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« Saouler », « soûler » ou « souler » ?

Ce vieux verbe connaît un regain d’intérêt grâce à son emploi figuré et familier. Conséquence : on l’écrit plus souvent, et ne sait pas toujours comment… Il faut dire que ses orthographes sont multiples. Vous êtes déjà saoulé(e) ? Mais non, on vous explique tout ! 

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À l’origine, ce verbe a deux orthographes : saouler et soûler. Ce n’est pas le seul mot de la langue française qui s’écrit de plusieurs manières !

D’après Le Petit Robert, la graphie « soûler » est apparue après « saouler », sans doute pour en faciliter la prononciation. En effet, « saouler » se prononçait déjà [soulé], et non [sa-ou-lé].

Mais, depuis les rectifications orthographiques de 1990, il existe une troisième orthographe : souler, sans accent circonflexe sur le « u ». L’accent circonflexe à « soûler » est, en quelque sorte, un vestige de la graphie la plus ancienne, « saouler ». Désormais, il est jugé moins utile.

Aujourd’hui, vous avez donc le choix entre ces trois graphies : saouler, soûler et souler

« Saouler quelqu’un », c’est le « faire boire jusqu’à l’ivresse ». En ce sens, le verbe s’emploie aussi à la forme pronominale : se saouler ou se soûler ou encore se souler. Autrement dit : s’enivrer.

Au sens figuré, « saouler quelqu’un » c’est « le fatiguer, l’ennuyer ». On dit aussi, passivement, « être saoulé », ce qui signifie « être exaspéré », « en avoir assez »… Attention, cet emploi relève du langage familier.

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Sandrine Campese - experte Projet Voltaire Avis de l’experte – Sandrine Campese, membre du comité d’experts Projet Voltaire

Et quid de l’adjectif ? Comme pour le verbe, vous avez le choix entre trois orthographes : saoul, soûl et soul ; au féminin singulier saoule, soûle, soule ; au masculin pluriel : saouls, soûls, souls ; au féminin pluriel : saoules, soûles, soules.

Certes, « soul » existe déjà ! C’est un nom et un adjectif désignant un style musical (la soul, la musique soul). Mais il ne se prononce pas de la même façon : [saul] voire [soul], alors que « soul » (enivré) se dit communément [sou], sans faire entendre le « l » final.

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. Il est systématiquement en retard à nos rendez-vous. Ça me soûle !
  2. Dans ce film, le héros est remonté de la cave à vin complètement soûl.
  3. Après une rupture amoureuse, faut-il forcément se saouler pour oublier ?
  4. D’après les tests médicaux, le suspect aurait saoulé la victime avant d’abuser d’elle.
  5. Qu’est-ce que cela vous apporte d’être saoul tous les soirs ? demanda le psy.
  6. À votre avis, combien de grammes d’alcool faut-il pour être saoûl ?
  7. J’ai passé trois quarts d’heure dans les embouteillages, je suis saoûlé !
  8. Je me suis saoûlée toute seule, à force de ressasser mes erreurs.
  9. Grande fatigue, sensation d’être saoûl ? Vous avez été drogué à votre insu !
  10. Dans cette chanson, Dalida est saoûlée par les belles paroles d’Alain Delon.
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Réponses

  1. Phrase correcte.
  2. Phrase correcte.
  3. Phrase correcte.
  4. Phrase correcte.
  5. Phrase correcte.
  6. Faux. Il faut écrire : À votre avis, combien de grammes d’alcool faut-il pour être saoul (soûl, soul) ?
  7. Faux. Il faut écrire : J’ai passé trois quarts d’heure dans les embouteillages, je suis saoulé (soûlé, soulé) !
  8. Faux. Il faut écrire : Je me suis saoulée (soûlée, soulée) toute seule, à force de ressasser mes erreurs.
  9. Faux. Il faut écrire : Grande fatigue, sensation d’être saoul (soûl, soul) ? Vous avez été drogué à votre insu !
  10. Faux. Il faut écrire : Dans cette chanson, Dalida est saoulée (soûlée, soulée) par les belles paroles d’Alain Delon.

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Pour cette règle d'orthographe Projet Voltaire :
Sandrine Campese, autrice et membre du comité d’experts Projet Voltaire.
Marie-France Claerebout, relectrice, correctrice d’édition et formatrice.
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