Les origines de ces fameuses expressions : « Un vieux de la vieille »

« Un vieux de la vieille » désigne une personne expérimentée dans un domaine particulier. Mais sait-on de quelle vieille il s’agit ?napoleon

Cette expression est en fait le raccourci d’une autre : « un vieux de la vieille garde », laquelle faisait référence aux soldats de la garde impériale de Napoléon Ier.
Créée en 1804, cette garde était une troupe d’élite composée d’environ 100 000 hommes, répartis entre la « vieille garde » et la « jeune garde ». C’est d’ailleurs de cette garde napoléonienne qu’il est question dans la célèbre phrase du général Cambronne, lancée lors de la bataille de Waterloo : « La garde meurt mais ne se rend pas. » Avoir fait partie de cette armée était pour les vieux soldats un honneur, la fierté d’une vie.

Après la chute de Napoléon, les vétérans partagent leurs souvenirs de guerre avec les plus jeunes. On les appelle « les vieux de la vieille garde », nom qui s’abrégera ensuite en « les vieux de la vieille ».
L’expression est ainsi entrée dans les usages. Et d’autant plus facilement que la littérature de l’époque l’a relayée. Ainsi, en 1847, Honoré de Balzac l’utilise dans son roman retraçant les scènes de la vie parisienne : Le Cousin Pons. Puis c’est le poète Théophile Gautier qui en fait cette fois le titre d’un poème, dont voici un extrait :

Ce n’était pas les morts qu’éveille
Le son du nocturne tambour,
Mais bien quelques vieux de la vieille
Qui célébraient le grand retour.

Elle réapparaît dans la littérature en 1958, dans le sens qu’on lui connaît aujourd’hui, à travers le roman Les Vieux de la vieille de René Fallet – roman qui sera d’ailleurs adapté au cinéma en 1960 et repris au théâtre en 2010.

En s’inscrivant à travers les siècles dans les œuvres artistiques, cette expression de champ de bataille s’est véritablement popularisée et ancrée dans les usages. Certaines langues perfides diront néanmoins qu’elle s’est surtout inscrite dans le langage des « vieux ».

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Ne dit-on pas :
« C’est d’ailleurs de cette garde napoléonienne dont il est question dans…»,
plutôt que :
« C’est d’ailleurs de cette garde napoléonienne qu’il est question dans… » ?
Cordialement,
Philippe

    Bonjour Philippe, vous avez le choix entre les deux tournures suivantes : C’est de la garde napoléonienne qu’il est question.
    C’est la garde napoléonienne dont il est question. Celle proposée dans l’article est donc parfaitement correcte. Bon après-midi.