Figure de style La personnification : représenter comme humain ce qui ne l’est pas La personnification est une figure de style qui consiste à attribuer des traits, des sentiments ou des comportements humains à une réalité non humaine (objet, animal, lieu…). Elle relève donc de l’anthropomorphisme, et on peut la classer dans les figures de style dites d’analogie. Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique Notons que la personnification est assez proche de l’animalisation, une figure de style qui consiste quant à elle à donner à une réalité des caractéristiques animales. La personnification fonctionne à la manière d’une métaphore : elle rapproche en effet deux éléments sans se servir de mot de comparaison. Exemples de personnifications littéraires « On craint qu’avec Hector Troie un jour ne renaisse. » (Andromaque, Jean Racine) La ville de Troie, ici, est assimilée à une personne qui pourrait « renaître ». Le personnage qui prononce cette réplique insiste ainsi sur sa crainte de la reconstruction de la grande cité qui s’opposa aux Achéens. « L’Europe, qui vous hait, vous regarde en riant. » (Ruy Blas, Victor Hugo) Là encore, c’est un lieu (en l’occurrence l’Europe) qui est personnifié : on donne en effet à ce continent la capacité de regarder et de rire. Victor Hugo – à travers son personnage Ruy Blas – signifie ainsi que les rois et reines d’Europe considèrent désormais l’Espagne avec dédain. « Le mistral était en colère, et les éclats de sa grande voix m’ont tenu éveillé jusqu’au matin. » (Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, Le Phare des Sanguinaires) Cette fois, c’est au vent que l’on prête des caractéristiques humaines. Pour signifier qu’il souffle fort, Alphonse Daudet en fait un être en colère et possédant une grande voix. Exemples de personnifications courantes Nous utilisons très fréquemment la personnification, bien souvent sans même nous en rendre compte. Enfin, la chance me sourit ! Les feuilles dansaient au gré du vent. Son réveil lui rappelle qu’il est temps de se lever. Le tonnerre gronde, tout proche… Les fonctions de la personnification Rendre le discours plus vivant et expressif En donnant une âme ou une intention à des éléments inanimés, on capte l’attention du lecteur ou de l’auditeur. Exemple : Le vent hurlait dans la nuit. Faciliter la compréhension d’idées abstraites Idéal pour expliquer ou représenter des concepts difficiles à appréhender (la justice, le temps, la mort, etc.). Exemple : La Mort attendait patiemment son heure. Créer de l’émotion Une forêt qui « pleure », une ville qui « s’endort »… La personnification touche la sensibilité du lecteur en établissant un lien émotionnel. Exemple : La vieille maison semblait triste de nous voir partir. Donner un style poétique ou littéraire Très utilisée en poésie, la personnification renforce la beauté du texte, son rythme ou sa musicalité. Exemple : Le soleil caressait doucement les collines. Avis de l'expert La personnification permet de donner vie à l’inanimé, de rendre l’abstrait plus concret et d’instaurer une proximité émotionnelle avec le lecteur. Qu’elle serve à embellir un texte, à émouvoir, à convaincre ou à faire réfléchir, elle enrichit le langage en l’humanisant, offrant ainsi une passerelle entre le monde réel et l’imaginaire. Exercice Exerçons-nous ! S’agit-il de personnifications ? Le loup avançait, les babines retroussées. Le vent sifflait sa complainte sinistre. Votre pays vous appelle à prendre les armes ! L’homme détala comme un lapin. Ce drôle de sentiment le saisissait à la gorge. Réponses Il ne s’agit pas d’une personnification : il est question ici d’un animal auquel on ne prête aucun trait humain. C’est une personnification : on prête au vent la capacité de siffler et de chanter une complainte. C’est une personnification : on attribue au pays la capacité à appeler ses citoyens. Ce n’est pas une personnification : on compare l’homme à un animal, en l’occurrence le lapin. C’est une personnification : on confère à un sentiment la possibilité de saisir à la gorge.