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« sans dessus dessous » ou « sens dessus dessous » ?

Croyant que c’est la préposition « sans » que l’on trouve dans cette expression, certains écrivent « sans dessus dessous » au lieu de « sens dessus dessous ».

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Qu’insinuez-vous ? qu’une personne est nue, sans dessus ni dessous ? Certes non ! Écrivez donc « sens dessus dessous » (qui signifie « dans un profond désordre »).

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

Il est certes plus logique de préférer « sens » à « sans » ! Mais sait-on toujours que le bon… sens dont on se réclame un peu plus haut doit beaucoup à une série d’altérations graphiques beaucoup moins fondées ? En réalité, la locution s’est d’abord écrite ce dessus dessous, puis cen dessus dessous, cen résultant de la contraction « ce + en ». À l’origine on voulait donc dire que ce qui était dessus… se retrouvait dessous !

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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Bonjour, j’envoie un mail pour une demande de RV. Dois-je écrire Auriez-vous une disponibilité EN ce sens ou DANS ce sens ? Merci d’avance ou par avance pour votre retour ? Merci beaucoup.

Et pourtant, Jules Verne a écrit un petit ouvrage intitulé  » Sans dessus dessous ». Erreur involontaire ou délibérée ? J’aimerais le savoir.

    Bonjour Chris, en effet, l’orthographe de « sens » dans cette expression n’a eu de cesse d’évoluer ! Elle s’est d’abord écrite « c’en dessus dessous » (chez Rabelais, par exemple), puis « sans dessus dessous » (donc chez Jules Verne, dans son roman d’anticipation intitulé Sans dessus dessous). Enfin, la graphie est devenue « sans » (notamment sous l’influence de Pierre Larousse), et ce, jusqu’à nouvel ordre ;-). Notons que la prononciation, elle, est restée la même. Bonne fin d’après-midi.

      Donc, ce n’est pas une faute que d’écrire sans dessus dessous ? Si je comprends bien, la bonne graphie est fonction du sens donné par l’expression ?
      Sans dessous dessous = sans sous-vêtements ni vêtements
      Sens dessus dessous = tout en désordre, tout chamboulé, tout bouleversé

    Bonjour Hugo, certainement parce que l’expression s’est d’abord écrite « c’en dessus dessous » (chez Rabelais, par exemple), puis « sans dessus dessous » (L’un des romans d’anticipation de Jules Verne s’intitule Sans dessus dessous). La graphie a changé, devenant « sans » (notamment sous l’influence de Pierre Larousse), mais la prononciation est restée. Bonne fin d’après-midi.

Et pouquoi ne pas en revenir à « c’en dessus dessous » dont Balzac se réclame dans une note de sa Peau de Chagrin. Moi, je l’ai adopté il y a un demi-siècle. le cultive et le transmets. Ensuite chacun sa culture!

    Bonsoir Françoise, Rabelais écrivait également « c’en dessus dessous », ce qui revenait à « mettre dessus ce qui était en dessous ». Les uns ont pris c’en pour la préposition sans. Vaugelas est un de ceux-là. Il considère que « la confusion est telle, l’ordre est tellement renversé qu’on ne reconnaît plus ce qui devrait être au-dessous » (Remarques sur la langue française, 1647). Les autres ont pris c’en pour le nom sens. En 1860, Pierre Larousse justifie cette orthographe de la manière suivante : « Ce qui était ou devait être en un sens (dessus) est en sens tout contraire (dessous). » Bonne soirée.

    Oui, mamaude, c’est une erreur courante. Précisions que l’usage a toujours été hésitant quant à l’orthographe de cette expression. Vaugelas, l’un des plus grands grammairiens français, préférait « sans dessus dessous ». En 1860, Pierre Larousse justifie l’orthographe actuelle de la manière suivante : « Ce qui était ou devait être en un sens (dessus) est en sens tout contraire (dessous). » Pourtant contemporain de Larousse, Jules Vernes a suivi l’avis de Vaugelas en publiant en 1889 un roman d’anticipation intitulé Sans dessus dessous. Bon dimanche !

    Bonjour Véronique. L’usage a toujours été hésitant quant à l’orthographe de cette expression. Vaugelas, l’un des plus grands grammairiens français, préférait « sans dessus dessous ». On comprend que des écrivains comme Jules Verne lui aient emboîté le pas ! Pour les défenseurs de « sans », la confusion est telle qu’il n’y a plus ni dessus ni dessous. Pour les défenseurs de « sens » (orthographe en vigueur de nos jours), il s’agit d’une déformation de c’en (dessus dessous) pour dire « ce qui devrait être dessus est dessous ». Bonne journée.

La réponse faite à Sjet ne me convainc guère. L’utilisation de « sans dessus dessous » a la même signification que « sens dessus dessous » , à savoir n’a ni dessus ni dessous, donc « dans un profond désordre »; pas de sens, donc « sans sens ». De plus, phonétiquement, le mot sens se prononce avec un s final audible alors que le s de sans est inaudible. Faut-il alors prononcer « sens dessus dessous » en prononçant bien le s final? …ce qui n’est définitivement pas le cas!

    Monique, je comprends que vous trouviez une justification à vouloir utiliser « sans » plutôt que « sens ». Votre vision n’est pas inintéressante. Cependant, l’expression « sens dessus dessous » à une origine historique expliquant sa graphie et nous n’y sommes pour rien.

      Mais qui êtes-vous Erick ? Quel est votre rapport avec cet article ? Vous ne l’avez pas écrit ni n’avez participé. Et vous vous permettez de mettre votre commentaire sur chaque réaction. Sauf d’ailleurs celle qui cite Jules Verne, à laquelle Sandrine a d’ailleurs très bien répondu : l’usage a toujours été hésitant. Dans X années, si tout le monde utilise « sans », l’Académie aussi conservatrice soit-elle indiquera qu’il faut utiliser « sans », comme ça s’est sûrement passé dans le sens inverse, lorsque beaucoup de monde a utilisé « sens » au lieu de « ce-en », ou « cen ». Je vois plus de sens d’ailleurs à l’utilisation de « sans », puisqu’on ne prononce absolument pas le « s » de « sens ».

        Bonjour L., Érick fait partie tout comme moi de l’équipe du Projet Voltaire. C’est à ce titre qu’il est intervenu sur le billet que vous citez, comme sur tant d’autres. Je comprends votre étonnement face à cette règle et vos arguments se tiennent. Il n’est en effet pas impossible que l’on revienne un jour à l’orthographe « sans », qui, comme je l’indiquais dans l’une de mes réponses, était l’orthographe en vigueur par le passé, d’ailleurs plébiscitée par le plus puriste de nos grammairiens : Vaugelas. Ce qu’Érick a voulu dire, c’est que « sens » est, dans l’état actuel des choses, l’orthographe correcte, recommandée par l’Académie française et que nous nous efforçons de respecter. Bonne fin de journée.

          Il faudrait dans ce cas, également, rappeler aux instituteurs et aux professeurs de français la bonne graphie.

          Oui Eve78, et certainement aux journalistes et aux auteurs. Heureusement, chacun a tout loisir de vérifier l’orthographe dans le dictionnaire ou sur le site de Projet Voltaire ;-).

    Sjet, que dois-je vous répondre ?
    « Sens dessus dessous » est la bonne orthographe et c’est la seule. Je vous propose de nous contenter de celle-là tant que l’Académie française n’aura pas validé la vôtre 😉

La seconde phrase écrite sur la vidéo comporte une autre erreur… Dans « Une personne nue est sans dessus, ni dessous », la virgule n’a pas raison d’être: lorsqu’on coordonne deux éléments avec « ni », on ne met pas de virgule.

    Bonjour,

    J’imagine que vous parlez de la seconde phrase présentée dans la vidéo.

    Il faut comprendre que les deux phrases sont liées. La première pose le problème : « Doit on écrire « sens » de cette façon ? ». La seconde est créée afin de permettre de comprendre de quelle manière doit être compris ce « sens ».
    Cette seconde phrase est rayée, non pas parce qu’elle est fausse d’un point de vue de la syntaxe, mais parce qu’elle illustre de quelle manière il ne faut pas employer « sans » au sein de la première.
    Dans les faits, cette seconde phrase est correcte du point de vue de la syntaxe.