(Difficulté traitée dans le module Projet Voltaire EXCELLENCE)
Erreur couramment commise
Non, « agonir » n’est pas « mourir ».
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Règle (comment ne plus commettre cette erreur)
C’est « agoniser » (verbe du 1er groupe) qui signifie « être sur le point de mourir » : rien à voir avec « agonir de » (verbe du 2e groupe, qui se conjugue comme finir) qu’on peut remplacer par « accabler de ».
Son ennemi juré continua de l’agonir d’injures tandis qu’il agonisait, blessé à mort.
Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Cette regrettable confusion n’est pas sans répercussions, on s’en doute, sur la conjugaison : quand les mourants agonisent, les mauvais coucheurs agonissent d’injures leurs semblables ! Mais que les éventuels contrevenants se consolent : les meilleurs écrivains s’y sont souvent trompés… Que lit-on, par exemple, sous la plume de Maupassant, dans sa nouvelle Aux champs ? que ses personnages « étaient fâchés avec leurs voisins parce que la mère Tuvache les agonisait d’ignominies » ! Agonissait eût bien mieux fait l’affaire d’un verbe du deuxième groupe, non ?
Exercices (cherchez les erreurs)
- Il n’ose plus sortir dans la rue, craignant de se faire agoniser de moqueries.
- Avec le développement des nouvelles technologies, cette industrie agonise.
- Mieux vaut éviter qu’ils ne se rencontrent, car ils s’agoniseraient d’injures.
- L’automobiliste distrait qui bloquait le carrefour s’est fait agoniser d’injures.
- La diva a réussi à chanter son grand air tout en faisant mine d’agoniser.
- Ce régime politique a repris de la vigueur alors qu’il semblait près d’agoniser.
- Comme toujours, il viendra me faire la conversation et m’agonisera de sottises.
- Il fit soudain plus froid : faute de bûches, le feu agonissait dans la cheminée.
- N’aie crainte, je ne vais pas t’agoniser de reproches pour un malheureux oubli.
- Le journal télévisé ira-t-il jusqu’à nous montrer les victimes qui agonisent ?
Réponses
- Faux. Il faut écrire : Il n’ose plus sortir dans la rue, craignant de se faire agonir de moqueries. Il est question d’accabler de moqueries : c’est « agonir de » qui convient ici.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Mieux vaut éviter qu’ils ne se rencontrent, car ils s’agoniraient d’injures. « Agoniseraient » est le conditionnel d’« agoniser ». Or il est question d’accabler, c’est donc le conditionnel d’« agonir » qui convient : « agoniraient ».
- Faux. Il faut écrire : L’automobiliste distrait qui bloquait le carrefour s’est fait agonir d’injures. Il est question d’accabler d’injures : c’est « agonir de » qui convient ici.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Comme toujours, il viendra me faire la conversation et m’agonira de sottises. « Agonisera » est le futur d’« agoniser ». Or il est question d’accabler, c’est donc le futur d’« agonir » qui convient : « agonira ».
- Faux. Il faut écrire : Il fit soudain plus froid : faute de bûches, le feu agonisait dans la cheminée. « Agonissait » est l’imparfait d’« agonir ». Or le feu était en train de mourir, c’est donc l’imparfait de « agoniser » qui convient : « agonisait ».
- Faux. Il faut écrire : N’aie crainte, je ne vais pas t’agonir de reproches pour un malheureux oubli. Il est question d’accabler de reproches : c’est « agonir de » qui convient ici.
- Phrase correcte.
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Auteurs Projet Voltaire : Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes Marie-France Claerebout, correctrice d’édition et formatrice Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
non car, sinon, il aurait écrit maupasant et non maupassant !
C’est-à-dire ?
En passant, pour Maupassant, il s’agît peut-être d’un simple oubli de « s ».