Figure de style La comparaison : mettre en relation deux éléments au moyen d’un comparatif La comparaison est l’une des figures de style les plus connues et sans doute aussi l’une des plus utilisées en français. Elle appartient à la catégorie des figures de style d’analogie ou de ressemblance et consiste à mettre en relations deux éléments (des personnes, des objets, etc.) au moyen d’un terme comparatif ou outil de comparaison. Le comparatif peut être un mot – « comme », « tel » – ou une locution – « ressembler à », « être similaire à », « ainsi que », « autant que », « moins que », « plus que », etc. Les deux éléments mis en relation sont le comparé et le comparant. Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique La comparaison se distingue de la métaphore, qui établit une analogie implicite entre deux éléments sans utiliser de termes de comparaison. Exemples de comparaisons littéraires « Il pleure dans mon cœur/Comme il pleut sur la ville. » (Verlaine, Romances sans paroles) Le poète compare ici sa tristesse à la pluie. On note qu’il joue par ailleurs avec les sonorités pour marquer sa mélancolie (une paronomase s’ajoute à la comparaison). « Au premier pas que je fis, je trébuchai comme un portefaix trop chargé. » (Victor Hugo, Le Dernier Jour d’un condamné) Victor Hugo utilise une comparaison pour montrer la détresse de son personnage principal, qui ploie comme s’il portait un fardeau trop lourd (le portefaix est une personne dont le métier consiste à transporter des fardeaux). « Que j’aime voir, chère indolente, de ton corps si beau, comme une étoffe vacillante, miroiter la peau ! » (Charles Baudelaire, Le Serpent qui danse) Baudelaire, ici, effectue une comparaison audacieuse sur le corps, qui évoque un frémissement. Exemples de comparaisons courantes De nombreux proverbes et dictons reposent sur la comparaison. Il est rapide comme l’éclair. Il est plus mort que vif. Il est fier comme un paon. Il agit comme un imbécile. Il est entré dans la maison comme une tornade. Il est attendu comme le messie. Il a des yeux comme des soucoupes. On boit cela comme du petit-lait. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure. On emploie aussi fréquemment des comparaisons dans le langage commun. Ce patron agit comme un dictateur ! Il s’est enfui comme un lâche. Il est aussi incompétent que son prédécesseur. Les fonctions de la comparaison Expliquer ou clarifier Elle permet de rendre une idée abstraite plus compréhensible en la rapprochant de quelque chose de connu. Exemple : « Sa mémoire est comme un disque dur. » Créer une image poétique ou frappante Dans les textes littéraires, elle contribue à l’expressivité et à la beauté du langage. Exemple : « Ses yeux brillent comme des étoiles. » Convaincre ou persuader Dans un discours argumentatif, elle renforce une thèse en établissant une analogie parlante. Exemple : « Ne pas protéger la biodiversité, c’est comme retirer des pièces d’un avion en plein vol. » Créer un effet comique ou ironique Certaines comparaisons visent à faire rire ou à se moquer. Exemple : « Il court comme une tortue sous somnifère. » Avis de l'expert Le mot « comparaison » nous vient du latin comparatio qui désigne l’action d’accoupler. Elle repose sur au moins une similitude entre les deux éléments comparés. On distingue souvent la comparaison figurative ou rhétorique à laquelle on attache une intention stylistique et la comparaison grammaticale, plus fonctionnelle et moins littéraire, dont l’objectif est plutôt de souligner des ressemblances ou des différences. Attention, le terme « comme » ne signifie pas automatiquement qu’on est en présence d’une comparaison. Il peut aussi signifier « pendant que ». Par exemple : « Comme je sortais de chez moi, il m’interpella. » Très utilisée en poésie, dans le théâtre, dans la littérature de manière générale, mais aussi dans le langage courant, la comparaison obéit à un schéma que l’on reconnaît facilement. Elle permet de rapprocher des éléments qui, a priori, n’ont rien en commun et permet de frapper l’imagination. Exercice Exerçons-nous ! S’agit-il de comparaisons ? Elle a perdu sa taille de guêpe. Cet homme est un véritable requin de la finance. Les visiteurs se déversèrent dans le musée comme la marée montante sur la plage. La couleur de la nuit ressemblait à de l’encre. Elle avait des cheveux blonds, plus clairs que le blé. Cette femme est sa némésis. Réponses Il s’agit d’une métaphore : il n’y a pas de terme comparatif. Il s’agit d’une métaphore : il n’y a pas de terme comparatif. Il s’agit bien d’une comparaison : nous sommes en présence d’un comparé (les visiteurs), d’un comparant (la marée montante) et d’un mot comparatif (comme). Il s’agit bien d’une comparaison : nous sommes en présence d’un comparé (la couleur de la nuit), d’un comparant (l’encre) et d’un comparatif (le verbe conjugué « ressembler »). Il s’agit bien d’une comparaison : nous sommes en présence d’un comparé (les cheveux blonds), d’un comparant (le blé) et d’un comparatif (plus clairs). Il s’agit d’une métaphore : il n’y a pas de terme comparatif.
