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« suggestion » ou « sujétion » ?

Comme les mots « sujétion » et « suggestion » ont des prononciations assez proches, il n’est pas rare que l’on écrive l’un pour l’autre.

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Une suggestion (bien prononcer les deux g) est une proposition, c’est le fait de suggérer. La sujétion est un état de dépendance, c’est le fait d’être assujetti.

Quelle suggestion pour se sortir de la sujétion ?

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

« Prononciations assez proches », en effet, mais suffisamment différentes pour que l’on redouble de précautions en la matière : faisons donc entendre les deux « g », mais aussi le « s » qui précède la finale ! Cela dit, il faut remarquer – ironie du sort, sans doute – que les dérivés de « sujet » sont… l’objet de fréquents dérapages orthographiques. C’est aussi le cas du quasi-synonyme « assujettissement », un des rares mots français à comporter la bagatelle de trois consonnes doubles. C’est beaucoup pour l’usager, qui a l’habitude de déposer armes et stylo dès la deuxième !

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. C’est une simple sujétion, libre à toi de ne pas en tenir compte.
  2. Vous trouverez une boîte à suggestions à l’entrée de la bibliothèque.
  3. Cette époque féodale était marquée par la sujétion du serf au seigneur.
  4. Les enfants vivaient reclus, dans un état de totale suggestion à leur père.
  5. À la réunion de quartier, un élu recueille les sujétions des habitants.
  6. Les résistants voulaient libérer leur pays de la suggestion à l’occupant.
  7. C’est sur une suggestion de sa fille qu’il s’est inscrit au jeu télévisé.
  8. Nous vous aiderons à sortir de cet état de sujétion vis-à-vis de la drogue.
  9. Elle refuse de finir dans le même état de suggestion que ses compatriotes.
  10. Plutôt que de vous plaindre, faites-nous donc part de vos sujétions.
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Réponses

  1. Faux. Il faut écrire : C’est une simple suggestion, libre à toi de ne pas en tenir compte. On parle d’une simple proposition, on écrit donc « suggestion ».
  2. Phrase correcte.
  3. Phrase correcte.
  4. Faux. Il faut écrire : Les enfants vivaient reclus, dans un état de totale sujétion à leur père. Il est question d’un état de totale dépendance, de totale « sujétion ».
  5. Faux. Il faut écrire : À la réunion de quartier, un élu recueille les suggestions des habitants. Il recueille les propositions des uns et des autres, leurs « suggestions ».
  6. Faux. Il faut écrire : Les résistants voulaient libérer leur pays de la sujétion à l’occupant. Il est question d’une situation de dépendance, de « sujétion ».
  7. Phrase correcte.
  8. Phrase correcte.
  9. Faux. Il faut écrire : Elle refuse de finir dans le même état de sujétion que ses compatriotes. On parle ici de l’état de dépendance où vit une population, de son état de « sujétion ».
  10. Faux. Il faut écrire : Plutôt que de vous plaindre, faites-nous donc part de vos suggestions. Le sens est « faites-nous part de vos propositions », on écrit donc « suggestions ».

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Marie-France Claereboutcorrectrice d’édition et formatrice
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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Bonjour,
Je travaille dans le secteur des « travaux publics », le mot « sujétion » est utilisé dans la quasi totalité des cahiers des charges (CCTP) en parlant des modalités de mise en oeuvre d’un matériau ou d’une infrastructure/installation de cette façon : « … y compris toutes sujétions de pose ».
L’utilisation est-elle correcte ?
Malgré votre article, je ne comprends pas l’utilisation de « sujétion » et non de « suggestion », pourriez-vous m’éclairer ?

    Bonsoir Marion, voici les trois acceptions que Larousse donne du nom sujétion :
    1/ État d’une personne, d’une collectivité soumise à une domination : s’affranchir de la sujétion.
    2/ Assujettissement à une contrainte : la sujétion aux aléas climatiques.
    3/ Servitudes auxquelles est sujet quelque chose : immeuble qui n’est grevé d’aucune sujétion.
    Peut-être est-ce la troisième définition qui s’applique dans le cahier des charges ?
    Ne connaissant rien au BTP, je m’en remets à vous !
    Bonne soirée.

      Bonjour Sandrine,

      En effet, je pense que c’est la troisième définition qui s’applique dans les cahiers des charges.
      Il est fastidieux de devoir indiquer toutes les règles de l’art, les normes et autres règlements qui s’appliquent à la mise en oeuvre de produits et/ou matériels. C’est une manière de s’abstenir de dire des généralités qui sont déjà décrites dans de nombreux documents techniques, lesquels ont été cités par ailleurs dans le cahier des charges comme référence.

      Je vous remercie.

« il n’est pas rare que l’on écrive l’un pour l’autre. »
De but en blanc, je trouve ça un brin capillotracté comme affirmation (et statistiques à l’appui, je serai curieux de connaître la taille de l’échantillon étudié…)
Ou alors dans les milieux autorisés, d’experts en orthographe et autres scrabbleurs compulsifs qui se balancent ludiquement à la figure des mots alambiqués.
Pour n’avoir encore jamais vu le mot « sujétion » écrit dans un document professionnel (et c’est pas un boulanger qui vous écrit), encore moins prononcé spontanément à l’oral, j’imagine que son emploi est franchement volontaire, réservé à des cadres socio-professionnels plutôt spécialisés, et qu’avec la notable différence de prononciation, le caffouillage dans l’orthographe est finalement très peu probable (ou alors de l’ordre du calembour)

A propos de la nuance entre sujétion et son quasi-synonyme à rallonge, si j’ai bien compris, le premier décrit « l’état établi de » quand le deuxième « la mise dans l’état de », est-ce bien cela ?