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« avoir à faire » ou « avoir affaire » ?

On a envie d’écrire « à faire » en toutes circonstances, aussi bien dans « il n’y a plus rien à faire » que dans « elle a à faire à plus fort qu’elle », alors qu’il faut écrire « elle a affaire à plus fort qu’elle ».

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Vous pouvez remplacer cette expression par « avoir à réaliser (quelque chose) » ou « avoir à refaire » ? Il faut alors écrire « à faire ».

Sinon, c’est de « affaire » qu’il s’agit, et il est presque toujours suivi de « à ». Pour vous en assurer, remplacez l’expression « avoir affaire à » par « être en rapport avec » :

Le médecin à qui le malade a eu affaire était un charlatan. = Le médecin avec qui le malade a été en rapport était un charlatan.

mais

Il a fort à faire pour rattraper son retard. ? Il est fort en rapport avec pour rattraper son retard.

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

Il est à noter que si la forme « avoir affaire » n’a pas disparu, comme on l’a vu plus haut, de nos habitudes langagières, il n’en va pas de même quand elle est suivie de la préposition « de ». On n’a aujourd’hui plus rien… à faire de la construction « avoir affaire de », laquelle fut pourtant plébiscitée par nos écrivains classiques.

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. J’espère n’avoir jamais à faire un tel choix.
  2. Ici, les médecins ont à faire à un ennemi redoutable : le choléra.
  3. Il a encore affaire valider le devis par le client.
  4. On a affaire à un négociateur coriace.
  5. Dans le cadre de cette mission, il aura affaire à divers corps de métier.
  6. Dans l’industrie du luxe, on a à faire à des clients exigeants.
  7. Au guichet, il a eu affaire à une nouvelle recrue qui l’a mal renseigné.
  8. Elle refuse catégoriquement d’avoir à faire à lui.
  9. Je souhaite avoir à faire à un responsable.
  10. Comment être sûr qu’on a à faire à un artisan compétent ?
  11. C’est un dessin facile affaire pour un débutant.
  12. S’il persiste, il aura affaire à moi.
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Réponses

  1. Phrase correcte.
  2. Faux. Il faut écrire : Ici, les médecins ont affaire à un ennemi redoutable : le choléra.
    Le remplacement de « avoir affaire à » par « être en rapport avec » est-il possible ? Oui : « Ici, les médecins sont en rapport avec un ennemi… » est correct. C’est le signe qu’il faut écrire « affaire » et non « à faire ».
  3. Faux. Il faut écrire : Il a encore à faire valider le devis par le client.
    Le remplacement de « avoir affaire à » par « être en rapport avec » est-il possible ? Non : « Il est encore en rapport avec valider le devis… » n’a aucun sens. Il ne faut donc pas écrire « affaire valider », mais « à faire valider ».
  4. Phrase correcte.
  5. Phrase correcte.
  6. Faux. Il faut écrire : Dans l’industrie du luxe, on a affaire à des clients exigeants.
    On peut parfaitement dire : « Dans l’industrie du luxe, on est en rapport avec des clients exigeants. » Il s’agit donc ici de la locution « avoir affaire à », dans laquelle « affaire » s’écrit en un seul mot.
  7. Phrase correcte.
  8. Faux. Il faut écrire : Elle refuse catégoriquement d’avoir affaire à lui.
    Le remplacement de « avoir affaire à » par « être en rapport avec » est-il possible ? Oui : « Elle refuse catégoriquement d’être en rapport avec lui » est correct. C’est le signe qu’il faut écrire « affaire » et non « à faire ».
  9. Faux. Il faut écrire : Je souhaite avoir affaire à un responsable.
    « Je souhaite être en rapport avec un responsable » est correct : il s’agit donc ici de la locution « avoir affaire à », et on n’écrit pas « à faire », mais « affaire ».
  10. Faux. Il faut écrire : Comment être sûr qu’on a affaire à un artisan compétent ?
    Le remplacement de « avoir affaire à » par « être en rapport avec » est-il possible ? Oui : « Comment être sûr qu’on soit en rapport avec un artisan compétent ? » est correct. Il faut donc écrire « affaire » et non « à faire ».
  11. Faux. Il faut écrire : « C’est un dessin facile à faire pour un débutant. »
  12. Phrase correcte.

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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Répondre à mihovilovic Annuler la réponse

Bonjour à tous,

Ayant fait l’acquisition de l’ouvrage Le Grand Livre sur l’orthographe, je me suis buté à un cas bien spécifique dans l’exercice proposé pour acquérir cette règle.

Le voici :
– Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui

Naturellement j’ai répondu faux car pour moi il semblait logique d’écrire « affaire » puisque il s’agit d’une relation entre deux personnes… Eh bien non, j’ai eu zéro pointé pour cette phrase.

Y aurait-il une méthode à appliquer pour ne plus faire cette erreur ?

Amicalement de la Réunion.

Il faut vraiment peu de chose pour s’auto-proclamer « champion du monde ».
votre test sur l’expression  » à faire à » ou « affaire » est une ineptie. On peut  » avoir à faire à… » mais on doit dire  » avoir affaire AVEC ».

Bonjour, je lis une traduction de dan simmons et la phrase est ‘elle avait a faire a Paris’. Et je me suis dit connaissant la règle énoncée plus haut que j’aurais écrit ‘elle avait affaire à paris’. Qu en dites vous ? L absence du complément me met ds le doute.

    Bonjour Patrice, merci pour votre remarque. C’est exact, mais ce cas n’est pas sujet à confusion, voilà pourquoi l’expert ne le traite pas dans sa remarque. En effet, personne n’est tenté d’écrire « simple à faire de bon sens ». Bon après-midi.

« avoir affaire à quelqu’un » et « avoir à faire quelque chose »
je pense que ce n’est pas aussi compliqué. Comme la si bien dit quelqu’un dans les commentaires, les grands auteurs avaient la possibilité de faire preuve d’originalité dans leurs écrits en choisissant un écart de langue parfois. c’est peut-être le cas de KOUROUMA et autres…
je remercie tout le monde pour les riches et belles contributions

Bonjour,
Alors voilà, j’étais en pleine lecture d’un livre quand je suis tombée sur la phrase suivante : « Je ne veux plus rien avoir affaire avec toi ».
Et je ne parvient toujours pas à comprendre pourquoi ce n’est pas « à faire » à la place de « affaire ».

Merci d’avance

    Bonjour Justine, ce qui est écrit dans votre livre est incorrect. On a affaire à quelqu’un mais on a à faire quelque chose. Il faudrait donc écrire : « Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. » (mais : « Je ne veux plus avoir affaire à toi. ») Voyez-vous la nuance ? N’hésitez pas à consulter de nouveau la règle et les exercices :-). Bonne journée.

      On a aussi à faire à quelqu’un, et affaire avec quelqu’un (mais effectivement on ne peut pas avoir « qqch affaire, ou rien affaire », je pense : ce serait bizarre d’adjoindre un complément à « affaire ».)
      C’est une différence – celle entre à faire et affaire – d’usage et d’orthographe, mais pas de sens.
      « J’aime mieux avoir à faire à vous » chez Stendhal
      « on a à faire à une expression de la nature humaine » Sartre
      « Il ne voulait plus rien avoir à faire avec les « hommes de lettres » » Rolland
      etc. Bref ce qui est dit sur cette page est, dans l’ensemble, n’importe quoi.

        Bonjour Gabb, « n’importe quoi », vous êtes sûr ? Pouvez-vous préciser ce que signifie « avoir à faire à quelqu’un » ? Nous ne voyons absolument pas quel en serait le sens : avoir à réaliser à quelqu’un ? Quant aux grands auteurs que vous citez, ils sont réputés prendre des libertés avec la langue et c’est leur droit. Nous, nous sommes là pour indiquer, conformément à ce que disent les dictionnaires de référence, quel est le bon usage en cours. Bonne journée.

J’aimerais savoir quelle est de ces deux expressions « affaire » ou « à faire » correcte ou, du moins, la plus usitée dans la phrase suivante :

On l’a cherché partout : dans le bois, dans la rivière – rien affaire. Ou … rien à faire.
Je sais que « peine perdue » irait mieux, mais j’ai besoin de l’autre expression.

      Bonjour,

      j’ai une autre question dans le même registre.
      Exemple :
      – Où est le problème ?
      – Il se situe dans sa façon d’accueillir cette nouvelle. On aurait dit qu’il n’en avait rien à faire (ou : … qu’il n’en avait « rien affaire » ?) Je sais que « il n’en avait cure » résoudrait mon problème, mais j’ai besoin d’utiliser l’autre expression.

      Cordialement et merci par avance.

      Michael

        Michael, après vous avoir proposé de trouver la réponse à votre question dans notre billet – où elle se trouve, d’ailleurs -, après vous avoir aidé en répondant à un exemple, nous vous invitons désormais à utiliser nos services afin de pouvoir trouver seul la réponse à votre nouvelle question.
        Cordialement