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« martyre » ou « martyr » ?

Est-ce le martyre qui vit un martyr, ou le martyr qui vit un martyre ?

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L’être masculin est un « martyr ». La preuve : il n’a pas droit au « e » final, réservé au féminin (une « martyre »). De même pour l’adjectif, qui prend le genre du nom : un être martyr, une personne martyre. Mais tous subissent le même supplice, le « martyre ».

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

Comment résister à la tentation de prolonger le… supplice et ne pas profiter de l’occasion pour rappeler que la « liste que l’on dresse des martyrs » s’appelle un martyrologe, et non, comme on ne le croit malheureusement que trop souvent, un « martyrologue » ! L’influence du mot catalogue, n’en doutons pas, est pour beaucoup dans ce barbarisme, alors que le suffixe en question doit bien plutôt au latin elogium : ne s’agit-il pas, en l’espèce, de faire l’éloge de tous ceux qui ont donné leur vie pour une cause ?

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. Fidèle à ses idées, il a préféré mourir en martyre plutôt que de se rendre.
  2. Bien après les faits, il porte encore les stigmates de son martyr.
  3. C’est sans doute par goût du martyre qu’il se met ainsi en danger.
  4. Tous ces tombeaux de martyrs auraient besoin d’être restaurés.
  5. Inutile de prendre cet air de martyre pour faire tes devoirs, mon fils.
  6. Il cherche à nous émouvoir en se faisant passer pour un martyr.
  7. Pour eux, vivre dans ces conditions était devenu un martyr.
  8. Nous avons récolté des fonds au profit des animaux martyres.
  9. Gare à ces personnes qui prônent une véritable culture du martyre.
  10. Chaque année, à cette date, ils commémorent le martyr de ce héros.
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Réponses

  1. Faux. Il faut écrire : Fidèle à ses idées, il a préféré mourir en martyr plutôt que de se rendre. Le terme désigne ici un être masculin, on l’écrit donc sans « e » final : un « martyr ».
  2. Faux. Il faut écrire : Bien après les faits, il porte encore les stigmates de son martyre. On peut remplacer le terme par « supplice », on l’écrit donc avec un « e » final : « martyre ».
  3. Phrase correcte.
  4. Phrase correcte.
  5. Faux. Il faut écrire : Inutile de prendre cet air de martyr pour faire tes devoirs, mon fils. Le terme désigne ici un être masculin, on l’écrit donc sans « e » final : un « martyr ».
  6. Phrase correcte.
  7. Faux. Il faut écrire : Pour eux, vivre dans ces conditions était devenu un martyre.
    On peut remplacer le terme par « supplice », on l’écrit donc avec un « e » final : « martyre ».
  8. Faux. Il faut écrire : Nous avons récolté des fonds au profit des animaux martyrs.
    Comme « animaux », l’adjectif doit être au masculin pluriel. C’est donc « martyrs » (sans « e »).
  9. Phrase correcte.
  10. Faux. Il faut écrire : Chaque année, à cette date, ils commémorent le martyre de ce héros. On peut remplacer le terme par « supplice », on l’écrit donc avec un « e » final : « martyre ».

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Marie-France Claereboutcorrectrice d’édition et formatrice
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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Cela ne nous dit pas si une femme ayant subi un martyre est une martyr ou une martyre ?
J’ai vu l’utilisation de « une martyre » sur certains textes retrouvés sur internet, mais peut-on faire confiance à internet ?
Il manque un exemple avec un fille martyr(e)

    Bonjour Thierry, comme indiqué dans l’article que vous commentez, une femme qui a subi un « martyre » est une « martyre ». Bon week-end.

Je ne suis pas plus « au clair » vis-à-vis » de ma question au sujet de la « copie martyre ». La règle possède toujours un sens, en cela pas seulement en orthographe. Un de mes ami libanais, parfaitement bilingue, me signalait, dans cette fameuse règle du COD qui s’accordait en français avec le verbe « être » et pas avec l’auxiliaire « avoir », sauf quand … tout le monde connait la règle. Il concluait, qu’en Français l’Etre domine l’Avoir, pour lui : ce que je suis est alors plus important que ce que je possède !
J’avoue n’avoir jamais fait ce lien, nous apprenons souvent plus des locuteurs dont la langue maternelle n’est pas le français, quand j’ai appris cette règle, en CM1 ou CM2, celà ne m’a pas effleuré (après non plus) : le sens réel de la règle, la règle, qu’elle soit grammaticale ou autre n’est pas l’alpha et l’oméga, elle a un sens propre, ici, presque philosophique.
Combien de règles reflètent des contenus de cette nature ? J’aimerais bien en localiser d’autres …
Sandrine semble avoir certaines idées pertinentes sur le sujet, mais j’attends encore ses réflexions sur « la copie martyre »

    Bonsoir Pierre, merci de nous faire part de vos réflexions fort intéressantes ! En français, le choix des auxiliaires être ou avoir est loin d’être évident. Anciennement, certains verbes se conjuguaient avec « avoir » pour exprimer l’action et « être » le résultat. Exemple : « La neige a tombé sur Paris. La ville semble toute jeune et chaste. » (Émile Zola) ou « J’ai descendu dans mon jardin. » (paroles de la chanson enfantine Gentil Coquelicot). Aujourd’hui encore, on a du mal à dire « nous sommes convenus » et « ce livre a paru ». Concernant la « copie martyre », je ne comprends pas le sens de cette expression. Bonne soirée

      Une copie martyre, ou un texte martyr, est un brouillon proposé au « martyre », c’est-à-dire aux coups de canif, ou au contraire aux développements, bref aux corrections d’autres personnes. C’est un terme qu’on utilise dans l’élaboration collective d’un texte.

        Merci Dophy d’apporter la définition de ces locutions qui ne figurent pas dans les dictionnaires de référence. Le nom martyre, même s’il est employé ici comme adjectif, devrait conserver sa forme « martyre », même accolé à « texte » : une « copie martyre », un « texte martyre » (= qui subissent le martyre). Écrire « copie martyre » et « texte martyr » revient à dire que le premier est le châtiment, et le second l’être qui vit le martyre. Or, cela ne peut être que le premier. Bonne journée.

    Bonsoir Martine, je ne comprends pas bien votre remarque. La règle porte sur la distinction entre les noms martyr (le supplicié) et martyre (le supplice). Il faut donc bien écrire « un air de martyr ». Bonne soirée

      bonjour Sandrine
      pour moi c’est un nom , tout comme  » chien « , donc je mettrais un » e  »
      on pourrait dire  » un air de supplicié » et supplicié c’est bien un nom , non?
      cordialement
      Martine

        Martine, « martyr » est un nom masculin qui fait « martyre » au féminin : un martyr, une martyre.
        Il s’agit d’une personne qui a souffert la mort pour sa foi religieuse ou pour une cause à laquelle elle se sacrifie (Larousse).
        Dans l’expression « un air de martyr » (= semblable à celui d’un martyr, donc d’une personne), le nom est employé au masculin.
        Est-ce plus clair pour vous ? Bonne soirée

La règle du feminin, en francais, semble jeter le trouble, par exemple : »une copie martyre » peut laisser entendre que c’est la copie qui va exercer le martyre, et non pas elle qui va le subir ( qui est le sens à retenir), et on devrait écrire « la copie martyr ». En anglais cela ne pose pas de problème puisque l’adjectif est invariable, le substantif , lui, s’accorde. Mais en français, où les deux s’accordent ?
C’est, semble-t-il, la règle qui peut changer le sens, où, dit autrement : la règle prend le pas sur le sens, mais ce danger est fréquent, pas seulement en orthographe, en théologie par exemple, non ?
Bien entendu, dans :  » une pâle copie du martyr » ou « une pâle copie du martyre », les deux sens sont aisément identifiables.
Et si, enfin, dans cette expression « martyr » était invariable ? Il serait alors un neutre ? Ou s’inscrirait dans une règle, comme certaines couleurs (Orange, aubergine, etc) ?

    Bonjour Alain, c’est bien « en martyrs » avec un « s » puisqu’il n’y avait pas un, mais deux terroristes. On pourrait dire « ils veulent mourir comme des martyrs ». Bon week-end.