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Publié le 24 novembre 2016

Nom ou verbe ? Cinq homophones à distinguer

En français, de nombreux mots se prononcent de la même façon. Seule l’orthographe les différencie. Bien souvent, ces homophones sont des noms, mais il n’est pas rare de rencontrer un nom et un verbe qui se ressemblent presque comme deux gouttes d’eau. Le verbe peut être conjugué ou à l’infinitif. Même s’ils n’ont pas la même nature, ces « faux frères » sont source de confusions. En voici quelques exemples. Arête et arrête Le nom arête vient du latin arista (barbe d’épi) et désignait d’abord la partie fine et longue d’un végétal. Par la suite, l’arête est devenue la tige du squelette…

Publié le 3 novembre 2016

Allitération, dérivation, polyptote : 3 figures de sonorité

Poursuivons notre série sur les figures de style avec trois nouveaux procédés particulièrement poétiques. Chacun repose sur la répétition de lettres ou de syllabes. Leur but ? Reproduire un son, caractériser une chose ou une idée, aider à la mémorisation. Voici quelques exemples, classiques et modernes, pour se familiariser avec l’allitération, la dérivation et le polyptote. 1) L’allitération L’allitération est la répétition d’une ou plusieurs consonnes dans une suite de mots. La plus célèbre allitération nous vient du théâtre : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » s’interroge Oreste dans Andromaque de Racine (Acte V, scène V). Ici, le choix d’une…

Deux flèches qui pointent des directions opposées
Publié le 2 novembre 2016

Antithèse, oxymore, paradoxe : 3 figures d’opposition

La langue française offre d’infinies possibilités d’exprimer la même idée. Les figures de style sont là pour nous y aider. Aujourd’hui, intéressons-nous à trois procédés fondés sur l’opposition de mots contraires. Leur but ? Attirer l’attention, susciter la surprise, faire réfléchir, marquer durablement notre esprit. Voici le « mode d’emploi » de l’antithèse, de l’oxymore et du paradoxe. 1) L’antithèse L’antithèse consiste à rapprocher, au sein du même énoncé, deux pensées, deux expressions, afin de créer un contraste fort. Par exemple, dans Ruy Blas (1838), Victor Hugo évoque « un ver de terre amoureux d’une étoile ». Généralement, l’antithèse met en parallèle deux antonymes :…

À trancher une bonne fois pour toutes : la règle « sans + nom »
Publié le 31 octobre 2016

À trancher une bonne fois pour toutes : la règle « sans + nom »

Le nom qui suit la préposition « sans » doit-il être au singulier ou au pluriel ? Puisque « sans » indique l’absence, la logique voudrait qu’on emploie le singulier, mais le pluriel est tout aussi fréquent. Un vrai casse-tête qui mérite d’être tranché une bonne fois pour toutes, en distinguant trois cas de figure. 1) Le nom est au singulier – s’il désigne une réalité abstraite ou une réalité concrète que l’on ne peut compter : un départ sans adieu, être sans défense, payer sans délai, sans égal, sans égard, arriver à un résultat sans effort, une terre sans eau, sans foi ni…

Publié le 28 octobre 2016

La majuscule, tout un art !

Pourquoi utiliser des majuscules, c’est-à-dire des lettres plus grandes, en début de mot ? Pour distinguer, par exemple, un état grippal d’un État fédéral, l’océan Pacifique d’un océan pacifique, c’est-à-dire calme et paisible. De même, il est plus agréable d’arriver à la Réunion qu’en réunion ! Loin d’être un détail, la majuscule est indispensable pour éclairer le sens d’un mot et son oubli constitue une faute. Si les exemples cités vous sont familiers, plus épineux sont les cas où les majuscules entrent dans la composition du titre d’une œuvre. Les titres d’œuvres commencent tous par une majuscule. La question est de savoir si…

Doublets lexicaux : à l’origine, ce sont les mêmes mots !
Publié le 26 octobre 2016

Doublets lexicaux : à l’origine, ce sont les mêmes mots !

Certains mots français, différents par la forme et par le sens, ont la même étymologie : on dit que ce sont des doublets lexicaux. Généralement, un mot latin (ex. : maturus) a donné un premier mot très reconnaissable (mature) et un autre dont la forme a évolué (mûr). Celui qui est le plus proche de la racine latine est appelé « doublet savant », celui qui s’en est éloigné, « doublet populaire ». Voici quelques-uns de ces couples fraternels, liés par une histoire commune. Auguste et août Chez les Romains, le mois d’août se nommait sextilis car c’était le sixième de l’année. Comme il avait reçu les…

Non, l’artichaut n’est pas « chaud » ! Ces mots qui nous induisent en erreur
Publié le 10 octobre 2016

Non, l’artichaut n’est pas « chaud » ! Ces mots qui nous induisent en erreur

On a toujours une bonne raison de faire une faute d’orthographe ! En effet, nombre de nos erreurs ne sont pas le fruit de l’ignorance. Nous les commettons parce que nous pensons à un autre mot dont la sonorité ou la forme est proche. Ainsi, nous sommes tentés de mettre un « d » à la fin d’artichaut car nous pensons à « chaud », d’écrire « pécunier » (au lieu de pécuniaire) sur le modèle de « financier », d’ajouter un « s » à « souci » pour qu’il ressemble à « souris », etc. Et si nous confrontions les principaux mots concernés avec leurs meilleurs ennemis ? « accord » mais « acompte » Le nom acompte résulte…

Cénobite, jaculatoire, nyctalope : ces mots « coquins » qui ne le sont pas !
Publié le 4 octobre 2016

Cénobite, jaculatoire, nyctalope : ces mots « coquins » qui ne le sont pas !

Certains mots de la langue française ont des sonorités qui rappellent d’autres mots. C’est ce que le poète argentin Jorge Luis Borges appelle « les sens latéraux ». Qu’on le veuille ou non, notre esprit convoque ces mots aux harmonies voisines, pour produire un effet d’association, souvent léger et cocasse. Sans plus attendre, « éveillons les sens » grâce à une quinzaine de termes qui évoquent, bien malgré eux, le sexe et la sexualité. Bitte Avec ses deux « t », « bitte » est un terme de marine qui nous vient de la langue nordique. C’est la pièce verticale placée sur le pont d’un navire ou sur un…

Publié le 1 octobre 2016

Affluence, influence et autres paronymes que l’on confond tout le temps (2/5)

Les paronymes sont des mots qui se ressemblent presque comme deux gouttes d’eau. Une syllabe voire une seule lettre les différencie et pour cause, ils ont généralement la même racine. Mais gare au sens ! Doit-on parler d’une heure d’affluence ou d’une heure d’influence ? Est-ce l’attention ou l’intention qui compte ? Fait-on éruption ou irruption dans une réunion ? L’ours hiberne-t-il ou hiverne-t-il ? Voici une nouvelle série de paronymes à ne plus jamais confondre. Affluence et influence Ces deux paronymes ont la même racine : le verbe latin fluere (couler). Affluer signifiant « couler vers », le nom affluence a d’abord concerné l’eau. Désormais, il…

Apogée, échappatoire, hémisphère… Ces noms sont-ils féminins ou masculins ?
Publié le 29 septembre 2016

Apogée, échappatoire, hémisphère… Ces noms sont-ils féminins ou masculins ?

Un apogée ou une apogée, un échappatoire ou une échappatoire ? Un hémisphère ou une hémisphère ? Vous séchez ? C’est normal, le genre des noms de la langue française ne répond à aucune logique particulière. Sans compter que certains ont changé en cours de route. La solution ? Mémoriser les exemples les plus courants, parmi lesquels… UN apogée Avec son « e » final, le nom apogée a tout l’air d’être féminin. Détrompez-vous ! On dit « un apogée ». Pour retenir son genre une fois pour toutes, on l’associe à Apollon, dieu grec de la beauté masculine. Bien que terminés…

Publié le 5 septembre 2016

Bayer aux corneilles, faire bonne chère, c’est là que le bât blesse… 5 expressions à bien orthographier… une fois pour toutes !

« Bayer aux corneilles », « faire bonne chère », « c’est là que le bât blesse », une « maison de plain-pied », « par acquit de conscience », ces expressions ont toutes un point commun : elles sont généralement mal orthographiées. Pourquoi ? Parce que nous en avons oublié l’origine et le sens ! C’est pourquoi bayer se confond avec « bâiller », chère avec « chair », bât avec « bas », plain avec « plein », acquit avec « acquis ». Comme souvent, un petit détour par l’étymologie est indispensable pour comprendre et mémoriser la bonne orthographe. Bayer aux corneilles Bayer est un vieux verbe issu du latin batare, fondé sur l’onomatopée bat, jadis utilisée pour reproduire le bruit que l’on fait…

Publié le 4 septembre 2016

Paris est beau ou Paris est belle ? Le genre des noms de villes

Presque aussi énigmatique que le sexe des anges est le genre des noms de villes. Prenons Paris, par exemple. Diriez-vous qu’il est beau ou qu’elle est belle ? Certes, vous pouvez toujours éluder la question en utilisant des périphrases comme « la Ville Lumière » ou « la capitale ». Mais si c’est bien « Paris » que vous souhaitez employer, sachez que le genre des noms de villes n’est pas fixé dans l’usage. Autrement dit, vous rencontrerez à la fois le masculin et le féminin au gré de vos lectures. Voici néanmoins quelques éléments pour vous aider à vous décider. Jadis, les noms de villes étaient de…