L’origine de ces fameuses expressions : « À brûle-pourpoint »

L’expression « à brûle-pourpoint » est aujourd’hui utilisée pour mentionner une action soudaine ou une parole abrupte, proférée sans ménagement : « Il déclara à brûle-pourpoint qu’il ne prendrait jamais l’avion. »

Mais, à l’origine, c’est au langage militaire et vestimentaire utilisé entre le XIIIe et le XVIIe siècle que nous devons plus précisément la locution « tirer à brûle-pourpoint ».

Le pourpoint était une veste matelassée qui couvrait le corps depuis le cou jusqu’au-dessous de la ceinture. Des fixations permettaient de poser une armure par dessus le pourpoint et d’y accrocher des chausses, sorte de bas qui recouvraient les jambes. Cela composait l’ensemble porté par les hommes durant les batailles.
pistoletsL’expression « tirer à brûle-pourpoint » signifiait donc tirer à bout portant. User de son arme avec le canon placé tout contre le pourpoint de son adversaire provoquait une brûlure du vêtement. Car il faut rappeler qu’en ces temps anciens, les armes à feu fonctionnaient avec de la poudre directement intégrée dans la chambre du canon, ce qui occasionnait d’ailleurs fréquemment des explosions. Une victime attaquée « à bout portant » se retrouve donc prise au dépourvu, sans voir le coup venir, à brûle-pourpoint et sans être en capacité de réagir.

Plus personne aujourd’hui ne porte de pourpoint ni ne se retrouve face à un canon à poudre, mais l’expression perdure, dans son sens figuré, pour exprimer la surprise, l’incapacité de s’adapter, de se préparer. Ce qui reste toutefois moins surprenant qu’un tir de « but en blanc ». Mais d’ailleurs n’y a t-il pas un lien avec l’expression « de but en blanc » ? À voir, dans un prochain billet…

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