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« je me suis rendue compte » ou « je me suis rendu compte » ?

Puisqu’on écrit « elle s’est rendue à la poste », on a envie d’écrire de la même façon « elle s’est rendue compte de son erreur ».

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Dans l’expression « se rendre compte », le participe passé est toujours invariable. Pourquoi ? Parce que le COD est « compte », après le verbe.

  • S’est-elle rendu compte, en prenant ainsi parti, qu’elle commettait une erreur ?
  • Je me suis rendu compte (et pas « Je me suis rendue compte »).

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

À y regarder de plus près, l’invariabilité n’a ici rien que de très logique. Dans le cas d’un verbe accidentellement pronominal, en effet, le participe passé ne s’accorde avec son complément d’objet direct que si ce dernier le précède. Or, dans se rendre compte, ce qui tient lieu de COD est le nom compte, lequel est toujours placé après le verbe. Le pronom « se » faisant, pour sa part, office de complément d’objet second (on rend compte, en effet, à quelqu’un), il n’a aucune influence sur l’accord du participe.

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. Elle s’est rendue compte trop tard qu’elle avait envoyé l’e-mail à tous ses contacts.
  2. S’étant rendus compte que le malfaiteur était armé, les policiers ont changé de stratégie.
  3. Dès que la direction s’est rendu compte qu’il falsifiait les comptes, il a été renvoyé.
  4. Claire s’est rendue compte qu’il y avait une faute d’orthographe sur la plaquette.
  5. S’étant rendu compte de son erreur, elle l’a aussitôt corrigée.
  6. Elle s’est soudain rendu compte qu’elle avait laissé le four allumé.
  7. Quand s’est-elle rendue compte que son mari la trompait ?
  8. Sans l’aide de l’expert, nous ne nous serions pas rendus compte que c’était un faux.
  9. En pénétrant dans le vestibule, ils se sont rendus compte qu’on les avait cambriolés.
  10. C’est la banque qui s’est rendu compte qu’on me volait.
  11. Je me suis rendue compte trop tard que j’avais tort.
  12. Il s’est rendu compte qu’il était en retard.
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Réponses

  1. Faux. Il faut écrire : Elle s’est rendu compte trop tard qu’elle avait envoyé l’e-mail à tous ses contacts. Le participe passé « rendu » est invariable dans l’expression « se rendre compte ».
  2. Faux. Il faut écrire : S’étant rendu compte que le malfaiteur était armé, les policiers ont changé de stratégie. « Rendu », participe passé de « rendre », est invariable dans l’expression « se rendre compte ».
  3. Phrase correcte.
  4. Faux. Il faut écrire : Claire s’est rendu compte qu’il y avait une faute d’orthographe sur la plaquette. « Rendu », participe passé de « rendre », est invariable dans l’expression « se rendre compte ».
  5. Phrase correcte.
  6. Phrase correcte.
  7. Faux. Il faut écrire : Quand s’est-elle rendu compte que son mari la trompait ? Le participe passé « rendu » est invariable dans l’expression « se rendre compte ».
  8. Faux. Il faut écrire : Sans l’aide de l’expert, nous ne nous serions pas rendu compte que c’était un faux. Le participe passé « rendu » est invariable dans l’expression « se rendre compte ».
  9. Faux. Il faut écrire : En pénétrant dans le vestibule, ils se sont rendu compte qu’on les avait cambriolés. « Rendu », participe passé de « rendre », est invariable dans l’expression « se rendre compte ».
  10. Phrase correcte.
  11. Faux. Il faut écrire : Je me suis rendu compte trop tard que j’avais tort.
  12. Phrase correcte.

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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Un détail m’échappe : j’ai étudié les verbes pronominaux dans le Précis de grammaire de M. GREVISSE (éditions Duculot de 1995), et les verbes pronominaux y sont partagés en 4 catégories (de sens réfléchi, de sens réciproque, de sens passif et enfin les verbes pronominaux dont le pronom est privé de fonction logique). Je considérais, peut-être à tort, le verbe  » se rendre compte  » comme appartenant à cette dernière catégorie, dont le participe passé, toujours d’après ce que j’ai compris de l’explication donnée dans ce précis de grammaire, devrait s’accorder avec le sujet. Deux solutions s’imposent : soit cela est exact mais il fait partie des exceptions comme  » se plaire (à…), se déplaire à (…), se complaire et se rire « , soit je me trompe de catégorie. J’ignore totalement à quoi correspond ce que Bruno Dewaele appelle un verbe  » accidentellement pronominal « . Pourriez-vous m’éclairer à ce sujet ? Mille fois merci !

Bonjour ! Je me permets de soumettre une autre question ici : quelle est la différence entre « nous avons réalisé » et « nous nous sommes rendu compte » ? Y a-t-il une formulation à préférer à une autre ? Merci !

    Bonjour Debora, « réaliser » dans le sens de « se rendre compte » est un anglicisme (fondé sur l’emploi du verbe to realize). On évitera donc de l’utiliser, en ce sens, dans la langue soignée. Bonne journée.

    Bonjour Abdoulaye, si vous souhaitez progresser en langue française, alors vous êtes au bon endroit ! Le Projet Voltaire est un service en ligne de remise à niveau personnalisé en orthographe et expression. Je vous invite à vous rendre sur notre site pour découvrir et tester nos différents modules d’entraînement : https://www.projet-voltaire.fr. Bonne journée.

    Bonjour Dyane Plourde, sachant que « l’on se rend compte DE quelque chose » (et non « quelque chose »), on écrira « ce dont elle se rend compte ». Bon après-midi.

Je suis toujours étonné de voir dans des exemples les mots « se rendre compte que ». Pour moi, et même si cette faute est passée dans les moeurs, il me semble que chacun devrait faire l’effort de rétablir l’exactitude grammaticale, fût-ce en usant de petits stratagèmes : exemple 8, au lieu de « Sans l’aide de l’expert, nous ne nous serions pas rendu compte que c’était un faux », mieux vaut écrire : « Sans l’aide de l’expert, nous ne nous serions pas rendu compte de la falsification (ou du caractère falsifié) de ce document »

pourquoi tourner autour du pot, on n’a qu’à simplement dire que rendu compte est toujours invariable. C’est le verbe se rendre compte, peu importe quel est ou sont le ou les sujets, non ?

Je lis dans cette page :

« Avis de l’expert : À y regarder de plus près, l’invariabilité n’a ici rien que de très logique. »

Est-ce bien français : « n’a ici rien que de très logique » ?

(Je m’excuse par avance de douter de la tournure de phrase de M. Dewaele : s’il y a un illettré parmi nous deux, j’imagine bien que ça n’est pas lui).

suivant la règle, normalement il y a accord avec le sujet, ici c’est elle, quand le verbe est conjugué avec l’auxiliaire être. je ne comprends pas pourquoi il n y a pas d’accord. merci de me répondre

    Bonjour Anna, je copie-colle ici l’explication donnée dans l’article que vous commentez : « Dans l’expression « se rendre compte », le participe passé est toujours invariable. Pourquoi ? Parce que le COD est « compte », après le verbe. » Plus généralement, sachez l’auxiliaire être n’implique pas toujours l’accord du participe passé avec le sujet. Voir notre règle : http://www.projet-voltaire.fr/regles-orthographe/ils-se-sont-telephone-ils-se-sont-telephones/. Bon après-midi.

    « Normalement il y a accord avec le sujet » : ceci vaut quand le verbe être n’est PAS transitif.

    Quand le verbe être est transitif (je me suis …, elle s’est …, nous nous sommes …) : cette règle ne s’applique plus.

    Mais la solution pour ne pas se tromper est simple : il suffit de se demander :
    1/ quel est le COD ?
    2/ est-il placé avant ou après le participe passé ?

    Exemple illustre :
    « Il se sont échangé leur maillot, oui, ils se les sont échangés ! »

    Bonsoir David, dans ce cas, on accorde le participe passé « rendu » : « Ils ont été rendus possibles grâce… ». Bonne soirée.

Pourquoi parlez-vous du COD comme explication ? Le COD est pris en compte pour la conjugaison au passé composé avec avoir et non pas avec être. Que le COD soit placer devant derrière peu importe. Puisque le verbe doit s’accorder avec le sujet.

    Bonsoir CAZE, si cela peut vous être utile, voici la règle formulée autrement : « Aux temps composés, le participe passé rendu demeure toujours invariable dans cette locution. Selon la règle d’accord des verbes occasionnellement pronominaux, le participe passé ne s’accorde qu’avec un complément direct placé devant le verbe. Or, dans « se rendre compte », ce qui tient lieu de complément direct est le nom compte, toujours placé après le verbe, d’où l’invariabilité du participe passé. » (Source : Banque de dépannage linguistique). Bonne soirée.

Suite au précédent: ils se sont aperçus de leur erreur, ils se sont rendu compte de leur erreur, ou les aberrations d’une grammaire qui ne tient pas compte du sens dans ses analyses…

Quand on se rend compte de qc, on ne rend pas un compte à soi-même. Il est absurde de considérer compte comme un objet direct; il s’agit tout au plus d’un nom transformé en particule invariable qui modifie le sens du verbe. Je me rends compte = je comprends: se et compte sont inanalysables; le verbe se rendre compte devrait être considéré comme un verbe essentiellement pronominal avec accord du participe.

    Bonjour Nalokeen, oui on écrit bien « Elles se sont rendues maîtres de la situation ». Elles ont rendu qui ? « Se », mis pour « elles », pronom COD féminin pluriel placé avant le verbe. D’où l’accord du participe passé : rendues. Bonne journée.

    Pourquoi ne voulez plus conjuguer le verbe avec son sujet ? La règle concerne l’accord du participe passé :-).
    Il faut donc écrire : Ils se rendent compte et Ils se sont rendu compte.
    Bonne journée

Bonjour
J’ai besoin d’un avis d’expert.
Une amie (au féminin singulier) redige un mémoire de psychologie et relate son travail en utilisant la forme impersonnelle « nous ». Par exemple, « nous avons pris contact… ».
Dans certains cas, elle doit expliquer certains points en utilisant la forme  » nous nous sommes aperçu(…) », ce qui pose un véritable problème d’accord avec le « sujet » (nous) alors que celui qui fait l’action est du genre « féminin singulier » .
Quel est l’accord grammatical recommandé ?
Merci.

    Oh ! Zazie !!! Après la locution « sans que », qui contient déjà une négation, le « ne » explétif est généralement omis. D’après l’Académie française, « « sans que » doit se construire sans négation, même s’il est suivi d’un mot comme « aucun », « personne » ou « rien », qui ont dans ces phrases un sens positif ». Bon dimanche.

        Bonjour Minaka, Voici la règle : Chaque fois que, dans le cadre d’un pluriel de majesté ou de modestie, un « nous » est mis pour « je », adjectifs et participes qui s’y rapportent restent au singulier, au contraire du verbe. Exemple : « Nous, président, sommes résolu à réformer le pays ». Mêmes effets quand, dans le langage familier ou affectueux, le « nous » remplace un « tu ». Ainsi, dans l’exemple de Marie-Pierre, faut-il écrire « Nous nous sommes aperçue ». Bonne journée.

          J’arrive un peu tard , deux ans après le commentaire, mais je viens seulement de tomber sur ce blog très intéressant et je ne peux m’empêcher de réagir. À propos de la thèse de cette psychologue, bien sûr il est trop tard deux ans après pour modifier quoi que ce soit, mais je voulais préciser que le pluriel de majesté n’a pas lieu d’être dans une thèse comme celle-ci, puisqu’en Psychologie, la première chose qu’on apprend c’est d’oser dire « je », et de ne pas généraliser notre pensée en embarquant tout le reste du monde avec un « nous » ou bien un « on ». ?

          Bonjour Abeille, il ne s’agit pas d’un pluriel de majesté, mais de modestie ! Pour rappel, « nous » représente « je ». Il « n’embarque » donc personne, ne « généralise » pas notre pensée. Il permet simplement d’exprimer une forme de modestie. Je ne vois donc aucune contrindication à l’employer en psychologie, comme dans d’autres domaines. Mais peut-être disposez-vous d’une source qui indique le contraire ? Bonne journée.

    Bonsoir Bintou, le participe suivi (ici : rendu) d’un attribut (célèbre) du pronom réfléchi (se) s’accorde ordinairement avec ce pronom. D’où : Ils se sont rendus célèbres. Bonne soirée.

        On écrit : « à tous ceux qui m’ont aidé » si le pronom m’ représente une personne de sexe masculin ; « à tous ceux qui m’ont aidée » si le pronom m’ représente une personne de sexe féminin. Bonne soirée.

L’explication est brouillon. On fait appel à la règle des COD alors que celle-ci s’applique après le verbe avoir: aucun rapport avec les verbes pronominaux.

    Bonsoir, si cela peut vous être utile, voici la règle formulée autrement : « Aux temps composés, le participe passé rendu demeure toujours invariable dans cette locution. Selon la règle d’accord des verbes occasionnellement pronominaux, le participe passé ne s’accorde qu’avec un complément direct placé devant le verbe. Or, dans « se rendre compte », ce qui tient lieu de complément direct est le nom compte, toujours placé après le verbe, d’où l’invariabilité du participe passé. » (Source : Banque de dépannage linguistique). Bonne soirée.

    C est faux!!!..la règle d accord avec le participe passé est la suivante:avec l auxiliaire être on accorde avec le sujet et non le COD!!!c est avec l auxiliaire avoir qu on accorde avec le COD s il est placé avant le verbe!!et dans le cas exposé il s agit de l auxiliaire être:s être rendu compte!!donc il faut revoir ses règles le champion du monde d orthographe..lool??

      Bonjour Frédérique, je suis votre raisonnement mais pas votre conclusion « Il faut revoir ses règles le champion du monde d orthographe ». Que voulez-vous dire exactement ? Ici, avec le verbe « se rendre compte », c’est un cas particulier qui est abordé, d’où l’invariabilité du participe passé « rendu », quel que soit le sujet. Bonne journée.

La personne qui a réussi à placer « Elle s’est renduE compte…  » en tête des réponses données à la question : Comment accorder ?… Cette personne a réussi à maintenir l’ambiguïté pour tous ceux qui consulteront Google d’un regard distrait. Citer sans précaution typographique (guillemets, italique, etc.) une faute de français ou une erreur orthographique est une mauvaise manière faite à ceux qui ont des
difficultés avec l’orthographe du français.

Bonjour,
Je profite ici pour éclairer mes doutes en rapport avec  » se rendre compte ». En fait, est-ce qu’il peut se conjuguer au subjonctif ?
ex: Il passa sans que qu’on sendît compte.( surtout en langue soutenue)

Merci pour votre aide.

    Bonjour Junior, bien sûr qu’on emploie « se rendre » (compte) au subjonctif !
    Au présent : « Il passe sans qu’on s’en rende compte. »
    À l’imparfait : « Il passa sans qu’on s’en rendît compte ».
    Bonne journée !

        Je ne puis m’empecher de rire un petit coup en lisant votre remerciement et vous prie d’avance de m’excuser du ton moqueur de mon observation.

        Avant de s’aventurer dans les sombres dongeons du subjonctif, mieux vaut maitriser les temps simples. « Vous m’aideZ franchement. »

        P.S. Le manque d’accents appropries dans mon commentaire est du a l’utilisation d’un clavier anglais.

    Bonjour Régina, les verbes pronominaux sont un cas particulier. Pour savoir si l’on doit accorder le participe passé, il faut s’interroger sur la fonction du pronom « se » : complément d’objet direct ou complément d’objet indirect ? Pour « elle s’est rendu compte », je vous renvoie à l’explication de notre expert : « Dans « se rendre compte », ce qui tient lieu de COD est le nom compte, lequel est toujours placé après le verbe. Le pronom « se » faisant, pour sa part, office de complément d’objet second (on rend compte, en effet, à quelqu’un), il n’a aucune influence sur l’accord du participe. » Bonne journée et bonnes fêtes.

Bonjour,

Est-ce que cela fonctionne aussi avec « s’apercevoir » + un relatif, par exemple dans :

« nous nous sommes aperçu/aperçus que nous avions tort ? »

Il n’y a pas de COD ici a priori… et pourtant, sur la plupart des ouvrages et sites que j’ai consultés, c’est le pluriel qui revient le plus souvent dans ce cas.

Merci pour votre réponse !

    Bonjour Azucena, « s’apercevoir » fait partie des verbes pronominaux non réfléchis qui s’accordent avec le sujet, comme celui des verbes pronominaux proprement dits. D’où « nous nous sommes aperçus que nous avions tort ». Bonne journée !

En fait je voulais dire se rendre compte = s’apercevoir …de quelque chose ! compte n’est pas vraiment COD
On peut tout simplement dire qu’elle ne s’est pas rendue ! elle même. La règle du COD n’étant qu’apparemment grammaticalement correcte,elle ne me semble pas le moyen idéal pour comprendre l’invariabilité (d’ailleurs Grevisse préconise l’accord du sujet avec le verbe quand il s’agit du verbe « être » !!!
PS et on évite se rendre compte … que