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« dilemme » ou « dilemne » ? La bonne orthographe et la définition

Sous l’influence de « indemne », combien ont déjà écrit « dilemne » à la place de « dilemme » ?

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On ne sort jamais indemne d’un dilemme : puisse cette phrase vous rappeler que ce dernier s’écrit toujours avec deux « m » !

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

Cela dit, le meilleur moyen de ne pas se fourvoyer est peut-être encore de ne pas abuser du mot. Pour que l’on puisse parler de « dilemme », en effet, il faut que, quelle que soit la solution retenue parmi les deux offertes (en grec, dilêmma signifiait « argument à deux fins »), le résultat soit le même. L’« alternative », elle, est censée conduire à deux solutions différentes selon que l’une ou l’autre proposition a été adoptée.

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. L’amour ou la famille, Roméo et Juliette font face à ce dilemne.
  2. Elle était devant un cruel dilemne.
  3. Rester ou partir, tel est le dilemme de l’infidèle.
  4. Laissez-moi vous exposer mon dilemne.
  5. Qui m’aidera à sortir de ce dilemme ?
  6. À voir son air tourmenté, on le dirait enfermé dans un dilemne.
  7. C’est le propre du dilemme de ne permettre aucun choix satisfaisant.
  8. Famille ou travail, quelle femme ne connaît ce dilemne ?
  9. Manger ou rester mince, tel est le dilemne du mannequin.
  10. L’héroïne du Choix de Sophie est confrontée au pire dilemme qui soit.
  11. Connaissez-vous le dilemme du prisonnier, énoncé par Albert W. Tucker ?
  12. Le dilemme du tramway est très intéressant.
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Réponses

  1. Faux. Il faut écrire : L’amour ou la famille, Roméo et Juliette font face à ce dilemme.
    « Dilemme » s’écrit toujours avec deux « m ».
  2. Faux. Il faut écrire : Elle était devant un cruel dilemme.
    « Dilemme », qui n’a rien à voir avec « indemne », s’écrit toujours avec deux « m ».
  3. Phrase correcte.
  4. Faux. Il faut écrire : Laissez-moi vous exposer mon dilemme.
  5. Phrase correcte.
  6. Faux. Il faut écrire : À voir son air tourmenté, on le dirait enfermé dans un dilemme.
  7. Phrase correcte.
  8. Faux. Il faut écrire : Famille ou travail, quelle femme ne connaît ce dilemme ?
  9. Faux. Il faut écrire : Manger ou rester mince, tel est le dilemme du mannequin.
  10. Phrase correcte.
  11. Phrase correcte.
  12. Phrase correcte.

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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Je suis désolé de vous le dire mais les anglais ont raison, la langue anglais est bien plus souple surtout au niveau de la structure grammaticale que la langue français 1990 ok , mais pas grand chose n’a changé

on aurait besoin d’une évolution de langue sans pour autant trop perdre de l’étymologie des mots et du vocabulaire, l’écrit dans la langue français est très pénible surtout pour les étrangers…Et même si les chinois y arrive de façon assez aisée, ce n’est pas le cas de tout le monde et ceux qui ont une langue maternelle non indo-européenne (et même en Indes) ont beaucoup de mal de s’adapter…

Pour compléter un chouïa les interventions précédentes, rappelons que le mot « lemme » existe à part entière et a une vie autonome : domaines de la logique, des mathématiques ou de la lexicographie.

Vouloir modifier la graphie en « dilemme » introduit une anomalie sémantique dont nous n’avons pas besoin…
Quant à la langue anglaise, elle est peut-être pragmatique, mais conduit souvent les racines latines dans le mur : « décade » au sens de dix ans est vraiment horripilant…

Je suis français, mais j’habite en Angleterre depuis plus de 40 ans. En dépit de ma maîtrise de lettres françaises (1970), j’avais toujours cru que l’orthographe correcte du mot ‘dilemme’ était en fait ‘dilemne’. Ce n’est que quand j’avais 35-40 ans qu’une collègue, française elle aussi, m’a corrigé. J’étais absolument stupéfait! Quelques remarques à ce sujet:
Ayant une excellente mémoire photographique de l’orthographe, j’aurais presque certainement remarqué si j’avais trouvé le mot écrit avec deux ‘m’: or, ça ne m’est jamais arrivé, et pourtant, dieu sait si j’ai lu en français, avant mon arrivée en Angleterre …
Donc l’orthographe ‘mn’, bien qu’erronée, était déjà à cette époque, et est restée, extrêmement répandue. Pour vérifier la situation actuelle, il suffit de mettre “cruel dilemne”, puis “cruel dilemme”, à Google, et de comparer le nombre de pages d’exemples de l’utilisation de chaque orthographe. Résultat: 56 pages pour l’orthographe ‘correcte’ ‘dilemme’, et 60 pour l’incorrecte, ‘dilemne’; intéressant, non?
En Anglais, si la même situation se présentait, l’orthographe ‘incorrecte’ serait acceptée, et sans problème: l’attitude des gens dont l’anglais est la langue maternelle est merveilleusement pragmatique. Pour commencer, elle est basée sur la DEMOCRATIE, idéal que, disons-le en passant, je croyais être essentiel aux Français aussi: c’est la majorité qui l’emporte, non? En plus NOTRE LANGUE NOUS APPARTIENT, elle est en quelque sorte notre esclave, PAS L’INVERSE. Si, dans une démocratie, la plupart des gens disent et écrivent ‘dilemne’, que les pédants continuent à dire ‘dilemme’ s’ils le veulent, mais sinon qu’ils la bouclent ENFIN, et, ignorant (à contre-cœur bien sûr, les pauvres …) l’origine grecque du mot, qu’ils acceptent AUSSI l’orthographe alternative, dont les exemples, comme je viens de le prouver, pullulent.
L’ANGLAIS NE PARALYSE PAS CEUX QUI LE PARLENT, IL LES LIBÈRE: vu que la LIBERTE est aussi un idéal français, peut-être que les Français (ou, au moins, les pédants frustrés parmi eux …) devraient réfléchir un peu à la question …
PS: En anglais, il n’y a pas d’expression qui traduise ‘le plaisir des mots’. Ce concept est purement français. Pour les Anglais, heureusement, les mots ne sont que des OUTILS pour décrire, ou exprimer des idées. Ils ne sont heureusement pas devenus la prérogative de gourmets.

    Paul, votre point de vue est intéressant, malgré les mots forts et sans doute un peu violents que vous employez à l’égard des « pédants ». Figurez-vous que, comme en Angleterre, la France est une démocratie et que, comme pour la langue anglaise, la langue française évolue : elle l’a toujours fait et elle continue de le faire. Dernier exemple en date (en tous les cas celui qui vous parlera le plus) : l’orthographe modifiée de 1990. Cette réforme a eu justement pour but de valider un certain nombre de modifications orthographiques liées à l’évolution de la langue. Comme vous le voyez, la langue française est bien une langue vivante. Cependant, cette évolution va dans le sens éventuellement d’une simplification. Expliquez-nous pourquoi il faudrait faire évoluer dilemme en dilemne, même si beaucoup de gens font cette erreur ? Et faudrait-il selon vous créer le verbe « croiver » à partir du moment où des personnes multiplient les écrits indiquant qu’ils croivent que ce verbe existe au lieu d’utiliser le bon ? Votre avis sur la question nous intéresse.

      Excellent argument le « croiver ».

      Je n’ai pas trouvé grand chose d’intelligent dans la réforme de 1990. Le tréma de gageüre peut se défendre pour l’usage de ceux qui ne veulent pas apprendre les subtilités de la langue. Mais, même dans ce cas d’espèce, je n’y suis pas favorable. Les bizarreries de la langue font partie de son histoire et de son charme. Les réformes m’apparaissent comme un prétexte pour cautionner les cancres et valider leurs fautes.

      J’avoue ne pas aimer les changements de ma langue et je déteste les réformes. Mais je m’interroge tout de même. Jusqu’où refuser les évolutions ? Car je suis conscient que, si je pousse mon raisonnement en faveur de l’immuable, nous parlerions probablement latin.

      Nb : « en tous les cas », qui est très à la mode, m’horripile ! C’est soit « en tout cas », soit « dans tous les cas ».

    Moi aussi J’habite en Grande Bretagne depuis plus de 40 ans et, bizarrement, la langue anglaise aussi a ses règles de grammaire et d’orthographie – dilemna est du mauvais anglais. Quant à ‘dilemne’, toujours été une faute – photographic memory or not, on fait tous des erreurs et on devient adulte quand on accepte d’avoir eu tort. Et puis, zut, vive le Grévisse!

Bonjour,

J’ai eu la discussion avec un de mes collègues au mois de mars et j’avais « dans l’oeil », l’écriture « dilemne ». Après une petite recherche sur le web (qui est allée plus vite que dans les Larousse de 1900 ;-), voici pourquoi :
source : http://www.cnrtl.fr/definition/dilemme

Rem. On rencontre ds la docum. a) La forme dilemme chez différents aut. On a fait ce dilemme : violation de la propriété, ou prime à la délation (Proudhon, Révol. soc., 1852, p. 297). b) Dilemnatique, adj., rare. Qui ressortit au dilemme. À quarante ans, la femme (…) éprouve un effroi solennel (…) Voici le sens dilemnatique de cette crise (Balzac, Pts bourg., 1850, p. 67).

Prononc. et Orth. : [dil?m]. Enq. : /dilem/. Ds Ac. 1694-1932. Var. dilemne par dissimilation des 2 m dans des aut. comme Sand, Compagn. Tour de Fr., 1840, p. 76; Proudhon, Les Confessions d’un révolutionnaire, 1849, p. 331; Balzac, Œuvres div., t. 2, 1830-35, p. 128; Hugo, Pitié supr., 1879, p. 167; J. Vuillemin, Être et travail, 1949, p. 1; Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 104, 322, 393. Noter que ces aut. ont écrit mm ailleurs (cf. Balzac, Lettres Étr., t. 3, 1850, p. 35; Hugo, op. cit., p. 167; J. Vuillemin, op. cit., p. 78, 211). Étymol. et Hist. 1555 le dilemme de Menon (La Ramée, Dial., II, 3 ds Gdf. Compl.); 1662 dilemme (B. Pascal, Pensées, p. 549). Empr. au b. lat.dilemma, terme de log., gr. ? ? ? ? ? ? ?. Fréq. abs. littér. : 199. Bbg. Honoré (M.). Qu’est-ce qu’un dilemme? Vie Lang. 1957, pp. 253-254. ? Spence (N.C.W.). Fr. St. 1972, t. 26, p. 495.

J’ai aussi trouvé que cela venait de la graphie « rapide » qui transformait le second m en n et que cette graphie était reproduite/conservée à l’impression….

Merci pour votre travail,

Cordialement,

Olivier