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« scénette » ou « saynète » ?

Quoi qu’on en pense et quoi qu’on en lise, le mot « scénette » n’existe pas.

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Une « saynète » (terme d’origine espagnole) est une courte pièce comique, faisant appel à un petit nombre de personnages. Vu son appartenance au vocabulaire du théâtre, on est tenté de l’écrire « scénette » – comme une petite scène –, mais ce mot n’existe pas.

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

Succès garanti pour qui, dans une dictée de compétition, proposerait à ses ouailles une « saynète du regretté Mack Sennett » ! Mais, avec ce mot, nous ne sommes pas au bout de nos surprises : avant de s’épanouir sur les planches, il appartenait au petit monde de la… vénerie ! Ne désignait-il pas – que l’on songe au « sain » du sanglier, et aussi à notre « saindoux » – le petit morceau de graisse dont on récompensait les faucons à leur retour ? Espèce d’amuse-gueule, donc, au même titre que la pièce bouffonne en un acte donnée en guise d’entremets pendant l’entracte…

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. Autrefois, les saynètes servaient d’intermèdes pendant les entractes.
  2. Une scénette est une pièce comique qui se déroule en une seule scène.
  3. Pour la fête de l’école, le professeur leur fait répéter une scénette.
  4. Au cours de théâtre, les activités sont variées : travail de la voix, saynètes…
  5. Les élèves vont vous interpréter une scénette dont ils sont les auteurs.
  6. Pour cette première saynète, il nous faut trois personnages féminins.
  7. Accrochez-vous : le texte de cette scénette est truffé de jeux de mots.
  8. Il a fallu interrompre la représentation en plein milieu de notre saynète.
  9. En cours d’anglais, nous ne ferons pas des exposés mais des scénettes.
  10. Si tu veux pouvoir jouer dans cette scénette, il faut apprendre ton texte.
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Réponses

  1. Phrase correcte.
  2. Faux. Il faut écrire : Une saynète est une pièce comique qui se déroule en une seule scène. Le mot « scénette » n’existe pas : on écrit toujours « saynète ».
  3. Faux. Il faut écrire : Pour la fête de l’école, le professeur leur fait répéter une saynète. Le mot « scénette » n’existe pas : on écrit toujours « saynète ».
  4. Phrase correcte.
  5. Faux. Il faut écrire : Les élèves vont vous interpréter une saynète dont ils sont les auteurs. Le mot « scénette » n’existe pas : on écrit toujours « saynète ».
  6. Phrase correcte.
  7. Faux. Il faut écrire : Accrochez-vous : le texte de cette saynète est truffé de jeux de mots. Le mot « scénette » n’existe pas : on écrit toujours « saynète ».
  8. Phrase correcte.
  9. Faux. Il faut écrire : En cours d’anglais, nous ne ferons pas des exposés mais des saynètes. Le mot « scénette » n’existe pas : on écrit toujours « saynète ».
  10. Faux. Il faut écrire : Si tu veux pouvoir jouer dans cette saynète, il faut apprendre ton texte. Le mot « scénette » n’existe pas : on écrit toujours « saynète ».

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Marie-France Claereboutcorrectrice d’édition et formatrice
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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Répondre à Isarebelle Annuler la réponse

Pourtant le mot « scénette » figure dans le TLFi. Il me semble que le mot qu’on entend le plus souvent est en réalité le mot « scénette » pour « petite scène », le terme « saynète » faisant référence à un genre très spécifique.

    Bonjour GnarlyYoyo, en effet, mais nous nous fondons uniquement sur les dernières éditions du Petit Robert et du Petit Larousse. L’Académie française ne le reconnaît pas non plus. Cependant, il y a fort à parier que cette « variante » fasse son entrée un jour, à force d’être fréquente dans « l’usage ». Bonne journée.

    Bonjour Isarebelle, parce que le CNRTL a une vision assez large de « l’usage » et se fie beaucoup à celui des grands auteurs (à l’instar du Grevisse). Rassurez-vous néanmoins, « scénette » reste absent des dictionnaires de référence, à savoir Larousse et Robert ! Bon après-midi.

En fait, le mot scènette existe, ou. Il est noté par T. L.F dans le Barrès de 1889 pour définir une petite scène. Par confusion avec la saynète espagnole, le diminutif scénette a été donné, en 1904, à une comédie en une seule scène avec synonyme  » sketch ». Source : Dictionnaire historique de la langue française, par A. Rey et al., Paris, Le Robert, 1992, p. 1889, col. 1. La saynète qui devrait se borner à nommer une scène bouffonne en entre-actes … L’orthographe de saynète date de 1823 ; le mot s’écrivait sainette en 1764, date de son emprunt à l’espagnol sainete. Une saynète peut ainsi comporter plusieurs scènes, et une scénette peut ne pas être comique. http://www.cnrtl.fr/definition/sc%C3%A9nette. En d’autres termes, ce n’est pas une faute d’écrire scènette pour nommer une petite scène unique dramatique … C’en est une pour parler d’une courte pièce comique, qu’elle soit en une ou plusieurs scènes. …

    Bonjour Bisno, voici ce qui est écrit dans le Dictionnaire historique de la langue française : « Terme d’histoire littéraire, « saynète » désigne une comédie bouffonne du théâtre espagnol, jouée pendant l’entracte d’une grande pièce. Le mot par confusion avec « scène » (pour « scénette ») est devenu (1904) le nom d’une petite pièce comique en une seule scène, avec peu de personnages (Cf. « sketch »). » Il s’agit donc d’un emploi abusif, ce qui explique que l’entrée « scénette » soit (en tout cas pour l’instant !) absente des dictionnaires Larousse et Robert. Bonne journée.

Par (mauvaise) habitude, j’ai signalé au rédacteur des commentaires de nos réunions (conseil des aînés) que le mot « scénette » n’existe pas … et qu’il fallait orthographier « saynète » (je ne l’avais jamais vu écrit comme lui l’avait fait) il a exceptionnellement répondu et du coup … j’ ai visité votre site très intéressant et me suis bien amusée.
J’aimerais beaucoup le retrouver en d’autres occasions. Férue de langue française, je passe pour une … ????? !!!!!

    Une bonne occasion de découvrir le Projet Voltaire, en effet ! Merci de nous faire partager votre passion ; il faudrait en effet trouver un mot qui caractérise l’amour de la langue française (malheureusement « francophile » est trop large). N’hésitez pas à consulter nos autres billets, classés par rubriques. À bientôt !

Je connais et utilise le mot « saynète » depuis mes études supérieures en lettres. Cependant, j’ai cherché sur Wikipédia, j’ai trouvé un article qui m’a emmené sur l’un de mes sites adorés : cnrtl.
Et là, surprise, regardez ! Le mot « scènette » existe. Fou, non ?

http://www.cnrtl.fr/definition/sc%C3%A9nette

Scénette, subst. fém.Petite scène (supra II C). Je fais table rase de tous les menus souvenirs et je dis: « Quoi! des scénettes touchantes que je fabrique pour m’attendrir! Vais-je m’empêtrer là dedans! Je suis centre des choses; elles me doivent obéir (Barrès,Homme libre,1889, p. 224).
Prononc. et Orth.: [s?n]. Homon. cène, saine, seine, senne. Ac. 1694, 1718: scene; dep. 1740: scène. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1531 [date de l’éd.] « représentations théâtrales de l’Antiquité » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, II, expos. sur le ch. 8 ds Gdf. Compl.); b) 1558 « partie du théâtre dans laquelle jouent les acteurs » (Du Bellay, Regrets, 82, éd. J. Jolliffe et M. A. Screech, p. 154); 1676 « dans l’Antiquité, mur de fond d’un théâtre » (Félibien, p. 733); c) 1690 « le théâtre lui-même » (Fur.); d) 1694 paraître sur la scène (Ac.); 1835 entrer en scène « passer des coulisses à la vue du public (Ac.); 1899 porter à la scène, v. porter; e) 1668 « cadre d’une certaine ampleur dans lequel se déroule une action » (La Fontaine, Fables, livre V, Le Bûcheron et Mercure); 1831 quitter la scène « se retirer » (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 4, p. 184); 1835 être en scène « briller dans le monde » (Ac.); 1874 entrer en scène fig. « faire son apparition » (Hugo, Quatre-vingt-treize, p. 212); 2. 1646 « l’art dramatique, le théâtre » (Rotrou, St Genest, I, 5 ds Œuvres, t. 5, p. 17); 1683 la scène française (Boileau, Epître VIII ds Littré); 3. 1665 « lieu où se passe l’action dramatique » (Molière, Dom Juan, II, 1); 4. 1671 « décor du théâtre » (Id., Psyché, prol.). B. 1. a) Av. 1574 « partie, division d’un acte » (Jodelle, Œuvres complètes, L’Eugène, Prologue, II, 12 ds Quem. DDL t. 21); b) 1882 la scène à faire (F. Sarcey, Quarante ans de théâtre, t. III, p. 37); c) 1830 « toute action partielle dans une œuvre non théâtrale » (Balzac, Gobseck, p. 425); 2. 1680 « en peinture, composition où figurent des personnages en action » (Rich.); 3. a) 1660 « tout spectacle offrant une certaine unité, constituant un spectacle remarquable » (Retz, Conclave d’Alex., VI ds Littré); b) 1963 psychanal. scène primitive (Lafon); 1967 scène originaire (Lapl.-Pont.); 4. 1676 « emportement, esclandre » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 260); 1782 faire une scène à qqn (Mmede Genlis, Ad. et Th., t. 1, p. 288 ds Pougens ds Littré); 1875 scènes de ménage (Lar. 19e). Empr. au lat.scaena « scène d’un théâtre, théâtre », « scène publique, scène du monde », « mise en scène, comédie, intrigue », « partie d’un acte », gr. ? ? ? ? ? ? « construction en bois, couverte, où on jouait les pièces de théâtre », d’où « partie de la scène où jouaient les acteurs », « fiction de théâtre », d’où « fiction, mensonge ». Fréq. abs. littér.: 9 961. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 14 421, b) 13 249; xxes.: a) 15 556, b) 13 601. Bbg. Born. 1967, p. II, 68. ? Gohin 1903, p. 339. ? Quem. DDL t. 10, 9 (s.v. scénette). ? Schmitt (Ch.) Gräkomane Sprachstreitschriften als Quelle für die frz. Lexikographie. Mél. Baldinger (k.) 1979, t. 2, p.

01 – M. ou Mr etc : l’argument en faveur de Mr se basant sur la confusion avec Marcel ou un autre mot débutant par M n’est pas dénué de sens, mais il ne justifie par le remplacement de M. par Mr ; quasiment tout raccourcissement des mots, et notamment les abréviations, génère un risque de confusion ; sinon, pourquoi les mots ne sont-ils pas réduits à leur abréviation ? Pour le moment, les références pour la langue française spécifient M., Mme, Mlle, Me etc… : alors, il n’y a qu’à diffuser, enseigner et appliquer ce qui est défini pour notre langue (idem pour les espaces avant et après les signes de ponctuation : l’application de cette règle me paraît offrir une meilleure esthétique aux textes que les habitudes anglo-saxonnes ou germaniques) – j’en profite aussi pour évoquer la virgule européenne au lieu du point américain pour séparer les nombres entiers des sous-multiples : une bonne virgule ne se confond pas avec une chiure de moche ou un défaut du papier ou un défaut de pixel sur l’écran >>> vive donc la virgule pour ce point important !
02 – mail : e-mail est anglo-saxon et veut dire courriel en français > son utilisation est inappropriée dans un texte en langue française ; mail est américain et son utilisation pour la messagerie électronique (= courriel = mél) est une faute : mail, c’est la voie postale !
03 – saynète et scènette : dommage que les 2 mots ne soient pas reconnus > le premier dans son sens exact de petite pièce comique de théâtre, le second dans le sens de petite scène (de théâtre, de ménage, d’évènement).

Bonjour,

La citation était un extrait d’une réponse à une question posée par e-mail aux services du dictionnaire. La question leur avait été posée suite à la découverte de l’article sur « scénette » figurant sur le site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) : http://www.cnrtl.fr/definition/sc%C3%A9nette ; j’avais contacté les services du dictionnaire, persuadé également que seul « saynète » était reconnu et que « scénette » était un barbarisme.
Or il n’en est rien. Il n’est pas question d’abolir le sens de « saynète » ni même de le remplacer, mais d’introduire en complément le terme « scénette » qui disposerait d’un sens plus large.

Quant à votre position, aussi respectable soit-elle, il faut toutefois rappeler que l’Académie française est la seule autorité légalement compétente pour définir ce qui est ou n’est pas autorisé (cf. article 35 de la loi 2006-450 du 18 avril 2006 pour la recherche), et que l’opinion personnelle et les préférences particulières n’entrent pas en ligne de compte pour savoir ce qu’est ou n’est pas le français correct.

Cordialement.

    Bonjour, en aucun cas le Projet Voltaire ne donne d’opinion personnelle ! Nous ne faisons que nous fonder sur ce que dit notre référentiel, croisement des dernières éditions papier du Robert et du Larousse. Le jour où ce référentiel acceptera le mot « scénette », nous l’intégrerons dans nos règles et nos exercices. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Bonne journée.

      À Erra, à Sandrine, à tous,
      La huitième édition du dictionnaire de l’Académie française (1935) ne comporte pas le mot « scénette », mais seulement le mot « saynète » dont il donne la définition suivante : « Pièce bouffonne du théâtre espagnol. Dans le théâtre français, il désigne une Pièce (sic) légère en un acte, à peu de personnages. »
      Ce mot est encore absent de la neuvième édition du Dictionnaire dont la rédaction est avancée actuellement jusqu’à la lettre R.
      L’Académie française est bien sûr une référence centrale pour le bon usage de notre langue. Cependant, le Dictionnaire, comme tous les ouvrages de grande ampleur, n’est pas totalement exempt d’erreurs. De plus, s’il est bien une référence de premier plan, c’est avant tout un dictionnaire de l’usage courant qui ne contient que les termes de la langue commune. Il n’est pas encyclopédique et ne vise pas à l’exhaustivité.
      À l’opposé, certains dictionnaires, tel le Trésor de la langue française, et plus encore, des banques de données linguistiques, comme celle mise en ligne sur Internet par le Centre national des ressources lexicales et textuelles, veulent être des outils de documentation linguistique exhaustive du français pour servir de base à des recherches d’ordre scientifique. Cela peut expliquer que le mot « scénette » soit présent dans une telle banque de données et absent du dictionnaire de l’Académie.
      Le service du Dictionnaire se serait-il trop avancé en vous indiquant que le mot « scénette » est de bonne langue ? Je crois qu’il nous faudra attendre la publication du fascicule du Journal officiel traitant de ce mot, à la rubrique des documents administratifs.
      En ce qui concerne la portée juridique des positions prises l’Académie française, le texte qu’Erra cite en référence ne soutient pas son allégation. En effet, l’article cité traite de la nature juridique de l’Institut de France et de ses académies, de sa mission et du mode désignation de ses membres.
      Cordialement.
      Philippe

    Bonsoir,
    La huitième édition du dictionnaire de l’Académie française (1935) ne comporte pas le mot « scénette », mais seulement le mot « saynète » dont il donne la définition suivante : « Pièce bouffonne du théâtre espagnol. Dans le théâtre français, il désigne une Pièce légère en un acte, à peu de personnages. »
    Ce mot est encore absent de la neuvième édition du Dictionnaire dont la rédaction est avancée actuellement jusqu’à la lettre R.
    L’Académie française, et son Dictionnaire, est bien sûr une référence centrale pour le bon usage de notre langue, mais celui-ci n’est totalement exempt d’erreurs, comme tous les ouvrages de grande ampleur. D’autre part, n’oublions pas que tous les usages du français ne sont pas clairement fixés, ce que l’Académie reconnait elle-même bien volontiers.
    Si l’Académie est notre phare, la référence juridique que vous citez ne correspond pourtant pas à votre allégation. Cet article traite en effet de la nature juridique de l’Institut de France et de ses académies, de sa mission et du mode désignation de ses membres.
    Le service du Dictionnaire se serait-il trop avancé en vous indiquant que le mot « scénette » est de bonne langue ? Je crois qu’il nous faudra attendre la publication du fascicule du Journal officiel traitant de ce mot, à la rubrique des documents administratifs.
    Cordialement.
    Philippe

Bonjour,

Si « scénette » n’existe pas, comment expliquer que les services du dictionnaire de l’Académie française disent le contraire ?

« Scénette existe en effet et son sens n’est pas très éloigné de saynète, même si ce dernier désigne obligatoirement une pièce comique. »

Cordialement.

    Bonjour Erra, je ne suis pas parvenue à retrouver l’extrait que vous citez. Il est plutôt étonnant que l’Académie cautionne une orthographe absente de tous les autres dictionnaires, mais soit ! En ce qui nous concerne, nous restons sur notre position : une saynète est une « courte pièce comique faisant appel à un petit nombre de personnages » et une scène qui ne dure pas longtemps (ce qui est le cas la plupart du temps !) est une scène courte ou une petite scène.