1- « acceuil » au lieu d’accueil En inversant ainsi les lettres, on change la prononciation ! « Acceuil », forme fautive, se prononce [asseuil]. Pour obtenir le son [k] de accueil, il faut écrire les lettres dans l’ordre suivant : u-e-i-l, autrement dit, « lieu » à l’envers ! 2- « aéropage » au lieu d’aréopage Si de nombreux mots commencent par le préfixe aéro- (air), ce n’est pas le cas de l’aréopage (assemblée de gens particulièrement compétents dans leur domaine), qui est à l’origine une colline grecque consacrée au dieu Arès. En revanche, on écrit bien aéroport (et non « aréoport » !). 3- « dilemne » au lieu de dilemme C’est sans doute l’adjectif « indemne » qui nous trouble pour écrire dilemme. Pourtant ce nom, d’origine grecque, est composé du préfixe di- (double) et de lêmma (proposition). Pour faire une double proposition, deux « m » sont nécessaires ! 4- « frustre » au lieu de fruste Par ressemblance avec « rustre », on a envie d’écrire « frustre » au lieu de fruste (qui est grossier, sans éducation). Or « frustre » ne peut être que le verbe frustrer conjugué aux 1re et 3e personnes du singulier de l’indicatif présent. 5- « infractus » au lieu d’infarctus Si l’on est tenté de dire « infractus », c’est par confusion avec « fracture » ou « infraction ». Ces deux noms sont issus du verbe latin frangere qui signifie « briser ». Or l’infarctus n’a ni le même sens ni la même origine ! Il vient du verbe latin farcire (garnir) qui a donné « farcir ». 6- « intrasèque » au lieu d’intrinsèque L’adjectif intrinsèque vient du latin intrinsecus qui signifie « intérieurement ». Il n’est donc pas composé du préfixe intra- que l’on retrouve dans « intra-muros » et « intra-utérin ». Retenez : « Un train sec peut en cacher un autre » ! 7- « mémotechnique » au lieu de mnémotechnique Le « n » de mnémotechnique, si souvent oublié, est hérité de la racine grecque mnêmê qui signifie « mémoire ». On le retrouve dans « amnésique ». Et s’il n’est pas présent dans le nom « mémoire », c’est que ce dernier vient du latin memoria ! 8- « omnibuler » au lieu de obnubiler Pris au pied de la lettre, le verbe obnubiler veut dire « couvrir de nuages ». En effet, on reconnaît dans la racine latine obnubilare le préfixe ob- (devant) et le nom nubes (nuage). Il n’est donc pas composé du préfixe omni- (tout), que l’on retrouve dans omnibus, sans doute à l’origine du barbarisme « omnibulé ». 9- « périgrination » au lieu de pérégrination Il y a bien deux « é » dans pérégrination qui devient, à tort, « périgrination » par confort de prononciation. Le mot est issu du latin peregrinatio, « voyage lointain ». À noter que le nom pèlerin est issu de la même racine. Par un procédé nommé « dissimilation », le « r » est devenu un « l » ! 10- « rénumérer » au lieu de rémunérer C’est quand on pense à « énumération » que l’on a envie d’écrire « rénumérer ». Étymologiquement, la rémunération n’a pourtant aucun rapport avec le « numéro ». Elle est issue du latin munus, -eris, lequel signifiait « don, offrande ». 11- « antidiluvien » au lieu d’antédiluvien C’est le préfixe ante- (avant) qui compose cet adjectif signifiant littéralement « avant le Déluge » (diluvium), c’est-à-dire l’épisode biblique. Il qualifie ironiquement quelque chose d’ancien, passé de mode (une voiture antédiluvienne). 12- « arborigène » au lieu d’aborigène Attention à ne pas écrire, sous l’influence du nom arbre, « arborigène » pour aborigène ! Étymologiquement, l’aborigène est là « depuis l’origine » (ab + origines en latin). Autrement dit, ses ancêtres sont les premiers habitants connus de sa terre natale. 13- « carapaçonner » au lieu de caparaçonner Ce verbe n’a aucun lien avec la carapace ! Il vient du caparaçon, housse d’ornement ou de protection qui recouvre les chevaux. Au sens figuré, « se caparaçonner » revient à « se protéger ». 14- « disgression » au lieu de digression Ce nom vient du latin digressio, -onis, « s’éloigner ». Attention, il ne prend pas de « s » avant le « g », contrairement à « transgression ». On veillera donc à bien écrire et à bien prononcer [di-gression] (et non dis-). 15- « entrepreunariat » au lieu d’entrepreneuriat Il est tentant d’écrire, sur le modèle de « secrétariat » ou de « commissariat », « entrepreunariat ». Sans doute est-ce plus facile à prononcer… Pourtant, ce nom est formé sur « entrepreneur », qui ne contient pas de « a » (contrairement à « secrétaire » et « commissaire ») ! 16- « formenter » au lieu de fomenter Gardez-vous d’écrire « formenter » pour fomenter, qui signifie « tramer, provoquer » (en général quelque chose de nuisible). Pour vous rappeler qu’on n’entend pas de « r » dans « fomenter », retenez cette phrase : Fomenter ne nécessite ni froment ni ferment. 17- « opprobe » au lieu d’opprobre L’opprobre désigne la honte, le déshonneur. On rencontre surtout ce nom, de genre masculin, dans l’expression « jeter l’opprobre sur quelqu’un ». Vous l’aurez compris, il n’est pas question « d’opprobe », encore moins « d’eau propre » ! 18- « pécunier » au lieu de pécuniaire Par confusion avec « financier / financière », on rencontre souvent les formes fautives « pécunier / pécunière ». Si cet adjectif a également trait à l’argent, son orthographe est la même au masculin et au féminin : pécuniaire (un problème pécuniaire, une situation pécuniaire). 19- « réverbatif » au lieu de rébarbatif C’est le nom barbe qui est à l’origine de l’adjectif rébarbatif (cf. l’interjection « La barbe ! »). L’adjectif s’est d’abord appliqué à une personne à la barbe revêche, qui rebute par son apparence. Désormais, rébarbatif est synonyme d’« ennuyeux » (une tâche rébarbative, un discours rébarbatif). 20- « réouvrir » au lieu de rouvrir On a beau parler de la « réouverture » d’un magasin, le verbe correspondant est « rouvrir ». On rouvre une porte que l’on avait préalablement fermée ou un débat qui avait été momentanément clos. De même, on dira qu’une plaie s’est rouverte. BONUS : « astérix » au lieu d’astérisque Influencé par le héros de la bande dessinée, on a tendance à dire « un astérix », voire « une astérix » au lieu d’un astérisque. Si, dans un contrat par exemple, on ne lit pas ce qui est indiqué par l’astérisque, on prend un risque ! Lisez aussi sur notre blog : fautes d’orthographe : comment ne plus en faire ? les fautes les plus courantes en français. Sandrine Campese Publié par Sandrine