Écriture inclusive : quand le féminin fait débat

Le sujet ne vous a sans doute pas échappé, l’écriture inclusive déchaîne actuellement les foules. Si l’intention d’abroger la domination du genre masculin en matière d’orthographe se défend, le débat ne cesse de prendre de l’ampleur. Découvrez l’avis de nos experts (ou « expert·e·s » ?) sur la question.

L’écriture dite « inclusive » divise actuellement l’opinion publique, pourtant c’est loin d’être une nouveauté. En effet, ce point fait partie d’un guide pratique édité par le Haut Conseil à l’égalité (HCE) en 2015. Il édicte des recommandations afin d’éviter les stéréotypes de sexe dans les communications publiques.

Dans les grandes lignes, l’écriture inclusive vise à :

• accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres ;
• utiliser le masculin et le féminin quand on parle d’un ensemble de personnes ;
• préférer des termes génériques à homme et femme (par exemple parler de droits humains au lieu de droits de l’homme) ;
• utiliser la règle dite de l’accord de proximité au lieu de faire prévaloir le masculin sur le féminin.

Alors pourquoi ce soudain regain d’intérêt ? À l’origine de tout cela, un manuel scolaire destiné aux élèves de CE2 et édité par Hatier en mars 2017, appliquant à la lettre les recommandations du HCE. Un choix parfaitement assumé par l’éditeur. C’est finalement un article du Figaro mettant en avant l’ouvrage qui a mis le feu aux poudres en septembre dernier. Depuis, le sujet ne cesse de déchirer tous les acteurs de la scène publique. Qu’en penser ? C’est la question que nous avons souhaité soumettre à nos experts.

Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe

Il me déplaira toujours que la langue soit prise en otage par une cause, si juste soit-elle. Que la grammaire française reflète les préjugés d’un temps où « la toute-puissance était du côté de la barbe » me semble difficilement contestable. Faut-il pour autant en faire une victime expiatoire ? Ce serait reculer ici sans avancer là. Rase-t-on les châteaux de la Loire sous prétexte qu’ils représentent les vestiges d’un passé absolutiste ? De même que l’on doit accepter la France telle qu’elle fut, avec ses grandeurs et ses servitudes, il importe d’aimer comme elle est une langue qui souffre assez des coups irresponsables que lui portent les anglomanes de tout poil. Quand chacun dénonce son excessive subtilité, n’allons pas la compliquer encore au nom de vaines chimères ! Surtout, n’ayons garde de sacrifier sur l’autel de l’idéologie cette clarté qui fit son renom. De surcroît, loin de n’être qu’un moyen, une langue a aussi pour fin de créer du beau. Or, comme on dit en français d’aujourd’hui, l’écriture inclusive, c’est « juste moche » !

Marie-France Claerebout, relectrice et formatrice

Lutter contre toute forme de discrimination est un objectif certes louable, mais n’allons pas nous tromper de cible : la question de l’égalité entre femmes et hommes se pose dans bien des sociétés, indépendamment de la langue qui s’y parle et de la place respective des divers genres grammaticaux (féminin, masculin et neutre).

En français, faire l’amalgame entre le genre grammatical d’un nom et le genre de l’être vivant qu’il désigne serait pour le moins abusif, me disaient hier encore un crapaud femelle et une grenouille mâle. De même, quand nous lisons qu’« un témoin a volé au secours de la victime », rien n’indique s’il est question d’hommes ou de femmes.
Sexiste, notre langue ?

Si les arguments en faveur de l’« écriture inclusive » peinent à me convaincre, j’ai le plus profond respect pour le point de vue des auteurs que je relis. Comme notre lexique évolue en reflétant les changements dans notre société, il autorise chacun à opter pour le ou la maire, le ou la chef, etc., selon sa sensibilité. Par ailleurs, là où j’écrirais personnellement « L’an prochain, la rentrée des collégiens et des lycéens aura lieu le 2 août » (information livrée ici en avant-première), une autre personne optera peut-être pour « L’an prochain, la rentrée des collégiens et collégiennes et des lycéens et lycéennes aura lieu le 2 août ». Libre à elle, pourvu que soient respectés la grammaire… et le lecteur.

Pauvre lecteur ! Pense-t-on à lui quand on systématise une écriture compressée et illisible, du type « collégien·ne·s et lycéen·ne·s » ? En dehors des titres ou d’autres cas particuliers où la place manque, écrivons en toutes lettres. Adopter le point milieu des graveurs de pierre d’antan est une chose, en revenir à une écriture lapidaire en est une autre.

Alors oui, respecter à la fois notre langue et les personnes qui l’écrivent ou la lisent est possible. Sans longs débats sur le prétendu « sexe des mots ».

Julien Soulié, professeur de français

Pour qui connaît mes prises de position plutôt « classiques » quant aux réformes linguistiques, mon avis sur l’écriture inclusive pourra paraître assez iconoclaste : en effet, je n’y suis pas du tout opposé…

Encore faut-il tempérer cette approbation : je suis favorable à l’écriture inclusive idéologiquement. En effet, notre langue est sexiste, qui a établi la domination écrasante du masculin sur le féminin. J’entends déjà mes détracteurs : « Mais ce n’est que de la langue, il vaudrait mieux s’occuper d’une réelle égalité homme-femme ! ».

Primo, l’un n’empêche pas l’autre : on peut très bien lutter contre le sexisme et le harcèlement, revendiquer l’égalité salariale… et en même temps dire que cette égalité passe aussi par la langue ! Secundo, la langue, ce n’est jamais « que de la langue » : bien naïfs – au mieux – ou de mauvaise foi – au pis –, ceux qui croient qu’une langue ne véhicule rien d’autre qu’un message linguistique : la pensée s’élabore à travers la langue, la langue construit la pensée. N’est-ce pas grâce au langage que nous convainquons, que nous émouvons, que nous manipulons autrui ? Chaque langue est bien évidemment porteuse de bien plus que ce qu’elle dit ; chaque langue est une idéologie : à ce titre, l’omniprésence du masculin en dit long sur notre société… Quant à l’argument du masculin qui serait un « neutre par défaut » (le français, contrairement au latin, au grec ou à l’allemand ne possédant plus ce genre), je leur réponds : « Pourquoi est-ce que, par défaut, ce devrait être forcément le masculin ? Après tout, la fameuse règle d’accord “le masculin l’emporte sur le féminin” est très récente (imposée par des académiciens… hommes !) et n’existait pas en latin ou en grec, où l’accord se faisait par proximité… »

Cela dit, deux obstacles viennent m’empêcher d’adhérer complètement à l’écriture inclusive : d’abord, son aspect lourd, peu pratique et peu lisible, qui risque de compliquer la tâche à des élèves déjà bien en peine avec l’apprentissage du français… D’autre part, l’injonction brutale qui en a été faite va à l’encontre d’un usage pluriséculaire… Or l’usage n’aime rien moins qu’être brutalisé et malmené : il lui faut du temps. Pour toutes ces raisons, il me semble qu’on gagnerait à surseoir l’emploi de l’écriture inclusive et à progresser par petites touches… Par exemple, on pourrait commencer par (enfin !) valider définitivement la féminisation des noms de fonction (une écrivaine, une professeure…) et par revenir à la règle d’accord de proximité (des garçons et des filles charmantes / des filles et des garçons charmants)…

J’espère avoir été assez nuancé et que ma réponse ne vous semblera pas trop une réponse de Normand… enfin, de Normand·e !

Dans une circulaire publiée au Journal officiel le mercredi 22 novembre dernier, le Premier ministre Édouard Philippe a incité « à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive » dans les textes officiels. Une décision qui ne doit malgré tout pas être mal interprétée puisque, s’il souhaite effectivement faire fi de l’usage du point médian, il appelle bien à une égalité dans les textes. Le débat semble donc loin d’être clos…

Si le sujet a toute votre attention, sachez qu’aura lieu le premier hackaton de l’écriture inclusive du 12 au 14 janvier prochain à Simplon, en région parisienne. Cet événement réunira une centaine de codeurs, codeuses, linguistes, designers, communicantes et communicants qui tenteront de développer de nouveaux outils dans une perspective collaborative. Retrouvez toutes les informations sur le site : http://hackecritureinclusive.com/.

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Bonjour,

Je suis vraiment déçue de la façon dont vous traitez ce point linguistique. La raison pour laquelle le masculin l’emporte sur le féminin en français ne remonte qu’au XVIIe siècle, et c’était une décision délibérée visant à empêcher les femmes d’accéder à certains métiers. Vos expert·es, comme souvent les « expert·es » de la langue française, ont été formé·es sur les bancs de l’école à détecter les fautes, et tout ce qui s’éloigne des règles de grammaire traditionnelle ne peut que choquer leur regard. C’est surtout une question d’habitude et de conditionnement. Mais la langue est vivante, profondément vivante et en évolution perpétuelle, qu’on arrive à la suivre ou pas. C’est notre choix aujourd’hui de décider ou pas de la rendre plus inclusive et de contribuer ainsi à, si ce n’est ouvrir, du moins ne pas fermer des opportunités à nos enfants. Vous trouverez les véritables expert·es de cette question en sociolinguistique. Je suis attristée du consensus qui se dégage et du manque flagrant d’intérêt que vous avez porté à la question. Personne n’écrirait « collégiens et collégiennes et lycéens et lycéennes » en écriture inclusive, mais simplement « les élèves des collèges et lycées ». Mais quand ça ne nous intéresse pas, on ne cherche pas de solutions. C’est un faux débat quand tout le monde est contre dès le départ…

    Bonjour Sophie, l’avis de notre trois experts leur appartient, nous n’allons pas les censurer ! Il n’en demeure pas moins que nous accueillons tous les points de vue sur notre page, dont le vôtre :-). Bonne journée.

Quand les femmes démontrerons des actions actuantes et reconnues déterminantes … Alors, le respect des humain/es : soulignerons la différence sociétale de leur genre remarqué.
Les anglais a mon sens passe le genre et cela rend leur langue plus neutre , en ce sens.
Et enfin il n’est pas dénigrant de souligner le féminité d’un mâle et le masculin d’une féminité tout autant que d’une cause (roc / soie) , d’une action (guerre / diplomatie) … Ne sommes nous pas tous , pour l’histoire, né/e d’une femme-mère qui dut être par-foi(s) mâle-heureuse agissante durement sans eux , ne pas être la femmelette !!
Une fonction impose trop souvent la dureté des choix : un homme / si le monde peut s’arranger sans combat : féminin …
Laissons donc, sans les devancer , le fer, la faire et l’affaire marquer l’événement d’un dune d’indéterminé.

L’écriture inclusive, quel casse-tête ! mais pour faire court, même si je suis tout à fait d’accord avec les trois précédents avis, ( je sais je ne me mouille pas trop ) me semble être une aberration. Cependant la règle de proximité me semble être un bon compromis et bien sûr galanterie oblige, voudrait que nous citions le genre féminin en premier lieu et donc l’accord éviterait toute question « existentielle ».

Bonjour,

J’approuve la féminisation des noms de métiers et de professions qu’avait beaucoup défendue Benoîte Groult et qui, de toute façon, si je ne m’abuse, a fait l’objet d’une loi promulguée il y a plusieurs années (au temps où Lionel Jospin était membre du gouvernement…).

En revanche, je déteste voir le féminin ou le féminin pluriel indiqué après le mot au masculin par e ou es précédé d’un point.

Je dois reconnaître cependant que depuis fort longtemps, il m’arrive personnellement d’indiquer ce féminin, pluriel ou non, après un mot masculin par un e entre parenthèses et parfois même avec un tiret devant (à l’intérieur de la parenthèse). C’est plus fort que moi, bien que je ne crois pas que ce soit très « académique »…

Pourtant, ces .e ou .es systématiques et admis ou imposés, rencontrés dans un texte ou le parsemant, non, rien à faire, pour moi, ce n’est pas du tout pareil. Pour parler trivialement (excusez-moi:)…), c’est … « moche », un « point » (:) ) c’est tout. Mais je suis peut-être subjective…

Merci pour votre article, et aussi de m’avoir lue, et bonne soirée :).

Merci pour partager vos connaissances. Je suis une étrangère d’origine salvadorienne qui habite en France depuis deux ans. J’ai appris le français au salvador, mais j’aimerais bien approfondir mes connaissances de cette belle langue. J’adore vos articles ils sont très intéressants.

J’ai fait, bien par hasard, une petite expérience avec cette écriture à points noirs qui enlaidit notre écriture française au point de la rendre presque incompréhensible.
J’ai partagé sur Twitter une pétition de http://abolition.wesign.it/fr dont le titre est :
Libye: Réduits·es en esclavage parce que noirs·es
Comme je déteste ce genre d’intrusion en force d’une idéologie qui n’est pas mienne (et que je trouve dangereuse à plus d’un titre), j’ai réécrit avant d’envoyer le tweet :
Libye : Réduits en esclavage parce que noirs
À noter qu’au passage j’ai corrigé cette faute typographique largement répandue avec les deux points (la faute à l’anglais…)
Plus tard, en listant mes envois, j’ai retrouvé ce tweet, où apparaissent les 2 titres :
Libye: Réduits·es en esclavage parce que noirs·es (titre d’origine)
Libye : Réduits en esclavage parce que noirs (ce que j’ai réécrit)
Devinez ce qu’il advint !
Dans le 1er titre, je n’ai vu que des femmes, les « e », accrochant l’œil, s’imposant avec autoritarisme.
Dans le second, j’ai vu des hommes et des femmes, un peuple, puisque pas de « e » racoleurs.
Première conclusion : l’écriture inclusive risque fort d’obtenir le résultat inverse de ce qu’elle prétend c’est-à-dire obtenir une nouvelle ségrégation, un sexisme « à l’envers ». Elle devient une écriture « exclusive », comme j’ai lu quelque part.
Deuxième conclusion : les partisans d’une telle écriture ne connaissent apparemment rien au fonctionnement de l’œil dans la lecture. Quand on lit, on ne décortique pas les mots lettre à lettre, syllabe après syllabe, mais le regard englobe le mot dans son ensemble, la première et la dernière lettre étant les plus importantes (c’est pour cela qu’il est parfois difficile de voir des fautes…)
Avec ce système de points, l’œil est malmené ne sait plus en fait où se termine le mot cependant qu’il constate un « e » détaché, bien en évidence (bonjour la migraine !)…
Bon, là j’arrête ! C’était pour dire que rien n’est simple et qu’il ne faut pas compliquer davantage, pitié pour les dyslexiques et les étrangers !
NB. J’ai bien sûr signé la pétition, car une affaire de graphie ne saurait être plus importante que la condition humaine ! J’estime cependant avoir le droit de faire une objection sur la forme…

Ces trois commentaires sont à la fois modérés et fermes, deux qualités qui ont parfois du mal à cohabiter. Ils témoignent de l’intelligence de ceux et celle qui les ont écrits. Ils analysent la question sans verser dans la polémique. Personnellement, je me range du côté de J. Soulié, dont la réponse nuancée devrait être largement diffusée.

Les mots ont une histoire, inscrite et gravée dans le temps, au delà des débats contemporains. Les accords aussi. Si la langue évolue elle ne doit pas pour autant servir la politique ou des groupes d’intérêt. Le masculin l’emporte sur le féminin ! La belle affaire… et pourtant je suis une femme. Respectons notre langue, notre passé et ses spécificités.

Bonjour,
Plutôt que chambouler et remettre en cause des siècles d’écriture, de grammaire et rendre encore plus flou et compliqué l’apprentissage du français à des élèves déjà bien perdus, ne vaudrait-il pas mieux les entraîner et les former à des exercices de style et de formulation qui coupent court à toute polémique sans cette calamité d’écriture inclusive.
Au lieu de s’échiner à accorder « un homme et cinq femmes sont perdu.e.s » on peut avantageusement choisir « une équipe d’un homme et cinq femmes est perdue » ou « un groupe d’un homme et cinq femmes est perdu ». Et en plus cette gymnastique développera une autre façon d’appréhender la situation sans tomber dans une guerre des genres et des sexes.
Par contre, je suis favorable à la féminisation des métiers, fonctions, grades ; la plupart le sont déjà.

J’ai tenu, personnellement et surtout professionnellement pour sortir la profession d’un carcan
 » religieuses-mandarins », depuis 1990 au moins à noter:
Infirmier(ere) car seule l’orthographe feminine existait et existe encore souvent… Je suis une femme, j’étais infirmière…Malgré cette attention, j’ai constaté peu d’évolution! F Thiriot

Comment prononce-t-on « collégien·ne·s et lycéen·ne·s » ?
Comment prononce-t-on une dictée où l’écriture inclusive est exigée ?
Pourquoi ne pas préconiser l’Esperanto ? Au moins le plus grand nombre se comprendrait… Et il me semble qu’il n’y aurait plus de question relative au genre.
Quand il y aura égalité de salaire, je me demande si ce sont les salaires des femmes qui sont alignés sur ceux des hommes, ou ceux des hommes qui sont alignés sur ceux des femmes !!! On n’en finit pas …
Que vont faire ceux qui prient de l’expression « mon Dieu » ?
L’égalité sera-t-elle parfaite tant que nous ne pourrons croiser des hommes enceints et des hommes allaitants ?

Bonjour,
à tou(te)(s) et à chacun(s).
Je suis quelque peu perdu : Mais depuis le CP la parenthèse avait ce pouvoir de « suspendre » le genre d’une phrase.
De plus, utiliser « les droits de l’humain » ne change rien au genre de la phrase non ?
(un humain une humanité)
et l’usage de « les droits de l’humanité  » serait seulement un changement de genre, pas plus une « inclusion ». ( quoi que généralisant le sujet d’un point de vue lexical me semble t’il )

Bref, n’est-il pas plus pertinent de placé entre parenthèse le genre d’une phrase, plutôt que d’inclure (sans sens, ni raison), avec le caractère qu’est le point milieux ?

 » la pensée s’élabore à travers la langue, la langue construit la pensée ». Voilà tout est dit et donc il faut reconstruire pour changer les mentalités. Mais l’écriture inclusive est une fausse solution; imaginez un tribun disant « citoyen.ne.s ».
Des féministes convaincu.e.s ? Plutôt : une féministe et un féministe convaincus.

Et si l’on travaillait à la paix des sexes qui furent conçus pour s’aimer, au prix qu’ils supportassent l’altérité, plutôt qu’en transposer la rivalité jusque dans les bras de l’orthographe ? C’est cette idée politiquement incorrecte qui conduit le sentinel de la belle langue que je persiste à assumer ringardement, à poser ses fesses machistes sur la fauteuille linguistique des salons parisien.e.s féministes et branché.e.s !

Je constate que dans tous ce débat sont exclut les enfants DYS. Avez vous pensé à eux qui déjà trouvent la langue française difficile d’accès que cet enfant soit une fille ou un garçon. L’égalité Homme-Femme est ailleurs, simplifions notre écriture plutôt de la complexifiée.

Bonjour,

Après avoir pris connaissance des commentaires des trois experts, j’en ai retiré beaucoup de réactions et j’aimerais vous en livrer quelques unes.

J’ai rencontré des termes comme  »discrimination » ou  »sexiste », termes que je trouve très exagérés, pas du tout appropriés, voire même insultants pour la langue française.
J’ai lu également les mots  »linguiste » ou  »designer » pour lesquels aucuns équivalents féminins n’ont été trouvés. Ce manquement pourrait inquiétér les féministes entrés en révolution et générer une recherche très approfondie de transformation des anglicismes.

Vous dites :  »Le sujet ne cesse de déchirer tous les acteurs de la scène publique ». A mon avis, il déchire toutes les personnes passionnées par l’écriture, aussi il est intéressant de laisser s’exprimer les individus non catégorisés  »experts ». Je vous remercie de nous avoir laissé cet espace à cet effet.

Je me permets de vous inviter à lire l’article que j’ai écrit dans mon blog sur l’écriture inclusive. (Je pense qu’il faut copier-coller le lien pour pouvoir y accéder)

http://solutionsdorthographe.com/lecriture-inclusive/

Je suis très attachée à la langue française et je fais les démarches pour rejoindre prochainement la formation de formateurs en orthographe.

A bientôt.

Isabelle

Je suis entièrement d’accord avec les deux premiers témoignages de l’article.
Je suis une femme et je ne me sens pas victime de l’Histoire au point de rabaisser à mon tour quelqu’un à savoir la langue française (oui, je la personnifie).

La langue française a son histoire et il est inimaginable pour moi de la bafouer au nom d’une pseudo cause louable.
Je suis certaine qu’à l’origine c’était juste pour faire polémique.
C’est réussi. C’est moche et répugnant.

Les textes sont maintenant illisibles. L’égalité, si elle est légitime d’accord, mais elle ne signifie pas régression !
Pourquoi ne pas faire comme en allemand, ajoutons le neutre. C’est un peu sarcastique car ce serait réellement ridicule d’ajouter un genre qui historiquement n’a aucune justification en français pour plaire aux féministes.
Que les intitulés (offres d’emplois notamment) comportent H/F suffit amplement à faire réaliser à l’auteur, et ce rien qu’en l’écrivant, qu’il est possible d’atteindre des lecteurs comme des lectrices.
Et par ailleurs, comment allons nous faire oralement ?

Je suis pour les mots épicènes pour indiquer que la femme a elle aussi droit d’exister tout en conservant historiquement que ça n’a pas toujours été le cas mais totalement contre le fait de bafouer les règles du français !
« une auteure » mais qu’est ce que c’est que cette horreur ? « auteuse » ou « autrice » aurait respecté la règle de la version féminine de « eur » mais Dieu que c’est laid..
De ce fait, j’envoie avec plaisir l’Académie française et les féministes de bas étages en écrivant « une auteur » si je tiens à insister sur le genre.

C’est comme « mademoiselle » qui a disparu… Quelle aberration pure et simple.
Madame X c’est ma mère, ma grand-mère, ma tante par alliance.. Mlle X c’est ma sœur, ma cousine ou moi-même !
Les notaires doivent s’amuser..
Pourquoi, au nom de l’égalité homme / femme n’a t-il pas plutôt été décidé d’ajouter un statut tel que « damoiseau » ? C’est équitable, joli à l’oreille, flatteur et surtout… Ce choix n’aurait aucunement fait régresser la langue et la société.

Le politiquement correct qui pour promouvoir une valeur en écrase une autre me révolte.

Et pourquoi ne pourrait-on tout simplement pas envisager de supprimer les genres de la grammaire pour ne conserver qu’un genre neutre : « un » homme, « un » femme. Si le genre des individus est lui bien réel, celui des mots est complètement artificiel ! Peut-être un peu trop radical ?

Bruno Dewaele, vous n’êtes certainement pas sans savoir que, si « la langue a aussi pour fin de créer du beau », elle forme également la pensée.
Quant à affirmer, « Or, comme on dit en français d’aujourd’hui, l’écriture inclusive, c’est « juste moche » ! », je vous répondrai que l’écriture inclusive ne me paraît pas plus élégante.
Pour finir, je tenais à vous remercier de vouloir nous éclairer sur les discriminations subies par les femmes. Heureusement que les hommes sont là pour clarifier la situation !
Je souhaitais aborder un dernier point. « De même que l’on doit accepter la France telle qu’elle fut, avec ses grandeurs et ses servitudes, il importe d’aimer comme elle est une langue […] ». Mais pourquoi diantre réadaptons-nous le vocabulaire ? Pourquoi ne plus dire « tête de nègre » pour une meringue au chocolat ? Après tout, nous DEVONS (car c’est bien ici écrit dans nos devoirs) accepter le passé colonial de la France !
En espérant que l’écriture inclusive ne pollue pas trop vos lectures.

Plutôt que de vouloir à tout prix tordre le cou à des siècles de grammaire (même non formalisée), posons nous la bonne question, à savoir pourquoi tant d’élèves de CM1 ont des difficultés de compréhension de l’écrit. Et je ne crois pas que l’écriture inclusive les aidera, bien au contraire. Alors mesdames les professeures et messieurs les professeurs revenez aux fondamentaux et faites en sorte que tous et toutes nos élèves sachent parfaitement lire en fin de cycle 2.

Dommage que dans un des commentaires, une faute de concordance des temps ait été commise. (Par ailleurs, là où j’écrirais personnellement « L’an prochain, la rentrée des collégiens et des lycéens aura lieu le 2 août » (information livrée ici en avant-première), une autre personne optera peut-être pour « L’an prochain, la rentrée des collégiens et collégiennes et des lycéens et lycéennes aura lieu le 2 août ». )

Je suis totalement contre cette pseudo innovation qui ne fera pas grandir la cause féminine. Les problèmes sont ailleurs dans le comportement de chacun, homme ou femme.

On ne dit pas qu’on doit accorder le participe passé au masculin quand le complément est placé après, on dit juste qu’on ne l’accorde pas. C’est la formule « le masculin l’emporte » qui est condamnable. On devrait dire que lorsqu’il y a plusieurs noms de genre différent, on accorde en nombre, mais pas en genre. En fait, ce qu’on appelle masculin n’est qu’un neutre.

je crois que tout-e a (déjà) été dit-e – ce que je dis c’est qu’une boîte de Pandore vient d’être ouverte et, par rigueur (e?) intellectuelle ou dérision il va falloir s’attendre à des propositions par-devant lesquelles là où nous en sommes seulement aujourd’hui ne sera (pardon) que de la petite bière… plusieures (!) de nos féministes vont être étonnées – il se sent comme une odeur (e!) de soufre… janaude… mâll au demeurant qui se fout de ce « bon-e » tout masculin qu’il soit et dont le bouleau souvent pare volontiers ces dames…..

Je trouve la démarche particulièrement sexiste. En effet cette écriture ne s’applique qu’à la féminisation des mots et non l’inverse.
Je ne crois pas avoir lu la mention le.a person.ne qui devrait s’appliquer en la matière puisque cela peut être un homme ou une femme.
Comme le mentionne vos contributeurs, il on se trompe de cible.

Je trouve cette discussion lamentable car elle oublie le point essentiel (ignoré je vois par un « professeur de français »). En Français il existe 3 genres : masculin féminin et neutre. Les femmes ont l’avantage d’avoir un genre pour elles seules, alors que les hommes doivent partager leur genre avec le neutre. C’est ce que l’on apprenait autrefois à la « Communale », mais depuis nous avons fait des progrès dans la soi-disant simplification ………….!

N’y a-t-il pas de sujets plus sérieux à explorer que de polémiquer sur le sexe des anges ?
Entre-autres les raisons profondes du piètre niveau de français des jeunes gens.

Je dois dire que je suis assez attristé de voir des professionnels de la langue confondre l’écriture inclusive (dont la définition est pourtant très claire en début d’article) avec une graphie abréviative très spécifique (ici le point médian mais cela pourrait être le « . »).

J’imagine qu’il doit être plus simple de dire qu’un point médian « est moche » que d’expliquer pourquoi on s’oppose à reprendre l’usage de l’accord de proximité.

Je suis assez bon en français,mais,je trouve ,qu’avant de nous obliger à écrire en inclusive,il vaudrait mieux s’occuper du français « tout court » ,que nos élèves ne maitrise pas du tout. Surtout avec la complaisance de l’état de donner le bac à des cretins et des crétines, qui font 10 fautes sur une dictée d’une page. J’ai été correcteur,c’est pour cela que j’en parle.
Peut-être faudrait-il aussi ,éduquer les maîtres, à qui l’on a donner le nom pompeux de professeur.
La France a avancé bien plus vite avec les maîtres qu’avec des professeurs. C’est même élémentaire,car de la maternelle à la 6 ème, l’éducation ne passait que par ces maîtres. Si ,les gouvernements précédents successifs n’avaient pas supprimer, les leçons de morale,de politesse et autres bases de savoir vivre,les écoliers seraient peut-être plus performants. J’ai 70 ans,ceci explique cela ,logique. .

    Eh oui ! la maîtrise de la langue française n’est pas acquise par tout le monde, même pas par les correcteurs ! …que nos élèves ne maîtrisent pas… des crétins….l’on a donné…professeurs…n’avaient pas supprimé…

    Cerisaie, vous dites avoir été correcteur ? Hum !

    Attention aux participes passés, à l’accord sujet-verbe, à la ponctuation et pratiquez la relecture svp.

attention monsieur Julien :
« ..d’autre part l’injonction qui en a été faite .. » et non qui en été faite ! ou bien qui en était faite ! comme vous voulez!

Votre texte est plein de bon sens. Mais oui! l’écriture est aussi esthétique et artistique. Ce serait un deuil pour moi de voir apparaître ces points qui décapitent les mots. Ça m’a fait du bien de vous lire. Oui!l’écriture évolue et doit évoluer, mais il ne faut surtout pas la défigurer.

L’écriture est un moyen de traduire la parole sur le papier.. cela veut-t-il dire que l’on devra aussi prononcer « instituteurtrice » ? sinon quelle prononciation le lecteur devra-t-il retenir ?

L’écriture inclusive est illisible ! Franchement ça me reposse et si un livre est écrit comme ça je ne lirai plus. Je trouve cette orthographe extrêmement fatigante à lire. De plus les pauvres élèves dyslexiques seraient complètement perdus, j’imagine…… Quant au sexisme de la langue, s’i est vrai que la suprématie du masculin sur le féminin a été établi par un macho, on est quand même capable de revendiquer l’équité (et non pas l’égalité) entre les 2 sexes sans tout mélanger.

« D’autre part, l’injonction brutale qui en était faite », et non « été faite ». Ça fait un peu tache pour un professeur de français, et qui plus est sur un site qui revendique l’usage de la bonne orthographe.

j’ai l’impression que l’on met la charrue avant les boeufs. Avant de s’interroger sur l’intérêt de l’écriture inclusive (que je trouve par ailleurs un obstacle à la lecture, alors que nos enfants la maîtrisent de moins en moins), peut-être faudrait-il se mettre d’accord sur la féminisation des fonctions. Quid des recommandations de l’Institut national de la langue française de …1999 ? doit-on écrire à Madame le proviseur, Madame la proviseur ou Madame la proviseure ?

Je suis contre cette réforme, cela ne m’a jamais gênée et on veut rendre notre langue plus facile pour tous ces jeunes qui ne veulent plus apprendre à lire, écrire et même parler

Je suis TOTALEMENT opposé à cette écriture inclusive qui dénature la langue comme le dit l’Académie française et qui va compliquer davantage l’orthographe qui n’est du reste, pas toujours pas facile.
Et au fait, pour les adeptes, pourquoi placer le masculin avant le féminin et non pas l’inverse ? Exemple : traductrice.teur ??
Le problème vient du fait que la langue française n’a pas le « genre neutre ».