L’origine de ces fameuses expressions : « Ne pas faire de quartier »

pirateAu cours d’un événement sportif, vous avez peut-être déjà entendu l’entraîneur crier à son équipe : « Allez, on y va et pas de quartier ! » avant que les joueurs n’entrent sur le terrain. Nous savons que c’est là une façon de les motiver, mais de quel quartier parle-t-on précisément ? Cette expression nous vient des pirates et du langage maritime. Le mot « quartier », en premier lieu, est emprunté à l’univers militaire, pour désigner le cantonnement des troupes, l’endroit dans lequel elles pouvaient se reposer ou se faire soigner. Autrement dit, il s’agissait d’un lieu de retraite, symbole de sécurité. Dans notre expression, le « quartier » est utilisé au sens figuré, pour évoquer la grâce, la miséricorde et la vie sauve. Sur les bateaux, les prisonniers embarqués pouvaient demander à racheter leur liberté en payant une partie de leur solde. Les pirates décidaient alors de « faire quartier » ou « ne pas faire quartier », cette dernière expression signifiant la mise à mort. Depuis l’apparition de ces deux expressions au XVIIe siècle, seule la forme négative a subsisté. Elle signifie aujourd’hui qu’une personne est impitoyable et ne fait preuve d’aucune indulgence. On peut imaginer que ces pauvres prisonniers n’en menaient pas large lorsque le capitaine criait « pas de quartier » avant l’abordage ! Découvrez d’autres expressions :
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Je pense à une toute autre explication si je mets en perspective, d’une part, les paroles de la chanson où « Pelot d’Hennebont » se fait appeller « sans quartier » par le roi Louis et, d’autre part, les anciennes coûtumes de la guerre. « Sans quartier » signifie ici « sans ascendance noble (sans quartier(s) généalogiques) et, donc, sans valeur (dans le sens du paiement d’une éventuelle rançon). Pour rester en vie, un prisonnier doit être nourri (et soigné) aux dépens de ses geôliers. La capture et la détention (parfois prolongée) n’a aucun sens si l’on ne peut espérer le paiement d’une rançon. L’expression « pas de quartier » signifierait alors que l’on considère que les adversaires au combat n’en valent pas la peine d’être capturés vifs… et qu’on ne les hébergera point dans l’attente du paiement d’une rançon.

Il semble que l’on puisse préciser encore cette terminologie militaire. L’expression serait plus spécifiquement liée à l’existence (ou non) de « quartier de sauveté » lors de sièges de villes: c’est un « endroit où des assiégés pouvaient se retirer en toute sûreté après avoir abandonné la place aux assiégeants ». Le TLF donne cette citation qui remonte à 1470. Si la reddition n’est pas négociée, et la place emportée de force, il n’y a donc « pas de quartier »…
De mémoire, je crois que le mot quartier dans le domaine militaire remonte aux Romains, dont les camps étaient régulièrement subdivisés en parties égales par des allées à angles droits. À cette époque, les quatre étaient légion!