Confusion entre mots voisins Règle d'orthographe Faut-il écrire « feignant », « faignant » ou « fainéant » ? La langue française abonde en homonymes (mots qui ont la même prononciation) et en synonymes (mots de même sens ou presque). Qu’en est-il de « feignant », « faignant » et « fainéant » ? Existent-ils tous les trois ? Signifient-ils la même chose ? Si oui, pourquoi ont-ils des orthographes différentes ? Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique Oui, ces trois mots existent et peuvent être employés comme noms ou comme adjectifs. Voici la signification de chacun d’entre eux : un(e) fainéant(e) : littéralement, personne qui « fait néant », donc « qui ne veut rien faire ». Comme adjectif, on dira « un(e) élève fainéant(e) ». Historiquement, les « rois fainéants » étaient les derniers Mérovingiens qui, à la fin du VIIe siècle, abandonnèrent l’exercice du pouvoir aux maires du palais. un(e) feignant(e) : littéralement, personne qui « feint (de travailler) », « qui fait semblant (de travailler) ». C’est la version familière de « fainéant(e) ». Elle a pour synonyme « paresseux ». On rencontre également l’orthographe « faignant(e) », avec « ai ». Il existe une forme encore plus familière : « feignasse ». Et le nom correspondant ? Il n’a qu’une orthographe : « fainéantise » ! Attention, « fainéant » se prononce bien comme il s’écrit [fai-né-an], et non [fai-gnan] comme le fait Coluche dans sa chanson Sois fainéant. On retient : « Fainéant(e) » et « feignant(e) » sont considérés comme des synonymes, et « fainéant(e) » s’emploie dans tous les registres ; « feignant(e) » est pour sa part familier et peut (plus rarement) s’écrire « faignante(e) ». Avis de l'expert Sandrine Campese Autrice langue française, créatrice de la mnémographie L’Académie française nous apporte un éclairage étymologique intéressant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sont les formes familières de « feignant » (ou « faignant ») qui sont étymologiquement justes, car elles sont directement issues du participe présent du verbe « feindre », « feignant ». « Feignant » n’est donc pas une déformation populaire de « fainéant ». C’est « fainéant » qui s’est formé sur « feignant », en alliant les mots « fait » et « néant », lesquels n’ont aucune justification étymologique. Exercice Le droit à la paresse ouvre de nouvelles perspectives aux feignants. « Au travail, les fainéants ! » lança le lieutenant aux soldats. D’aucuns pensent que le télétravail est le nouveau refuge des fainéants. Les rois feinéants étaient-ils vraiment paresseux ? Ce n’est pas que les élèves sont fénéants, c’est qu’ils ont besoin d’être stimulés ! Dans une réunion, j’arrive immédiatement à repérer les personnes fégnantes. Il y a toujours quelques étudiants fainéants dans les promotions. Feignante, moi ? Juste un peu paresseuse, parfois… Pour atteindre nos objectifs ambitieux, nous avons besoin de collaborateurs feignants. Je ne suis fainante qu’un jour de la semaine : le lundi ! Réponses Phrase correcte. Phrase correcte. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Les rois fainéants étaient-ils vraiment paresseux ? Faux. Il faut écrire : Ce n’est pas que les élèves sont fainéants, c’est qu’ils ont besoin d’être stimulés ! Faux. Il faut écrire : Dans une réunion, j’arrive immédiatement à repérer les personnes feignantes. Phrase correcte. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Pour atteindre nos objectifs ambitieux, nous avons besoin de collaborateurs actifs, motivés, travailleurs… Faux. Il faut écrire : Je ne suis fainéante (ou faignante) qu’un jour de la semaine : le lundi ! Auteurs Projet Voltaire Pour cette règle d’orthographe Projet Voltaire : Sandrine Campese, autrice et membre du comité d’experts Projet Voltaire. Mélany Bigot, relectrice.