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Aronde, goupil, ratapenade… Qui se cache derrière ces anciens noms d’animaux ?

Employés en ancien ou en moyen français, les noms d’animaux suivants semblent tout droit sortis d’un bestiaire à la Harry Potter. Pourtant, ils existent vraiment ! Seule leur appellation a changé, les rendant parfois méconnaissables. Comme souvent, l’étymologie nous ramène au sens originel, profond. Elle nous éclaire sur les caractéristiques de chacun d’entre eux, les rendant uniques à nos yeux ! Sans compter qu’ils sont toujours présents, sous leur forme désuète, dans certains mots et expressions courants. Êtes-vous prêt(e)s pour un « safaristorique » ? Sans plus attendre, direction le Moyen Âge, à la rencontre de ces bêtes de mots !

L’aronde

« Oh, regarde l’aronde, maman ! ». Nulle grossophobie dans cette phrase qu’un enfant aurait pu prononcer jadis : c’est bien une hirondelle dont il est question ! À l’origine de ce mot d’ancien français, attesté en 1180, le latin hirundo (qui ressemble étrangement à du japonais, n’est-ce pas ?). Toujours est-il que hirundo a taronde, terme bien connu des menuisiers d’aujourd’hui qui pratiquent des assemblages « à queue-d’aronde », c’est-à-dire en forme de queue d’hirondelle. Puis, au XVIe siècle, l’hirondelle a volé de ses propres « l », se remplumant du « h » et du « i » étymologiques. Il n’en reste pas moins qu’en plein hiver, on ne voit pas d’hirondelle à des kilomètres à la ronde !

Le camélopard

On croirait avoir affaire à un Pokémon, mais le camélopard (ou caméléopard) est bel et bien réel. Dans son nom hybride, issu du latin cameloparda, se mêlent deux animaux : le chameau et le léopard. Au chameau, le camélopard a emprunté le long cou. Et au léopard ? Les taches. Allons, faites marcher votre imagination : c’est la gi…, la gira…, la girafe ! Ce terme, issu de l’italien giraffa, lui-même tiréde l’arabe zarafah, a fini par tordre le cou à notre camélopard. Fort heureusement, son souvenir subsiste dans le nom savant de l’espèce : giraffa camelopardalis !

Le cocodrille

Vous y réfléchirez à deux fois avant de reprendre un enfant qui écorche le nom du plus redoutable des reptiles ! L’ancien français cocodrille, issu du latin crocodilus, lui-même tiré du grec krokodeilos,estbien notre crocodile ! En français, le « r » s’est déplacé d’une syllabe à l’autre, par un procédé nommé métathèse, mais il est resté à sa place en espagnol (cocodrilo) et en italien (coccodrillo). Autre animal ayant subi une métathèse similaire : la brebis, qui s’écrivait berbis en ancien français, du latin berbix. Prions pour que la berbis ne croise pas le chemin du cocodrille !

Le goupil

Qui ne connaît pas Le Roman de Renart, célèbre œuvre médiévale mettant en scène des animaux ? Ce que l’on sait moins, c’est que l’animal nommé Renart (du germanique Reinhart) a donné son nom à l’ouvrage, mais aussi au canidé roux à longue queue qui s’appelait, jusqu’alors, « goupil ». Déjà rusé, ce renard ! Le goupil subsiste dans l’adjectif relatif au renard : vulpin (certes, ça ne saute pas aux yeux !) ou plus nettement dans le verbe goupiller (à l’origine : « ruser »), tiré de goupille, féminin de goupil. Tout cela se goupille plutôt bien, vous ne trouvez pas ?

Le jacquet

Anciennement, il était assez fréquent qu’un nom propre désignât un animal (voir ci-après : Robin). Jacquet, diminutif populaire de « Jacques » a servi à nommer le petit rongeur que nous connaissons sous le nom d’écureuil. Le mot a survécu dans l’expression plaisante : « dès potron-jacquet », qui signifie littéralement « dès que l’écureuil montre son derrière », autrement dit, très tôt le matin ! Dans les villes, on a troqué le jacquet contre le minet, plus familier. Voilà comment l’expression est devenue « dès potron-minet ». Le sens, lui, est resté le même.

Le leu 

« À.. à… à… la queue leu leu… » Pardon de vous avoir mis cet air populaire en tête, mais il est impossible d’évoquer le leu sans y faire référence ! Et surtout, sans analyser les paroles. Dans cette chanson à texte, s’il en est, le leu (ou lou, avant l’ajout du « p » étymologique issu du latin lupus) est l’ancien nom du loup ! Mais attention, il faut comprendre « à la queue le leu », c’est-à-dire « à la queue le loup » ou encore « à la queue du loup ». Voilà pourquoi on danse sur cette chanson l’un derrière l’autre, en file indienne, comme marchent les loups. D’aucuns disparaissent mystérieusement quand se forme une queue leu leu. Chercheraient-ils à la louper ?

La ratapenade 

Ce mot vous fait penser à la tapenade, cette purée d’olives typiquement provençale ? Belle intuition, car la ratapenade vient aussi du Sud-Est ! Ce rapprochement n’aurait d’ailleurs pas déplu à Rabelais, qui emploie ratapenade dans son Pantagruel. Mais les points communs s’arrêtent là. Dans le provençal ratapennada, on reconnaît rata, la souris (qui a donné « rat ») et pennada « qui a des ailes » (dérivé de penna, « aile, plume »). Une souris ailée, ça ne vous dit rien ? Et une souris chauve, ça vous parle davantage ? La ratapenade, vous l’aurez compris, c’est le nom régional et vieilli de la chauve-souris !

Le robin 

Diminutif de Robert, « Robin » est employé dès le XIVe siècle pour désigner un mouton, notamment sous la plume de La Fontaine, en 1678, dans Le Berger et son troupeau : « Ils étaient plus de mille, et m’ont laissé ravir notre pauvre Robin ! Robin mouton, qui par la ville me suivait pour un peu de pain, et qui m’aurait suivi jusques au bout du monde ! » Si Robin est redevenu un prénom, le sens populaire subsiste dans le nom « robinet », et pour cause : au Moyen Âge, les sorties d’eau des fontaines publiques étaient souvent ornées de têtes de moutons !

Sandrine Campese

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Commentaire sur quoi ? Les mots, chacun des mots nouveaux et traduit en LS ? Mon incompréhension, c’est sur la LS en général ! le fait d’apprendre que la LS n’était pas la même selon les pays, m’a surpris et presque mis en colère ! comment n’a-t-on pas saisi cette belle occasion que tout le monde se comprenne ? Enfin, c’est ainsi et ce ce n’est pas moi qui pourrait y changer ql chose . Salutations . P. E. Poli .

    Bonjour Paul-Edouard, en effet, nos lecteurs ont la possibilité de laisser un commentaire sur l’article qu’ils viennent de lire. Le vôtre ne semble pas en rapport avec les anciens noms des animaux, mais je vais essayer de vous répondre malgré tout. Si, dans votre commentaire, « LS » désigne bien la langue des signes, sachez que le Projet Voltaire y est très sensible et propose même une formation pour apprendre cette langue : https://lsf.fondation-voltaire.fr/. Bon après-midi.