Voici une question que nous nous sommes tous posée au moment d’écrire « lorsque », « puisque » et « quoique » : quand doit-on les élider, c’est-à-dire échanger leur « e » final contre une apostrophe ? Bonne nouvelle : ces trois conjonctions suivent toutes la même règle d’élision ! Il ne reste plus qu’à savoir laquelle…
« Lorsque » : s’élide devant CERTAINES voyelles
La conjonction lorsque, composée de lors et de que, s’est d’abord écrite en deux mots. Elle s’est soudée au XVe ou au XVIe siècle.
« Lorsque » s’élide obligatoirement : devant les pronoms « il(s) », « elle(s) », « on » et les déterminants « un » et « une ».
Exemples : « Lorsqu’on voit une étoile filante, il faut faire un vœu », « Le voleur s’apprêtait à ouvrir le coffre lorsqu’une sonnerie l’a fait sursauter ».
Lorsque s’élide devant « on », pourtant, il est conseillé d’éviter le son [con]. Alors, faut-il écrire « Lorsque l’on » ? Ici, la présence des deux « l » n’est pas heureuse à l’oral. Pour des raisons d’euphonie, donc, on s’octroiera le droit d’écrire et de dire « lorsqu’on ».
« Lorsque » s’élide éventuellement devant « en ».
Traditionnellement, devant les autres mots commençant par une voyelle, ainsi que devant les noms propres, « lorsque » ne s’élide pas.
Exemples : « Il était presque 19 heures lorsque enfin je réussis à joindre mon conseiller », « Lorsque Obélix veut boire de la potion magique, Panoramix refuse ».
Entraînez-vous à bien élider « lorsque ».
Quelle différence entre « lorsque » et « quand » ? D’après Le Grand Robert : « Par sa forme même, lorsque est plus explicite et appuyé que quand et convient peut-être mieux pour marquer les circonstances, l’occasion. En outre, lorsque est d’un emploi plus littéraire que quand. »
« Puisque » : suit la MÊME règle
La conjonction puisque est composée de puis et de que.
Élision obligatoire devant les pronoms « il(s) », « elle(s) », « on » et les déterminants « un » et « une », éventuellement devant « en ». Exemples : « Puisqu’on ne vivra jamais tous les deux » (Francis Cabrel), « Puisqu’une telle fleur ne dure » (Pierre de Ronsard).
Pas d’élision dans les autres cas. Exemple : « Puisque Alice vient me voir, je reste à la maison. »
« Quoique » : suit la MÊME règle
La conjonction quoique est composée de quoi et de que et s’écrit en un seul mot.
Élision obligatoire devant les pronoms « il(s) », « elle(s) », « on » et les déterminants « un » et « une », éventuellement devant « en ». Exemples : « Quoiqu’il soit laid, Quasimodo est un vrai héros », « Quoiqu’un peu frais, le vent du large est agréable ».
Équivalent de « bien que », quoique est généralement suivi d’un verbe au subjonctif.
Pas d’élision dans les autres cas. Exemples : « Quoique ingénue, cette starlette de la téléréalité s’est construit un véritable empire », « Quoique Arthur soit un homme, il est devenu une légende ».
Au sens strict, quoique introduit une proposition traduisant une circonstance défavorable, la difficulté malgré laquelle l’action principale s’accomplit.
Remarque :
Les écrivains et les grammairiens ne s’accordent pas tous sur cette règle. Pour certains, « lorsque », « puisque » et « quoique » peuvent également s’élider devant à, ainsi, aucun, après, avec, aussi, enfin, voire devant tous les mots commençant par une voyelle ! L’observation de l’usage nous dira si la règle doit ou non évoluer.
Sandrine CAMPESE
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Pourtant l’Académie Française indique que l’élision est également admise avec : en, à, enfin, avec, aussi, aucun (conjonction de subordination). https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9P5031
Antidote, corrige la non élision de « puisque » avec « aucun » et donne cette justification https://www.antidote.info/fr/blogue/enquetes/que-jusque-lorsque-puisque-quoique-presque-quelque-quelider qui s’appuie sur les recommandations de l’Académie Française.
Alors qui croire et surtout qu’écrire ?
Bonjour Mariedk, en effet, c’est ce qui est indiqué dans la « Remarque », à la fin de notre règle. L’Académie française précise « généralement », elle en fait donc un cas particulier, encore incertain. Larousse ne mentionne pas ces derniers exemples : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/puisque/65020. Conclusion, mieux vaut, pour l’instant, sans tenir à la règle traditionnelle. Bonne journée.
Quelle prétention !
« Les écrivains et les grammairiens ne s’accordent pas tous sur cette règle. »
Pourquoi alors prétendre l’imposer, comme si vous étiez le Dogme ?
Vous plaisantez ? Nous ne faisons qu’énoncer la règle en vigueur (le « dogme », comme vous dites), ce n’est pas nous qui la créons ! Notre « remarque » montre au contraire que la règle est questionnée. Si nous étions dogmatiques, nous ne l’aurions simplement pas signalé. Il faut lire jusqu’au bout ! Nous avons écrit : « L’observation de l’usage nous dira si la règle doit ou non évoluer. » Bonne journée.
Je suis tout de même fort étonnée et quelque peu marrie de voir que l’Académie française tolère l’élision de puisque devant n’importe quel mot commençant par une voyelle.
https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9P5031*
Encore ! Encore !!!
😀
Merci pour cet support
Merci ! PS : on écrit « ce support », mais il s’agit sans foute d’une erreur de frappe. Bonne soirée.
Bonjour, ces révisions permettent de se perfectionner à tout âge. Merci
Merci à vous de nous le dire :-).
Many thanks Sandrine. It seems like the number of nuances in French is boundless. But with your help I continue to persevere!
Patrick
(Ireland)
Dear Patrick, thank you for your message. It’s a pleasure to learn that we have readers in Ireland. Congratulations for your perseverance !
Merci, l’explication a été vachement claire !
Merci Ted, ça nous fait vachement plaisir ;-).
Génial pour la mémorisation de l’élision adapté au conditions diverses d’utilisation.
Merci Daniel !
Merci Sandrine. Je ne me perdrai plus en suppositions sur « quoiqu’il … » ou quoi qu’il… » 🙂
Avec plaisir, Michèle :-).
Merci pour cette leçon .
Merci à vous dika !
Bonsoir Sandrine ! J’ ai adoré cette leçon, c’ est vraiment génial ! félicitation !
Merci Fatima ! 😀
Super intéressant! Merci !
Bonjour,
ne faut-il pas un « e » à « composé » dans « La conjonction lorsque, composé de » ?
Bonjour, en effet, c’est corrigé, merci !