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Un apollon, un écho, une odyssée… 12 noms communs tirés de la mythologie

La mythologie antique, qu’elle soit grecque ou romaine, a fourni à la langue française quantité de mots. Après 12 expressions tirées de la mythologie, le Projet Voltaire vous invite à découvrir 12 noms communs issus de noms de personnages, d’objets ou encore de lieux mythologiques.

Un apollon

Dieu grec de la beauté, de la lumière et des arts, doté d’une lyre, Apollon a fini par devenir un nom commun. Un apollon désigne un homme très beau, mais souvent ironiquement ou négativement (Ce n’est pas un apollon ! »). Le procédé par lequel un nom propre devient un nom commun servant à désigner un type de personne se nomme « antonomase ». Autre exemple : « un harpagon » (tiré du nom du personnage de Molière, Harpagon) désigne un avare.

Autre mot. Dans le même sens, on dit aussi « un adonis ». Adonis était un humain, amant d’Aphrodite, également d’une grande beauté.

Un aréopage

Arès, fils d’Héra et de Zeus, est le dieu de la guerre, violente et destructrice. Un jour, il est jugé par les autres divinités dans un tribunal nommé « aréopage », car situé sur la colline d’Arès. Le nom désigne aujourd’hui une assemblée de savants. Malheureusement, il est souvent écorché en « aéropage », qui est un barbarisme, ce terme n’ayant aucun rapport avec l’élément « aéro- » désignant l’air.

Autre mot. Le dieu grec Arès a pour équivalent romain « Mars », qui a donné son nom à la planète Mars et au mois de mars.

Une bacchanale

Dans la mythologie romaine, l’équivalent de Dionysos, dieu grec du vin et de la fête, est Bacchus. Ce dernier organisait de grandes fêtes débridées, « les bacchanales », où l’on dansait et buvait avec excès. Aujourd’hui, une bacchanale désigne une orgie dans la langue littéraire ou plus généralement une sorte de « folie collective ». Ainsi, dans le film Le Grand Restaurant, après la célèbre danse des serveurs, le personnage joué par Louis de Funès déclare : « Jusqu’où serait allée cette bacchanale ? »

Un cerbère 

Dans la mythologie grecque, Cerbère est un immense chien à trois têtes et à queue de dragon. Fidèle compagnon d’Hadès, il est enchaîné à l’entrée des Enfers, empêchant les morts de s’échapper et les vivants de venir chercher les morts. Afin de l’amadouer, d’apaiser un peu sa hargne, il était coutume de placer, dans la tombe des défunts, un gâteau au miel à son intention. Par extension et par antonomase, un cerbère désigne un portier, un gardien sévère et intraitable !

Une chimère

Dans la mythologie grecque, la chimère est un monstre à tête de lion, à corps de chèvre et à queue de dragon qui crache des flammes. Elle est vaincue par le roi Bellérophon, grâce au cheval ailé Pégase. Dans le langage courant, une chimère est une illusion, un rêve.

Un dédale

Dédale est l’architecte du célèbre labyrinthe qui abrite le Minotaure, monstre mi-homme, mi-taureau. Parce qu’il a donné à Ariane le fil permettant d’aider Thésée à sortir du labyrinthe après la mort du Minotaure, Dédale  y est enfermé avec son fils Icare. Il confectionne des ailes avec des plumes et de la cire afin qu’ils puissent s’échapper par les airs. Malheureusement, le voyage causera la mort d’Icare. Quant à Dédale, son nom a donné le nom commun « dédale », un ensemble compliqué de rues, de couloirs, où l’on risque de se perdre.

Autre mot. Malgré les recommandations de son père, Icare s’approche trop du soleil. La cire de ses ailes se met à fondre, entraînant Icare dans une chute mortelle qui se termine dans une mer devenue la mer… icarienne.

Un écho

Écho est une oréade : une nymphe des montagnes et des grottes. Elle accepte d’aider Zeus à détourner l’attention de son épouse Héra, réputée pour sa jalousie. Écho accepte : elle accompagne partout Héra et lui parle sans cesse pour occuper son esprit. Mais la déesse finit par découvrir le stratagème et, pour se venger, punit Écho. La pauvre nymphe ne pourra plus parler la première, elle ne pourra que répéter ce que les autres ont dit avant elle. D’où le sens courant du nom « écho » : « son répété ».

La morphine 

Morphée est le dieu grec des rêves, fils de Nyx, la déesse primordiale de la nuit, et d’Hypnos, le dieu du sommeil. Pour endormir les humains, Morphée les touche avec des pavots soporifiques. Il leur donne également des rêves pour la nuit. Nous tombons alors « dans les bras de Morphée », profondément endormis. Sur « Morphée » s’est formé le nom « morphine », un produit dérivé du pavot qui calme les très fortes douleurs.

Autre mot. Le nom du père de Morphée, Hypnos, a pour racine le mot en grec ancien, húpnos (« sommeil »), qui a servi à former le nom « hypnose » ou encore l’adjectif  « hypnotique ».

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Une odyssée

Cela ne frappe pas au premier coup d’œil, mais le nom commun « odyssée » est étymologiquement très proche du nom propre « Ulysse ». En effet, Ulysse se disait Odysseus en grec ancien, puis Ulixes en latin, ce qui a donné, par déformation, « Ulysse ». Voilà pourquoi Homère, le grand poète de la Grèce antique, a intitulé « Odyssée » le long périple de retour d’Ulysse jusqu’à son île d’Ithaque. Par extension, une odyssée est un long voyage mouvementé et aventureux (comme celui d’Ulysse) ou encore une longue période pleine de péripéties, d’événements extraordinaires.

Autre mot. Le premier volet, L’Iliade, raconte les aventures d’Achille durant la guerre de Troie. Le mot signifie « poème d’Ilion », Ílion étant l’autre nom de la ville de Troie.

Un python

Dans la mythologie grecque, Python est un énorme serpent. Fils de Gaïa (la Terre), il veille sur l’oracle de Delphes. Apollon le tue en se servant de ses flèches, puis se rend maître de l’oracle, depuis nommé « Pythie ». Pour calmer la colère de Gaïa, Apollon crée les jeux Pythiques, des concours athlétiques se déroulant à Delphes. Le python est un serpent des forêts tropicales d’Afrique et d’Asie, de très grande taille (jusqu’à 10 m), qui broie sa proie entre ses anneaux avant de l’avaler.

Autre mot. Un autre serpent légendaire est mentionné dans les mythes gréco-romains. Il s’agit du basilic, capable de tuer par son seul regard. L’étymologie de « basilic » renvoie ici au « roi ».

Une spartiate

Un Spartiate est un habitant de l’ancienne cité grecque de Sparte, laquelle joue un rôle important dans la mythologie. En effet, la belle Hélène, capturée par le Troyen Pâris, n’est autre que l’épouse du roi de Sparte, Ménélas. Cet enlèvement va causer le fameux épisode de la « Guerre de Troie » qui opposera Troyens et Spartiates pendant dix ans. Aujourd’hui, on nomme « spartiate » la sandale montante faite de lanières de cuir croisées, comme on la portait jadis à Sparte. Quant à l’expression « à la spartiate », elle signifie « à la dure », les Spartiates étant connus pour être austères et endurants. On dit aussi « (un) spartiate » en ce sens.

Une vestale

Dans la mythologie grecque, la déesse du feu sacré et du foyer se nomme Hestia. Sœur aînée de Zeus, éternelle célibataire, elle ne sort jamais de l’Olympe, ne participe à aucun combat entre les divinités et les humains et se tient loin des intrigues amoureuses. C’est son équivalent romain, « Vesta », qui a donné le nom « vestale ». Prêtresses de Vesta, les vestales sont vouées à la chasteté et chargées d’entretenir le feu sacré. Plus largement, une vestale désigne une femme d’une grande chasteté.

Sandrine Campese

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Passionné de mythologie grecque, j’ai apprécié ces illustrations de noms appartenant aux légendes grecques. Bravo !

    Un grand merci, Jean-Philippe, pour votre commentaire qui nous fait très plaisir. Vive les mots de la mythologie ! Bonne journée.