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Breadcrumbing, gatsbying, ghosting, haunting… Petit traducteur des anglicismes du couple 2.0 (1/2)

Rencontrer sa moitié sur un site, sur une application, ou plus généralement sur les réseaux sociaux, est une pratique devenue courante. Or, si la drague en ligne a ses codes, elle a aussi son vocabulaire : des termes assez obscurs qui décrivent de nouveaux comportements amoureux. À l’occasion de la Saint-Valentin, le Projet Voltaire vous propose un dossier spécial pour décrypter huit anglicismes qui caractérisent les couples 2.0.

Breadcrumbing : le jeté de miettes

Si le terme est récent, la pratique est on ne peut plus classique, à défaut d’être honnête. En bon français, breadcrumbing, peut se traduire par « jeté de miettes ». Celui ou celle qui pratique le breadcrumbing contacte sa « proie » par intermittence, comme on jetterait des miettes de pain à un pigeon pour qu’il reste à proximité. Ainsi, le breadcrumber donne suffisamment d’attention pour lui laisser l’espoir d’une relation, sans vraiment vouloir de relation avec elle. En résumé, il la garde sous le coude, ou plutôt sous le pouce, en attendant de trouver mieux…

Gatsbying : la drague 100 % frime

Cet anglicisme fait référence à Gatsby le Magnifique, ce jeune milliardaire américain, héros éponyme du roman de Francis Scott Fitzgerald. Souvenez-vous, Gatsby organise des fêtes somptueuses dans sa demeure afin d’attirer l’attention de Daisy, qui vit de l’autre côté du lac.
Dans la vie 2.0, quelqu’un qui pratique le gatsbying publie une photo ou une vidéo qui le met en scène dans un décor luxueux, une attitude irrésistible, une tenue particulièrement seyante. En gros, il veut apparaître comme beau, jeune, riche et drôle… Rien que ça ! But de la manœuvre : obtenir un « j’aime » ou un commentaire de la personne convoitée, signe qu’elle est intéressée…

Ghosting : partir en fumée

Oubliez le film d’amour Ghost : le ghosting, lui, n’a rien de romantique. Cette pratique consiste à rompre en coupant tout contact : appels, sms, courriels, réseaux sociaux… et ce, du jour au lendemain ! En disparaissant subitement de la vie de sa ou son partenaire, le ghoster devient bien un fantôme. Bien sûr, cette pratique a existé de tout temps. Souvenez-vous de Véronique Sanson qui, pour quitter Michel Berger après six ans de relation, prétexta sortir acheter des cigarettes et ne revint jamais. Elle s’était envolée vers les États-Unis pour rejoindre un amant qu’elle allait épouser six mois plus tard.

Haunting : hanter ses ex

Sur les réseaux sociaux, tourner la page après une rupture peut s’avérer impossible à cause du haunting. Littéralement, c’est le fait de hanter un(e) ex. Comment ? En aimant ses publications, par exemple. Les pouces en l’air sont, en quelque sorte, la version 2.0 (et diablement paresseuse !) des missives enflammées que l’on envoyait à un ancien amant pour le reconquérir. Quoique le haunting ne vise pas forcément la reconquête… Le « hanteur » ne veut pas se faire oublier, il veut continuer à être présent dans la vie (virtuelle) du « hanté » et qui sait, sur un malentendu, l’histoire pourrait peut-être recommencer…

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Sandrine Campese

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