédie », c’est parce qu’elle sut, avec peu de moyens, mais des amis fidèles, faire briller les plus grands esprits de son temps. C’est avec elle que nous clôturons notre série sur les salonnières célèbres des XVIIet XVIIIsiècles.

Où était situé le salon de Julie de Lespinasse ?

En 1764, à l’âge de 32 ans, Julie de Lespinasse ouvre son salon à l’angle de la rue Saint-Dominique et de la rue Bellechasse, dans le 7earrondissement de Paris. Immédiatement, les plus beaux esprits de Paris fréquentent cette maison de menuisier construite sur deux étages.

Qui était Julie de Lespinasse ?

Julie de Lespinasse est née en 1732 à Lyon. Elle serait la fille illégitime du comte de Champrond, frère d’une autre célèbre salonnière : Mme du Deffand. Son patronyme, « Lespinasse », d’origine gasconne, pourrait se traduire par « buisson épineux ». Les témoins de l’époque ne la décrivent pas comme jolie (elle avait néanmoins des yeux noirs pleins de feu), mais louent ses nombreuses qualités intellectuelles et humaines. Vraie en tout, franche, désintéressée, elle était passionnée et romantique, comme l’attestent ses correspondances.

Était-elle une « femme de lettres » ?

Julie de Lespinasse est une épistolière qui a produit une multitude d’écrits. Elle s’est formée à l’activité intellectuelle et mondaine au salon de sa tante, Mme du Deffand. C’est là qu’elle se lie d’amitié avec d’Alembert (fils d’une autre salonnière, Mme de Tencin) et fréquente Fontenelle, Montesquieu, Marmontel et Marivaux. Mme du Deffand ne lui pardonnera pas d’avoir créé son propre salon et les deux femmes se fâcheront.

Qui fréquentait son salon ?

En plus des illustres hommes de lettres qu’elle a côtoyés chez sa tante, Julie de Lespinasse reçoit des philosophes, des hommes politiques et des économistes comme Condillac, Condorcet et Turgot. On a dit de son salon qu’il était le « laboratoire de l’Encyclopédie ». Son amitié indéfectible avec d’Alembert, l’un de créateurs de L’Encyclopédie, n’est sans doute pas étrangère à cette réputation. Bien qu’elle n’ait pas de fortune, Julie de Lespinasse parvient à réunir tout ce bon monde. Elle n’offre ni à dîner, ni à souper, mais « à digérer », pour reprendre le mot de Grimm. Elle sait mieux que personne recevoir et « créer du lien », comme on dirait aujourd’hui, entre ses convives, les faire briller. Son salon est en outre connu pour sa grande liberté de ton, des opinions républicaines y circulent…

Quel souvenir a-t-elle laissé ?

Julie s’éteint en 1776, à peine âgée de 43 ans. Le fidèle d’Alembert lui aurait fermé les yeux. Elle laisse une riche correspondance, en particulier avec l’un de ses amants, le colonel Guibert. Ses échanges épistolaires, publiés en 1809, constituent un précieux témoignage psychologique et historique sur le XVIIIsiècle.

Sandrine Campese

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    Bonjour doudou, vous auriez aimé être une salonnière du XVIIIe siècle ? Car c’est de cela qu’il est question dans l’article que vous commentez :-). Bonne fin d’après-midi.