Blog Culture générale

Publié le 17 juillet 2015

À trancher une bonne fois pour toutes : « en » Avignon ou « à » Avignon ?

Depuis le 4 juillet, les amoureux de théâtre se retrouvent pour la 69e édition du Festival d’Avignon. Mais celles et ceux qui n’ont pas la chance d’habiter dans la Cité des papes vont-ils se rendre « en » Avignon ou « à » Avignon pour assister aux spectacles ? Il était grand temps de faire le point sur cette question qui divise. Voici quelques arguments pour vous aider à choisir votre « camp ». « En Avignon » est un archaïsme Au Moyen Âge, et jusqu’au XVIIe siècle, on employait généralement la préposition « en » devant un nom de ville. Il n’est donc pas étonnant que La Chanson de Roland,…

Publié le 8 juillet 2015

Parlez-vous « minion » ?

Ce mercredi est marqué par la sortie tant attendue du film d’animation Les Minions. Pour celles et ceux qui auraient échappé au phénomène, les Minions sont de petits bonshommes jaunes en forme de gélule, serviteurs du redoutable Gru dans Moi, moche et méchant 1 & 2. Outre leur crétinerie, les Minions ont la particularité de parler une langue bien à eux, qui, après cette petite leçon, n’aura plus de secret pour vous. Le « langage de la banane » Les Minions adorent la banane – « banana » comme ils disent – au point de caser le mot, ou en tout cas la lettre « b »,…

Publié le 29 juin 2015

À trancher une bonne fois pour toutes : « un » ou « une » après-midi ?

C’est une question qui nous est régulièrement posée : quel est le genre du nom « après-midi » ? Pas d’inquiétude, vous ne commettrez pas de faute en préférant le masculin au féminin ou vice versa, puisque ce nom peut prendre les deux genres, avec néanmoins une légère nuance de sens et de style. Seule l’Académie française a tranché la question. Suivrez-vous ses recommandations ? Pour insister sur la durée : une après-midi On emploie « une matinée » ou « une soirée » pour indiquer qu’une action a duré. Par exemple, en disant « j’ai passé la matinée à ranger ta chambre » on insiste sur le temps qu’on y a…

Publié le 18 juin 2015

Du tricératops au vélociraptor : connaissez-vous la signification des noms de dinosaures ?

Sorti mercredi dernier dans les salles, Jurassic World, le 4e volet de la saga créée par Steven Spielberg connaît un succès monstre ! Apparue dès l’enfance, notre fascination pour les dinosaures serait toujours intacte, et ne demanderait, année après année, qu’à être ravivée. Mais, derrière le frisson, que reste-t-il de nos souvenirs d’écoliers ? Qu’avons-nous retenu des noms de nos reptiles préférés ? Un simple détour par l’étymologie grecque ou latine, et nous voici plongés au cœur du Jurassique. Prêts pour les présentations ? Commençons la visite par le plus inoffensif (ce sera le seul), le tricératops, dinosaure herbivore qui ressemble à un rhinocéros. Sa…

Publié le 29 mai 2015

L’étymologie au secours de l’orthographe

S.O.S. Étymologie, bonjour ! À l’heure où l’enseignement du latin et du grec à l’école est menacé, il est bon de rappeler à quel point l’étymologie est essentielle pour comprendre et retenir non seulement le sens des mots, mais aussi leur orthographe. Voici dix exemples pour vous en convaincre. Aborigène – la faute : dire ou écrire arborigène – la solution : penser au latin ab C’est le préfixe latin ab- qui entre dans la composition du nom aborigène. Ce dernier n’habite donc pas dans les arbres (arbor en latin) mais dans le pays où il vit « depuis l’origine » (ab + origine).  Alternative –…

Publié le 9 mai 2015

À trancher une bonne fois pour toutes : l’épineux emploi d’éponyme !

« Sarenza lance sa marque de chaussures éponyme », « Jolla lance son smartphone éponyme en Inde », « Kendji Girac : son album éponyme au top sur iTunes », « Minority Report : Fox commande un pilote qui sera une suite du film éponyme ». Voilà les résultats qui apparaissent lorsqu’on entre « éponyme » dans la rubrique Actualités de Google. Vous pouvez vérifier vous-même (car la liste est longue) : aucune utilisation de l’adjectif n’est correcte. Bien sûr, les médias en ligne ne sont pas les seuls fautifs. Nous sommes nombreux à employer maladroitement cet adjectif, tout simplement parce que nous le « traduisons » mal. L’affaire nous ramène en Grèce…

« Ton père, il est » : Yoda, grand maître de l’anastrophe
Publié le 1 mai 2015

« Ton père, il est » : Yoda, grand maître de l’anastrophe

Alors que les fans de Star Wars venaient de découvrir, avec euphorie, la bande-annonce de l’épisode VII, Le Réveil de la Force, attendu pour le mois de décembre, nous apprenions le décès de Jean Lescot, voix française d’un personnage emblématique de la saga interstellaire : maître Yoda. Ce chevalier Jedi, petit par la taille mais grand par la force, a la particularité d’être vert et d’avoir les oreilles pointues. Mais ce n’est pas tout, Yoda a marqué nos esprits en raison de son phrasé si particulier, qui cache une figure de style. Laquelle ? Tout le monde le sait, Yoda parle « à l’envers »…

Publié le 29 avril 2015

Les bizarreries orthographiques : délices ou supplices ?

Elles comptent parmi les raisons qui rendent l’apprentissage et la maîtrise de l’orthographe française particulièrement difficiles. Il y a vingt-cinq ans, certaines d’entre elles ont fait l’objet de rectifications qui pénètrent peu à peu nos dictionnaires au titre de « variantes », mais qui peinent à s’imposer dans nos écrits. Pour les uns, ce ne sont que des pièges vicieux et dénués de logique ; pour les autres, elles font le sel de notre langue. Voici quelques exemples de bizarreries ou anomalies orthographiques qui, bien souvent, nous donnent du fil à retordre ! La trahison familiale Le nom chariot vient du latin carrus et s’est…

Publié le 14 avril 2015

« La France, elle est » : effet de style ou faute de français ?

Après l’écrivain et le journaliste Franck Ferrand, c’est au tour du philosophe Alain Finkielkraut de fustiger, dans un numéro du Point, le parler du président de la République. Et dans son collimateur, la répétition du pronom personnel sujet, qui caractérise désormais les prises de parole de François Hollande. Alors, figure de rhétorique ou maladresse grammaticale ? Décryptage d’un procédé qui divise. Du langage enfantin au discours élyséen « La France, elle a des atouts… », « Cette politique, elle coûte à la croissance », « Les résultats, ils tardent à venir » : voici quelques-unes des tournures dont le président Hollande raffole mais qui…

Publié le 11 avril 2015

Quatre questions que vous vous posez sur le pronom « on »

« On » : comment un si petit mot peut-il nous donner autant de fil à retordre ? À l’école, nos professeurs nous décourageaient de l’employer sous prétexte que « “on” est un con ». Trop familier, trop vague, trop équivoque, il est pourtant sur toutes les langues, de la plus courante à la plus exigeante. Son origine et sa forme sont riches en subtilités tandis qu’une erreur d’accord ou de sens est bien vite arrivée ! Voici les réponses aux questions que vous vous posez forcément sur cet étrange pronom.  1- D’où viens-tu, « on » ? Avant de devenir un pronom personnel dit « indéfini », « on » a été un…

Du Bellay, Verlaine, Aragon :  de la poésie à la chanson
Publié le 9 mars 2015

Du Bellay, Verlaine, Aragon : de la poésie à la chanson

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, une célèbre maxime, « La femme est l’avenir de l’homme », a circulé sur les réseaux sociaux. Celle-ci reprend, en inversant l’ordre des mots, le vers du poète Louis Aragon « L’avenir de l’homme est la femme » tiré de son recueil Le Fou d’Elsa (1963). Pourquoi avons-nous retenu la formule remaniée plutôt que le vers authentique ? C’est à Jean Ferrat, qui a utilisé la citation dans une de ses chansons, qu’il faudrait poser la question ! D’autres compositeurs et interprètes ont ouvert leur répertoire à la poésie. Voici quelques exemples de couples « chanteur – poète », pour le…

Publié le 28 février 2015

Ohé, du bateau ! Mode d’emploi des interjections en « h »

Ah ou ha ? Eh ou hé ? Oh ou ho ? En ancien français, c’était plus simple : ces interjections s’écrivaient « a », « e » et « ô » ! Aujourd’hui, on ne sait pas toujours quelle forme employer. Popularisées par les grands auteurs du théâtre classique comme Molière, Racine ou Corneille, elles ont chacune leur subtilité et ne sauraient être confondues. Pour ne plus se tromper, il suffit de suivre le mode d’emploi ! Commençons par la première lettre de l’alphabet : l’interjection « ah » marque toujours un sentiment vif, qu’il s’agisse de plaisir, de douleur, d’admiration ou d’impatience. Exemple : « Ah ! fâcheuses nouvelles pour un cœur amoureux ! » (Molière, Les Fourberies de…