Figure de style L’hyperbole : exagérer pour bien se faire comprendre L’hyperbole est une figure de style qui permet d’exagérer l’idée, le message ou le sentiment que l’on veut faire passer. Le plus souvent, l’exagération en question tend vers l’impossible : on devine sans peine qu’un « Je te l’ai dit mille fois ! » ne signifie pas autre chose que « Je te l’ai dit très souvent », mais cela permet de mesurer l’état d’esprit de la personne qui s’exprime. L’hyperbole est donc un procédé d’amplification ou d’emphase : on fait exprès de « grossir le trait ». Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique L’hyperbole s’appuie volontiers sur les superlatifs. Elle est le contraire de la litote, qui permet de dire beaucoup avec peu de mots. Le mot « hyperbole » nous vient du grec hyper (« au-delà ») et ballein (« jeter »). Notons que l’hyperbole est également un terme mathématique. Exemples d’hyperboles littéraires « Je l’ai couverte de baisers et de larmes. » (Victor Hugo, Le Dernier Jour d’un condamné) Dans ce passage, l’auteur use d’une hyperbole pour signifier que le condamné embrasse sa fille avec force. Il ne la « couvre » bien évidemment pas de baisers. « Ses moindres actions lui semblent des miracles, et tous les mots qu’il dit sont pour lui des oracles. » (Molière, Le Tartuffe ou l’Imposteur) Dans sa célèbre pièce, Molière décrit l’admiration que l’on porte à Tartuffe, imposteur notoire, en utilisant des hyperboles qui exagèrent ce sentiment et renforcent ainsi l’effet comique. « Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine, et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent. » (Robert Desnos, Ce cœur qui haïssait la guerre) Dans ce poème qui appelle à la résistance, Robert Desnos utilise de nombreuses figures de style et notamment des hyperboles, dont une évoque le « sifflement » des oreilles. L’exagération est manifeste et elle sert l’emphase de l’auteur. Exemples de personnifications courantes Notre langue regorge de dictons ou de formulations reposant sur des hyperboles : Je suis mort de fatigue. Cela ? Mais c’est vieux comme le monde ! La cigarette te fait cracher tes poumons… Il a pleuré toutes les larmes de son corps. Ma vie est un enfer. Ce sac pèse une tonne. Les fonctions de l’hyperbole Insister sur une idée L’hyperbole permet de mettre en valeur un sentiment, une émotion ou un fait. Exemple : « Je meurs de faim. » Créer un effet comique ou ironique Elle est souvent utilisée dans les registres humoristiques ou satiriques pour souligner l’excès ou l’absurde. Exemple : « Il a une tête grosse comme une pastèque. » Exprimer l’intensité d’un sentiment L’hyperbole permet d’exprimer de manière très appuyée certains sentiments comme la peur, l’amour, la douleur, la joie, etc. Exemple : « Je t’aimerai jusqu’à la fin des temps. » Renforcer le registre tragique ou pathétique Dans la littérature, l’hyperbole peut accentuer le drame ou la détresse d’un personnage. Exemple : « C’est un océan de douleur. » Avis de l'expert L’hyperbole donne de la force au langage. Qu’elle serve à exprimer une émotion ou à créer un effet comique, elle frappe l’imaginaire et permet de dépasser la simple description pour mieux captiver, émouvoir ou faire réagir. En exagérant le réel, elle révèle souvent une vérité plus profonde ou un ressenti plus sincère. Exercice Exerçons-nous ! S’agit-il d’hyperboles ? Je suis trempé jusqu’aux os. C’est l’affaire du siècle ! Un gardien de but aussi talentueux, on en voit rarement… Il a réussi l’impossible. Cette réconciliation, ce n’était pas gagné d’avance. Réponses C’est bien une hyperbole : on peut être mouillé, mais pas trempé jusqu’aux os. C’est bien une hyperbole : le propos est évidemment excessif. Ce n’est pas une hyperbole : il n’y a pas forcément d’exagération dans ce propos. C’est une hyperbole : on ne peut pas réussir l’impossible. Cela signifie seulement que le niveau de difficulté était élevé. Ce n’est pas une hyperbole : rien n’est excessif dans ce propos.