L’origine de ces fameuses expressions : « Tirer à boulets rouges »

D’où peut bien provenir cette expression : « Tirer à boulets rouges » ? Pourquoi parle-t-on de boulets rouges ? On imagine aisément que cette formule a trait aux boulets de canon utilisés jadis en période de guerre. Mais pourquoi « rouges » ? Cela fait-il référence aux batailles sanglantes ?

Nous devons cette expression à un certain Frédéric-Guillaume Ier, roi de Prusse. Surnommé le Roi-Sergent, il voulut, au XVIIe siècle, rendre la puissance des canons plus destructrice. Pour cela, il eu l’idée de chauffer les boulets dans une forge, appelée four à boulets, avant de les insérer dans le canon et de les lancer sur l’ennemi. Outre la destruction provoquée par le boulet lui-même, cela avait la fonction de déclencher des incendies. Une valeur ajoutée utile, qui permettait aux attaquants de prendre l’avantage sur leurs ennemis, lesquels devaient se défendre tout en tentant de maîtriser les flammes. Cette technique était aussi utilisée pour attaquer des bateaux et se défaire rapidement de leur équipage.

Au XVIIe siècle, l’expression « tirer à boulets rouges » était donc utilisée au sens propre. C’est à la fin du XVIIIe siècle qu’elle se transforma, pour être utilisée au sens figuré et faire référence à une attaque verbale formulée contre son interlocuteur. Nous l’utilisons toujours dans ce sens aujourd’hui, pour parler de la façon virulente de s’en prendre à une personne, comme si elle était assaillie de critiques ou de reproches sans pouvoir répliquer.

Même figuré, son sens reste une bonne comparaison avec les stratégies de champs de bataille du XVIIe siècle. Mais y a-t-il un lien avec les personnes que l’on nomme communément des « boulets » ?

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Nos contemporains ont réinventé l’expression  » à boulets rouge VIF », pour désigner les obus à « Very Immediate Fragmentation ». On ne mettra donc pas de « s » à rouge, mais on mettra l’avenir entre parenthèses, entre nous, juste pour un petit coup. Des sans-pieds par milliers, des non-ingambes, des rapiécés…
Lecture formatrice et drôle de commentaire.
Bien littérairement
Chambaron