Figure de style La parabole : donner une leçon à travers un récit court La parabole peut-elle être considérée comme une figure de style ? Il vaut mieux sans doute parler de figure de rhétorique. Il s’agit d’un récit court dont la fonction est d’enseigner une leçon de morale ou une doctrine à la portée universelle. La plupart du temps, la parabole utilise des éléments du quotidien de celles et ceux qui sont susceptibles de l’écouter. Cela permet en effet de marquer plus aisément les esprits et de faciliter la compréhension du sens qu’elle recèle. Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique La parabole se distingue de l’allégorie, généralement plus symbolique, et dont la structure narrative est souvent plus complexe. Le nom « parabole » vient du grec parabolê, qui signifie « comparaison ». Les paraboles sont notamment nombreuses dans la Bible, mais on peut en trouver ailleurs que dans les textes sacrés. Exemples de paraboles : Le Bon Samaritain (parabole biblique) Ce récit court met en scène un homme attaqué par des brigands et laissé pour mort au bord d’une route. Deux hommes incarnant l’orthodoxie religieuse de leur époque le voient et ne s’arrêtent pas. Un Samaritain, considéré comme impie, prend, lui, la décision de porter secours au blessé. Cette parabole illustre la nécessité d’aimer son prochain et de lui porter secours si besoin : c’est cela que souhaite Dieu, bien davantage que les mots ou les prières qu’on lui adresse. La grenouille et l’eau bouillante (parabole à fonction politique) Une grenouille que l’on plonge dans l’eau bouillante se jette immédiatement hors du bocal. En revanche, si l’on place la grenouille dans une eau froide que l’on réchauffe petit à petit, l’animal ne s’enfuit pas. Cette parabole montre que des changements dangereux peuvent être obtenus et acceptés plus facilement s’ils sont instaurés de manière progressive. Les petits cailloux (parabole sur la vie courante) Prenez un bocal et remplissez-le de petits cailloux jusqu’à son rebord. Pouvez-vous ensuite y faire rentrer des cailloux plus gros ? La réponse est non, bien évidemment. Cette parabole souvent utilisée de nos jours illustre le fait qu’il faut, dans une vie, privilégier l’essentiel (sa passion, ses enfants, etc.) plutôt que ce qui ne l’est pas (son travail). Sans quoi, le superflu prend vite trop de place. Fonctions de la parabole : Faire comprendre une idée La parabole s’appuie sur une forme simple pour délivrer un enseignement qui peut être plus complexe. L’exemple du Bon Samaritain donne corps au commandement divin d’aimer son prochain. Cela fait de la parabole un outil intéressant pour transmettre des valeurs morales, spirituelles ou philosophiques. Susciter l’intérêt du public La parabole est une histoire brève et simple dans laquelle on identifie sans souci les personnages. Les éléments sont généralement adaptés à une époque et une culture spécifiques. Le public peut donc être très réceptif et retenir plus facilement le message délivré. S’ancrer dans le temps Même si ses éléments viennent d’une époque et d’un contexte précis (comme c’est le cas pour les paraboles bibliques), la parabole a une portée universelle. Cela lui permet de « graver son message » dans le temps. Avis de l'expert La parabole est plutôt une figure rhétorique qu’une véritable figure de style, mais elle est néanmoins très utilisée dans les récits : elle permet en effet de transmettre très facilement un enseignement, et cela de manière durable. Elle est le support d’une leçon qui se veut universelle. Exercice Exerçons-nous ! Ci-dessous, s’agit-il de paraboles ? Le Loup et l’Agneau Le Fils prodigue La Chèvre de monsieur Seguin Réponses Non : il s’agit plutôt d’une fable. La parabole procède généralement par analogie, tandis que la fable illustre une leçon (laquelle est d’ailleurs énoncée dès le début : « La raison du plus fort est toujours la meilleure »). Il s’agit effectivement d’une parabole biblique sur la nécessité du pardon et de l’amour inconditionnel. Non : il s’agit plutôt d’un conte qui délivre une morale, mais qui peut avoir d’autres fonctions, notamment psychanalytiques (la confrontation entre le désir de liberté et la raison).
