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Kangourou, vasistas, à tire-larigot… Vrai-faux sur l’origine des mots (2e partie)

Le mois dernier, nous avions levrenardé le voile sur l’origine de dix mots et expressions de la langue française, en prenant soin, bien entendu, d’écarter les étymologies fantaisistes. Voici, toujours présentés sous la forme d’un vrai-faux, dix nouveaux termes dont le sens caché est toujours surprenant.

Le croque-mort se nomme ainsi car jadis il mordait le gros orteil du défunt pour vérifier que ce dernier était bien mort.

FAUX. Ici, le verbe croquer s’entend au sens vieilli de « faire disparaître ». Littéralement, le croque-mort est bien celui qui fait disparaître les morts, en les conduisant dans leur dernière demeure.

À l’origine, « renard » était un nom propre.

VRAI. C’est en référence au Roman de Renart (XIIIe siècle) que le canidé à longue queue nommé goupil est devenu « renart », puis « renard ». Ce procédé, par lequel un patronyme se transforme en nom commun, est une antonomase.

Dans l’expression « à la queue leu leu » (les uns derrière les autres), leu désigne le loup en ancien français.

VRAI. « Loup » s’est d’abord écrit leu et lou avant l’ajout du « p » étymologique issu du latin lupus. « À la queue leu leu » renvoie donc aux loups qui se déplacent bien souvent en meute et se suivent en file indienne.

Le nom kangourou signifie « je ne comprends pas » en langue indigène.

FAUX. Cette étymologie fantaisiste se base sur le récit suivant : quand les Anglais arrivèrent en Australie, ils voulurent connaître le nom de cet étrange animal qui faisait des bonds. Les indigènes auraient répondu « kan ghu ru », soit « je ne comprends pas ». En réalité, le mot est bien repris à une langue indigène d’Australie, mais sous la forme patagorong.

Le nom bougie vient du verbe bouger car sa flamme ondule et vacille.

FAUX. Le nom bougie est tiré de la ville de Bougie (Béjaïa) en Algérie, qui fournissait au Moyen Âge de grandes quantités de cire pour la fabrication des chandelles.

Le nom vasistas signifie « Qu’est-ce que c’est ? ».

VRAI. Le vasistas, petite ouverture aménagée dans une fenêtre ou dans une porte, tire son origine d’une question posée en allemand, « Was ist das ? », soit « Qu’est-ce que c’est ? ».

L’expression « à tire-larigot » vient de « la Rigault », nom d’une cloche donnée à Rouen au XIIIe siècle par l’archevêque Odon Rigault.

FAUX. L’expression viendrait en réalité d’un vieux mot français, larigot, désignant une flûte. « Boire à tire-larigot » signifie littéralement « boire beaucoup dans de longs verres en forme de flûte » (cf. « boire à tire-flûte » ou « flûter »).

Le nom cravate est une déformation de « croate ».

VRAI. Le mot a été introduit sous Louis XIII dans un contexte militaire pour désigner un soldat, croate à l’origine, de la cavalerie légère. Or, les cavaliers croates portaient une bande d’étoffe autour du cou. Que de chemin parcouru pour arriver à notre costume cravate !

S.O.S. est composé des initiales de l’anglais « Save our souls » (Sauvez nos âmes).

FAUX. Il s’agit de la transcription du code morse « trois points, trois traits, trois points » utilisé comme signal de détresse. Ces trois lettres ont donc été choisies pour leur simplicité. Le fait de proposer une nouvelle interprétation d’un acronyme en faisant fi de son origine se nomme « rétroacronymie ».

Le nom cadavre est formé des premières syllabes des trois mots latins « CAro DAta VERmibus », soit « chair donnée aux vers ».

FAUX. « Cadavre » vient du verbe latin cadere, qui signifie « déchoir, tomber ». Le cadavre, n’est-ce pas l’homme qui tombe en poussière ?

Sandrine Campese

Crédit Image

Sources : Dictionnaire historique de la langue française, dirigé par Alain Rey, Éditions Le Robert ; Petit Dictionnaire des étymologies curieuses de Pierre Larousse, Éditions Manucius.

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Bonjour,
Très bon article qui m’a donné envie de lire la partie « Vrai-faux sur l’origine des mots (1/2) » que je ne trouve malheureusement pas, le lien en début de page envoyant vers une erreur de page introuvable.

Il y a une montagne en Algérie, appelée Ouarsenis, qui d’après un ami provient d’un géographe français. üpur assogner des nom de lieux en Algérie, se fiait à ce que le « indigènes » leur donné dcomme renseignement. Sa théorie valant ce que cela vaut, a été que lorsque le géographe demandait d’une crête. Le berbère interrogé a répondu « Ur sinegh ara ismis. Et le geographe a inscrit Ouarsenis.

    Comme souvent, il est difficile de démêler le vrai du faux ! Une autre étymologie, plus courante semble-t-il, indique que « Ouarsenis » vient du berbère « El Ouanchariss » qui signifie « rien de plus haut ». Bon dimanche.

Sandrine,
Vos anecdotes étymologiques sont toujours très intéressantes et je vous en remercie. Je remarquerais seulement que S.O.S. n’est pas un acronyme mais un sigle ; certes, il ne représente pas des mots, mais nous prononçons S.O.S. comme nous l’épelons ce qui est une des deux caractéristiques du sigle.
Même si c’est un sigle, je pense que la mauvaise interprétation de S.O.S. demeure un cas de « rétroacronymie ».
Cordialement.

    Bonjour Philippe, merci de votre message. Vous avez raison, S.O.S. est bien un sigle et non un acronyme. J’ai corrigé l’article en ce sens afin qu’il gagne en exactitude. Bon dimanche.