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Auspices ou hospice ? Mite ou mythe ? Ras, rat ou raz ? Révisez les homophones ! (5/5)

L’année 2019 se déroulera-t-elle sous de bons hospices… heu… auspices ? Espérons que la promesse de jours meilleurs ne soit pas un mite… ou plutôt un mythe ! Tout en évitant le raz de marée, ne restons pas au ras des pâquerettes… En ce mois de janvier, nous concluons notre série spéciale « homophones » avec trois nouveaux couples de mots qui s’écrivent différemment mais se prononcent de la même façon.

auspices / hospice

Le nom auspice vient du latin auspicis, formé de avis (oiseau) et de spicere (examiner). À l’origine donc, l’auspice était le prêtre romain qui prédisait l’avenir en examinant le vol des oiseaux. Désormais employé au masculin pluriel, le nom désigne les « circonstances permettant d’envisager l’avenir »… sous d’heureux auspices !

Hospice dérive du latin hospes tout comme hôte et hôpital. D’abord lieu d’accueil des pèlerins et des voyageurs, puis des enfants sans famille, des vieillards et des infirmes, l’hospice a été remplacé par l’hôpital, bien qu’au sens propre, il n’offrait pas de soins médicaux mais un simple asile.

C’est en référence au latin avis que l’ingénieur français Clément Ader créa, en 1875, le nom avion. Avant, on utilisait « aéroplane », calque de l’anglais airplane.

mite / mythe

Généralement, le « i grec » (y) était un « u » en grec ancien. Ainsi, le nom mythe vient du grec muthos, après un passage par le latin mythos. D’abord « suite de paroles », le mythe est rapidement devenu un récit fabuleux. Dans notre imaginaire, il évoque souvent la Grèce antique et ses héros mythologiques.

Mite, en revanche, ne vient ni du grec ni du latin mais de l’ancien néerlandais mite. Il est formé sur la racine germanique mit-, « couper en morceaux », car la mite est un insecte qui ronge les vêtements et attaque les aliments.

Voici quelques héros de la mythologique grecque : Dédale, qui a conçu le labyrinthe abritant le Minotaure ; Œdipe, qui tue son père et épouse sa mère ; Narcisse, amoureux de sa propre image ; et Prométhée qui apporte le feu aux hommes.

ras / rat / raz

L’adjectif ras se termine par un « s » issu du latin rasus, qui a donné « raser ». Est ras ce qui est très court, rempli jusqu’au bord ou près du sol. De ce dernier sens découle l’expression « au ras des pâquerettes », les pâquerettes étant de petites fleurs.« Ras » entre également, sous la forme vieillie rez, dans le nom composé « rez-de-chaussée ».

On ne sait pas vraiment d’où vient le nom rat. Est-ce une onomatopée traduisant le bruit que fait le rat qui grignote ? Quoi qu’il en soit, le mot semble se rapprocher du verbe ronger, sous sa forme latine radere, qui a donné raditare, raditus, « qui ronge ». Le « t » final s’entend dans les dérivés comme rate, raton, ratière, dératiser

Du nom rat vient le verbe rater. Apparu au XVIIIsiècle, il signifie « prendre un rat », c’est-à-dire « manquer son coup ». De même, louper est formé sur « loup ».

Mot breton d’origine scandinave signifiant « courant d’eau », le raz désigne le passage emprunté par un courant marin violent. Exemple : la pointe du Raz, dans le Finistère, c’est-à-dire « là où finit la terre » ! Un raz de marée (qui peut s’écrire avec ou sans trait d’union) est une vague isolée et très haute qui pénètre profondément dans les terres, généralement suite à un séisme.

Sandrine Campese

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Bonjour,
À propos de cet article: à l’école j’ai appris que ce que vous dénommez homophones, étaient des homonymes. Les deux mots existent, ils sont bien synonymes ?

    Bonsoir AMP, dans la famille des homonymes ont trouve les homophones (se prononcent de la même façon, mais s’écrivent différemment) et les homographes (s’écrivent de la même façon, mais se prononcent différemment, exemple : « les poules du couvent couvent »). Dans le présent article, il est question d’homonymes, et plus précisément d’homophones. En effet, au Projet Voltaire, nous aimons être précis :-).

Bonjour Sandrine et tous mes voeux de réussite éditoriale pour 2019.
Juste une remarque qui peut intéresser les lecteurs concernant le raz-de-marée. Même si les dictionnaires ne s’en font pas toujours l’écho, l’usage tend à le séparer clairement du tsunami, phénomène bien identifié depuis les années 1960 seulement (origine sous-marine). Le raz-de-marée se « contente » donc de toutes les autres sources de surface, tempêtes et cyclones, marées exceptionnelles, etc. Deux mots différents pour les mêmes effets dévastateurs, autant les individualiser…