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« elle s’est faite faire » ou « elle s’est fait faire » ?

C’est une erreur bien compréhensible que de vouloir suivre les règles générales d’accord du participe passé pour le verbe « faire » et d’écrire « elle s’est faite renvoyer » au lieu de « elle s’est fait renvoyer », ou « les stagiaires qu’elle a faits embaucher » au lieu de « les stagiaires qu’elle a fait embaucher ».

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Immédiatement suivi d’un infinitif, le participe passé du verbe « faire » est invariable :

  • La fillette s’est fait gronder par son père.
  • Les robes que la princesse a fait confectionner sont d’or et d’argent.

Mais, bien sûr, quand il n’est pas suivi d’un infinitif, le participe passé du verbe « faire » suit les règles d’accord habituelles :

  • Je retiens les leçons des erreurs que j’ai faites.
  • La paysanne devenue princesse s’est faite au luxe.

Lisez aussi notre article sur l’accord du participe passé.

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

Rien que de très logique, finalement, dans cette règle : le complément d’objet direct avec lequel on serait – à tort ! – tenté d’accorder le participe sous prétexte qu’il le précède n’a rien à voir avec ce dernier, mais avec le verbe à l’infinitif qui suit. Il est donc normal qu’il ne soit d’aucune influence sur l’accord dudit participe…

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. Ils se sont faits renvoyer pour insubordination.
  2. Les techniciens qu’il a faits embaucher seront sur place mardi.
  3. Les travaux qu’on a fait voter n’ont jamais été effectués.
  4. La banquette qu’elle s’est faite livrer ne tient pas dans son salon.
  5. Le client a-t-il payé la facture qu’on lui a fait parvenir ?
  6. La société s’est faite connaître grâce à une vidéo postée sur Internet.
  7. Les devis qu’elle a fait établir ont été approuvés par l’intendant.
  8. Les ouvriers se sont faits payer en liquide.
  9. Les radiateurs qu’on a fait installer sont en fonte.
  10. Les badges que j’ai faits imprimer ne sont pas encore disponibles.
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Réponses

  1. Faux. Il faut écrire : Ils se sont fait renvoyer pour insubordination.
    Immédiatement suivi d’un infinitif, le participe passé du verbe « faire » est invariable : ici, « faits » est suivi de « renvoyer ». Il ne s’accorde donc pas et on écrit « ils se sont fait renvoyer ».
  2. Faux. Il faut écrire : Les techniciens qu’il a fait embaucher seront sur place mardi.
    « Faits » est suivi immédiatement d’un infinitif, « embaucher ». Il ne s’accorde donc pas et on écrit « les techniciens qu’il a fait embaucher ».
  3. Phrase correcte.
  4. Faux. Il faut écrire : La banquette qu’elle s’est fait livrer ne tient pas dans son salon.
    « Faite », participe passé du verbe « faire », est suivi immédiatement d’un infinitif, « livrer ». Il ne s’accorde donc pas, et on n’écrit pas « qu’elle s’est faite livrer », mais « qu’elle s’est fait livrer ».
  5. Phrase correcte.
  6. Faux. Il faut écrire : La société s’est fait connaître grâce à une vidéo postée sur Internet.
    Immédiatement suivi d’un infinitif, le participe passé du verbe « faire » est invariable : ici, « faite » est suivi de « connaître ». Le participe passé ne s’accorde donc pas et on écrit « la société s’est fait connaître ».
  7. Phrase correcte.
  8. Faux. Il faut écrire : Les ouvriers se sont fait payer en liquide.
    Immédiatement suivi d’un infinitif, le participe passé du verbe « faire » est invariable : ici, « faits » est suivi de « payer ». Il ne s’accorde donc pas et on écrit « les ouvriers se sont fait payer ».
  9. Phrase correcte.
  10. Faux. Il faut écrire : Les badges que j’ai fait imprimer ne sont pas encore disponibles.
    Immédiatement suivi d’un infinitif, le participe passé du verbe « faire » est invariable : ici, « faits » est suivi de « imprimer ». Il ne s’accorde donc pas et on écrit « les badges que j’ai fait imprimer ».

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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bonjour, j’ai un doute sur l’emploi de « s’est fait » qui signifie selon moi que la personne est à l’origine de l’action. Dans « ils se sont fait renvoyer », ce n’est pas comme dans « ils se sont fait mal » (par leurs mouvements), ils ne sont pas à l’origine directe de l’action de renvoi. Quid ?
merci

Personnellement, l’explication de l’expert ne m’apporte pas grand chose dans ce cas précis car en l’espèce, le COD, je m’en moque un peu… Car selon ce qui m’a été enseigné, le COD on ne s’en préoccupe qu’avec « avoir ». Or ici,
ce qui me turlupine c’est « être »… On m’a pourtant appris que lorsqu’on emploie « être », d’une manière ou d’une autre, ce qui suit s’accorde en genre et en nombre. Et c’est bien ça qui me déroute…

Je chéris notre langue et ses nombreuses spécificités qui en font sa richesses et ses subtilités, mais franchement, à partir d’un certain moment, trop de règles tue la règle, trop d’exceptions tue l’exception…

Bien cordialement.

Bonjour,
J’ai un doute avec cette phrase :
Je t’ai fait / faite venir. (le COD est féminin)
Je pensais que lorsque l’action du verbe à l’infinitif était faite par le COD, on pouvait accorder le participe passé… Non ?
Merci de votre réponse !

    Bonjour Louis, on écrit « Elle s’était fait de fines tresses ». Elle avait fait quoi ? De fines tresses (COD), à qui ? À « s' », c’est-à-dire « elle-même » (COI). Le COD est donc placé après le verbe, donc pas d’accord. De plus, on n’accorde jamais le participe passé avec un COI. De même : « Ils se sont lavé les dents. » Bonne journée.

Bonjour,
Après avoir beaucoup cherché, je ne suis toujours pas convaincu de devoir accorder le participe passé du verbe faire dans une phrase du type : « il peignait les images qu’il s’était faites (ou fait) de leurs visages » ?
Merci pour votre réponse.

Bonjour,

Pouvez-vous me dire comment s’écrit « fait » dans cette phrase :
– En fonction des choix qu’elle a faits préciser
OU
– En fonction des choix qu’elle a fait préciser.
Puisque faire ne s’accorde pas après un infinitif, dans ce cas ne s’écrit t-il pas « fait »?

Merci

Bonjour,
pourriez-vous me dire, je vous prie, si la phrase « T’aies tu préparé à manger? », est correcte; ou s’il est même possible de poser une question en commençant par t’, et non par « Comment, Quand, Que, Est-ce que, etc. »?
Je me demande, aussi, si « tu t’aies » est correcte, (tu avoir préparé à toi), ou s’il faut toujours employer l’auxiliaire être comme, par exemple, dans la phrase « tu t’es fait avoir »?
Merci, par avance, de votre réponse.

    *** BONJOUR *** Jallat, si vous voulez dire qu’elle s’est blessée, ce sera « Elle s’est fait mal ». « Elle s’est faite mal » = « elle s’est mal faite », autrement dit « elle s’est ratée, elle ne s’est pas réussie » ;-). Bon après-midi.

Bonjour,
Je souhaiterais savoir, si un adjectif se glisse entre « fait » et l’infinitif, cette règle est toujours valable, ou alors faut-il impérativement que « fait » et l’infinitif soit coller l’un à l’autre ?
Exemple : elle s’est fait(e) doucement mordre…

Est ce que la personne qui fait les vidéos dans projet voltaire ; peut faire une video avec sa tete qui apparaît?
Ou qu’elle envoie une photo sur se site?
Je voudrais savoir à quoi elle ressemble!
Bcp de personnes son du même avis;

Bonsoir,
en lisant un roman de Sarah Gysler, je suis tombé sur cette phrase: « N’empêche que je me suis fait quelques amis’.
je me demandais pourquoi le participe passé ‘fait’ ne s’accorde pas sachant que l’auteur est une femme?!
Je vous remercie.

    Bonjour Nomade, ici le COD « quelques amis » est placé après le verbe. Je me suis fait quoi ? quelques amis. Le pronom réfléchi « me » est donc COI, pas COD. On pourrait décortiquer de la façon suivante : « J’ai fait quoi ? quelques amis ; à qui ? à me (moi) ». Voilà pourquoi on n’accorde pas le participe passé fait au féminin dans ce verbe pronominal. Bonne fin d’année.

    Bonjour Laetitia, « se faire jour » est une locution figée. Par conséquent, le participe passé fait reste invariable. On écrira : « Elle s’est fait jour ». De même « se faire mal » (Elle s’est fait mal). Bon après-midi.

Votre article est très bien mais ne répond pas à la question : quand fait n’est pas suivi d’un infinitif et qu’il est conjugué avec l’auxiliaire être, pourquoi j’ai l’impression qu’on le conjugue malgré tout avec la règle qu’on applique avec l’auxiliaire avoir, c’est à dire conjugaison avec le COD s’il se trouve avant. Par exemple, est-ce qu’on dit bien « L’image qu’il s’est faite de lui est…. » ou « L’image qu’il s’est fait de lui est… » ?

Pas si logique que ça. Par exemple dans la phrase : « Il l’a fait jouir ». La logique voudrait qu’on dise : « Il l’a faite jouir ». Car le pronom « l' » n’est pas ici COD de « jouir » mais COD de « fait ». On ne jouit pas quelqu’un mais quelqu’un jouit (jusqu’à preuve du contraire!). Je serais vraiment curieux de la réponse de l’expert.

Bonjour.

C’est vraiment tordu les verbes pronominaux. Si je retiens depuis l’école qu’on accorde pas faire avec un infinitif qui suit, quand c’est un nom c’est bcp plus compliqué.

Pourquoi disons-nous « je me suis faite belle? » mais pas « je me suis faite mal »?

Car je retiens bien l’exemple ils se sont lavés (laver qui? eux-mêmes) mais « ils se sont lavé les mains » (laver quoi? Les mains, cod après donc pas d’accord).

Alors pourquoi ici ce n’est pas la même règle: « Je me suis fait quoi? » (belle. belle est après). Comme je me suis fait quoi? (mal…). Donc pourquoi on accorde à belle ou d’autres noms/adjectifs mais certains non… C’est vraiment au cas par cas en français…

En tout cas merci pour ce site très complet! Je le consulte beaucoup.

    Bonjour Ginette, la présence de la préposition « par », qui introduit ici le complément d’agent « le directeur », n’a aucune incidence sur l’accord du participe passé « fait ». Ce sont les demandes (nom féminin pluriel) qui sont faites (accord de « fait » avec le nom « demandes », donc au féminin pluriel). Bonne journée.

Bonjour
Je me pose la question sur la phrase suivante:
Elle m’a vu où vue souffrir. C’est-à-dire « m » est une femme, donc est-ce vu où vue car derrière il y a un infinitif.
Merci de m’informer sur le sujet.
Cordialement
Clo

Bonjour,
De nombreuses personnes, a priori susceptibles de connaître les règles d’accords, diront :  » c’est mes problèmes », « c’est les habitudes qui font cela »…etc…bref, ne pas accorder le verbe être dans ce cas est ce possible ?

    Bonjour Sidonie, traditionnellement, le verbe « être » ayant comme sujet le pronom « ce » se met au pluriel devant un nom ou un pronom au pluriel. À l’inverse, l’emploi du singulier « c’est » (au passé « c’était ») est considéré comme familier. Certes, à l’oral, le problème ne se pose qu’au présent, les formes « était » ou « étaient », « soit » ou « soient » se prononçant de la même manière. Dans la pratique, les deux sont possibles. Il y a même certains cas où le singulier est requis, notamment devant les pronoms personnels pluriels « vous » et « nous ». Il en est ainsi du nom de la célèbre émission Coucou, c’est nous ! présentée par Christophe Dechavanne dans les années 1990. De même, le singulier est utilisé par Jean-Paul Sartre dans « L’enfer, c’est les autres », citation extraite de la pièce de théâtre Huis clos (1944). Bonne journée !

Bonjour,

Une question qui me turlupine, sur la dernière phrase du paragraphe de Bruno Dewaele : « Il est donc normal qu’il ne soit d’aucune influence sur l’accord dudit participe. » Je m’interroge sur la formulation « qu’il ne soit d’aucune influence ». J’entends tout le temps « avoir une influence » ou « avoir de l’influence », mais ça se dit avec le verbe être ? J’en ai trouvé trace nulle part à part ici !

Cordialement,

Cyprien

    Bonjour Annick, « Cette dame s’est fait quoi ? » Une entorse. À qui ? À s’ (c’est-à-dire à elle-même). Le pronom personnel réfléchi est ici COI et non COD puisqu’il répond à la question « à qui ? ». De même : « Elle s’est fait mal » (Elle a fait mal à qui ? À s’). Bonne journée !

      Sandrine, si j’applique votre méthode au premier exemple, ça ne marche pas : « La fillette s’est fait gronder par son père. » Qui s’est fait gronder ? la fillette. Elle est COD du verbe, et pourtant la règle veut qu’on ne fasse pas l’accord.

      J’ai toujours suivi votre méthode jusqu’à maintenant, mais je suis venu vérifier après qu’on m’ait affirmé l’inverse ; et oui, apparemment elle est fausse et il ne faut pas accorder.

        Bonjour Hugo, pardon, mais je crois que vous confondez deux règles. Ma « méthode » concerne la règle « (se) faire + nom ». Je répondais à la question suivante : « Cette dame s’est fait (ou faite) une entorse ? » Il va de soi que la question ne se pose pas avec « (se) faire + infinitif » puisque le participe passé « fait » est toujours invariable devant un verbe à l’infinitif. Bonne journée

          Je n’ai pas compris. Si j’écris : je me suis fait des amies (en étant une fille) comment s’accorde « faire » ?

          Bonsoir Émeline, aucune raison d’accorder le participe passé « faire » dans votre exemple puisque le COD (des amies) est placé après le verbe. Bonne soirée !

Bonsoir,
Cela fait un certain temps que je respecte les règles recommandées par l’Académie Française concernant l’accord des participes passés « fait » et « laissé » suivis immédiatement d’un infinitif. Et si j’en comprends la logique dans beaucoup de situations, elle m’échappe dans d’autres. Je m’explique tout de suite.

À la base, pourquoi n’accorde-t-on pas les participes passés « fait » et « laissé » suivis d’un infinitif ? Des images valent mieux qu’un long discours alors je vais procéder avec des exemples.

On va faire une analogie dans l’accord des participes passés en général suivis d’infinitif. Si le COD fait l’action de l’infinitif, on les accorde. Dans le cas contraire, on ne les accorde pas. Je m’explique grâce à deux exemples :
– « Catherine, que j’ai observéE coudre » => on accorde, parce que c’est Catherine qui commet l’action de coudre.
– « La musique, que j’ai entendu jouer » => en revanche, la musique ne se joue pas elle-même donc on n’accorde pas.
Suivant le même principe :
– « Elle s’est fait attraper » => ce n’est pas elle qui attrape, donc on n’accorde pas.
– « Elle s’est laissé attraper » => ce n’est pas elle qui attrape ici non plus, donc on n’accorde pas.

Jusqu’ici tout va bien niveau accords. J’espère ne pas vous avoir perdus, ou du moins vous avoir récupérés grâce aux exemples.

En revanche, là où le bât blesse, c’est dans des phrases comme celles-ci :
– « Ma femme, je l’ai laissé travailler ».
– « Ma femme, je l’ai fait parler ».

Dans ces cas-là, ma femme travaille, ou elle parle. Donc elle commet l’action du verbe à l’infinitif. Et pourtant, si on suit les recommandations de l’Académie, on ne doit pas accorder. Pourtant, la logique le voudrait. En effet, la logique qui commande pour les phrases comme « Ma femme s’est fait attraper » ou « Ma femme les a fait embaucher » ne prévaut plus, puisque « ma femme » commet l’action des verbes à l’infinitif cette fois.

Bref, quid de cette situation ? Pensez-vous que l’Académie n’y avait pas pensé ? Ou serait-ce moi qui ne comprends pas une logique pourtant simple ? Je m’en remets à vos éclaircissements.

    Bonjour Gabriel,

    Pour le verbe « faire », il est très logique qu’on ne l’accorde jamais lorsqu’il est suivi d’un verbe à l’infinitif. En effet, le pronom n’est pas le COD du verbe « faire ». La femme ne subit pas l’action, elle n’est pas « faite ». C’est elle qui parle, le « l’ » est le sujet de la proposition infinitive « parler ma femme ».

    Concernant le verbe « laisser », les grammairiens ne sont pas unanimes :
    Il est de plus en plus admis de considérer laissé comme invariable, par analogie avec le participe passé fait utilisé dans des emplois semblables. Là-dessus, si on reste logique, on devrait pouvoir accorder « laissé » avec le COD placé avant. Mais en s’appuyant sur le sens, on ne peut pas vraiment dire qu’elle a été « laissée » dans le sens premier, elle n’a pas été « abandonnée », « quittée », « déposée »…

    Ainsi, on estime que « laissé » forme avec l’infinitif qui suit une périphrase analogue à « fait + infinitif ».

    Bonne journée.

Bonjour, j’ai bien compris que le pp du verbe ‘faire’ suivi de l’infinitif est toujours invariable (c’est également le cas de ‘laisser’ selon la nouvelle orthographe 1990). Par contre d’autres verbes comme ‘voir’ suivent toujours l’ancienne règle : accord si le sujet fait l’action exprimée par l’infinitif. Exemple classique : elle s’est vue mourir. Or dans le corrigé de la dictée du championnat suisse d’orthographe 2005 (demi-finale), je relève la phrase « je me suis toujours imaginé entretenir des relations » (c’est une femme qui parle). Ne s’agit-il pas d’une construction strictement analogue à « je me suis vue mourir » et ne faudrait-il pas alors écrire « je me suis imaginée entretenir… » ? Sinon où est la nuance ? Merci de vos lumières, à bientôt…

Bonjour, j’hésite sur cette phrase humouristique que je vais faire imprimer sur un tee shirt pour ma fille: « Vous en rêviez, ma mère m’a fait !  »  » Vous en rêviez, ma mère m’a faite !  » étant donné qu’il y a le « m’  » pour moi qui est féminin, je ne sais pas quelle phrase est correct… Merci d’avance, Sabine.

Bonjour. On lit souvent, et encore, malheureusement, très récemment (hier dans le journal Le Parisien) « une jeune étudiante de 22 ans s’est fait violer ». Sur le plan de la grammaire, rien à dire, mais je considère cette forme comme d’une extrême violence compte tenu qu’elle tend à présenter la victime (victime et donc la forme préférée selon moi serait « a été violée »), comme étant responsable de « son » agression, puisque précisément, « elle S’est fait … »
Cela fait longtemps que je me pose la question sans jamais obtenir de réponse satisfaisante. Je vous la soumets. Qu’en pensez-vous ?
Merci
http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/ligne-paris-melun-une-etudiante-violee-dans-le-train-16-02-2015-4538073.php

Je viens de parcourir l’ensemble des commentaires mais je reste un peu confus. J’ai eu une discussion ce matin avec des collègues à propos du titre du magazine sportif « l’EQUIPE » qui a titré « Elles se sont fait peur » à propos des handballeuses françaises. Correct ou pas?

Que faut-il écrire? (ici fait est suivi d’une préposition puis d’un infinitif et non directement d’un infinitif)?
« Belle promesse qu’elle s’est fait de vieillir ensemble. » ou « Belle promesse qu’elle s’est faite de vieillir ensemble. »

Merci

Bonjour,

D’après la règle de l’accord du participe passé suivi d’un infinitif, la phrase:
« Elle s’est senti piquer par un moustique » est correcte car ce n’est pas elle qui pique, mais le moustique.
De même pour celle-ci:
Elle s’est laissé attraper par les gendarmes.
Alors pourquoi ces phrases me semblent-elles accordées de façon illogique?

Merci de me convaincre que la règle doit s’appliquer ici.
Françoise

Réponse à Sandrine : Merci pour votre explication – qui ne m’a cependant pas convaincu . En effet dans mon exemple  » elle s’est fait exploser » , c’est bien elle qui  » fait l’action exprimée par l’ infinitif », exactement comme dans « elle s’est vue mourir » . J’ai trouvé une explication dans le Grevisse .( Le bon usage article 794 remarque): « Le participe passé suivi immédiatement d’un infinitif est toujours invariable parce qu’il fait corps avec l’infinitif et constitue avec lui une « périphrase factitive » (!) ». Inutile donc de raisonner à partir des règles d’accord des participes . Le participe passé « fait » suivi d’un infinitif est toujours invariable. Point final.

Je pense que vous devriez expliquer qu’étant donné que les expressions [se faire + infinitif] expriment en réalité un passif (exemple : elle a été grondée –> elle s’est fait gronder), faire ne peut en aucun cas être porteur de l’action du verbe, qui est ici contenue dans le verbe à l’infinitif. En d’autres termes, le verbe « se faire » n’a pas de COD et il marque ici l’expression d’un passif (souvent d’adversité).

    Bonjour Anthony, je ne suis pas certaine que cette explication soit particulièrement source de clarté. Retenons que le participe passé fait suivi immédiatement d’un infinitif fait corps avec lui et ne varie pas. Citons également la construction « elle s’est laissée faire », qui, depuis les rectifications orthographiques de 1990, peut également s’écrire « elle s’est laissé faire », sur le modèle de « fait + infinitif ». Bonne journée !

Orthographe de « S’est fait » D’accord pour » elle s’est fait gronder »gronder est le COD et « s » le COD de gronder. Mais que dire de » « Elle s’est fait exploser » . Dans ce cas « s' » est le sujet de exploser et fait donc partie du COD . Ne devrait-on donc pas écrire  » Elle s’est faite exploser », comme on écrit  » Elle s’est vue mourir » ( désolé pour le caractère sombre des exemples, actualité oblige!)?

Bonjour, j’aimerais savoir où je peux trouver une règle de grammaire, afin de la montrer à un ami qui ne veut pas comprendre qu’il n’est pas souhaitable de faire la liaison entre « fait » et « opérer »
Parce qu’il y a risque de confondre, justement, avec l’accord fautif: « elle s’est faite opérer ».
cette personne me dit que j’ai tort et qu’il est possible de faire la liaison, comme une liaison ordinaire…

Pour ma part, je trouve ça maladroit et à éviter à tout prix car cela heurte les oreilles, on a en effet l’impression qu’il accorde effectivement le pp fait + infinitif.
Merci de me guider.
VB

    Bonjour Baron, la réponse est toute simple. pour une personne dont le français n’a aucun secret, la liaison n’est pas nécessaire mais vous met en situation gênante pour les personnes qui vous écoutent. Elles pensent que vous venez de commettre une faute. Mais lorsque vous employez la liaison, vous faites comprendre à votre entourage que le verbe est : faite et non fait. Et là, vous enfoncez le clou pour les non initiés. Donc il est préférable de ne pas utiliser la liaison et expliquer le sens plutôt que de laisser les gens dans l’ignorance. (Tiens je fais de la rime!). Mais on n’échappe pas à augure, hélas.

J’ai la phrase : « Elles se sont faites sérieusement grondées », ici « faire » n’est pas immédiatement suivi d’un verbe, mais d’un adverbe, et en plus ici « grondées » n’est pas à l’infinitif. Est-ce qu’il faut écrire : elles se sont fait sérieusement gronder? Et comment faire l’accord de faire quand celui-ci n’est pas immédiatement suivi d’un verbe?

    En effet, c’est bien l’infinitif « gronder » qui s’impose dans votre phrase, et pas le participe « grondé ». L’adverbe n’étant pas obligatoire pour la compréhension de la phrase, on peut l’enlever pour se rendre compte de la manière dont l’accord doit se faire. Je pense que vous avez ainsi la réponse à votre question.

« elle s’est fait souvent méchamment, et par d’éminents grammairiens, gronder pour cette faute »
Ici fait n’est pas IMMÉDIATEMENT suivi par l’infinitif !
En fait il faut passer par l’explication que – s’ – n’est pas complément direct mais est mis pour – à elle –

    Pierre Eugène, je loue votre expertise et votre maîtrise. Mais il me semble que, sauf exceptions que vous mettez très justement en avant, il est plus simple et plus accessible pour tout le monde de suivre la règle proposée dans le billet : elle n’est pas parfaite, mais elle est simple 🙂

Bonjour,

à propos de « s’est fait »
doit-on dire: « elle s’est fait chair » ou « elle s’est faite chair » ?

Je me dis que le nom « chair » à comme une valeur d’adjectif, et que la deuxième formule serait la bonne.
« elle a fait elle-même chair »
Merci de me confirmer 🙂

Remarque. Moi-même, dans la formulation de ma question, je me suis « pris les pieds dans le tapis » j’ai écrit « participe PRÉSENT » au lieu de « participe PASSÉ » dans la phrase « … on n’accorde pas le participe PRÉSENT avec le sujet. ». Je tiens à faire cette remarque pour que le niveau de mon ignorance en grammaire déjà très élevé, ne soit encore « surévalué ».

J’ai omis de cocher la case ci-dessous qui me permettra d’« être prévenu lorsqu’il y aura des réponses à [mon] commentaire ». Je re-publie donc mon commentaire. Je vous pris de m’en excuser.
Je ne suis pas un fin grammairien mais il me semble qu’il y a d’autres cas dans lesquels, en utilisant l’auxiliaire Être, on n’accorde pas le participe présent au (avec ?) le sujet. Exemple : elle s’est PRIS les pieds dans le tapis. Dans cette phrase il n’y a pas d’infinitif…