Le mot juste : « résolution » en 3 leçons

La nouvelle annrésolutionée est presque là, et comme le veut la tradition, c’est le moment de prendre de bonnes résolutions. Sans surprise, celles-ci concernent trois domaines : la santé (arrêter de fumer, se remettre au sport, commencer un régime…), les relations (appeler plus souvent ses parents, voir davantage ses amis, passer moins de temps sur Facebook…) et l’argent (demander une augmentation, mettre de l’argent de côté, faire ses comptes…). Avant de dresser notre liste, intéressons-nous au nom « résolution ». Comment est-on passé de l’idée de dissolution à celle de décision ? De la médecine à la politique ? Du droit aux mathématiques ? Un mot qui nous motive puis nous culpabilise autant méritait bien un petit hommage !

1- Résolution = dissolution

Terme technique, « résolution » a d’abord désigné l’action de se dissoudre, de se désagréger. On parle notamment de la résolution de la neige en eau. Puis c’est en médecine que « résolution » s’est développé pour qualifier le retour à l’état normal d’un tissu enflammé ou le relâchement total d’une tension musculaire. Au XVIe siècle, le terme rejoint le domaine juridique, à propos de l’annulation d’un contrat. Plus récemment, nous nous soucions de la résolution de nos imprimantes et de nos appareils photo, c’est-à-dire du nombre de pixels affichés ou capturés par unité de longueur. Ici encore, c’est l’idée de décomposition qui prédomine.

 2- Résolution = solution

Son apparition en mathématiques (la résolution d’une équation) va de pair avec sa généralisation dans le langage courant pour « action d’élucider, de trouver une solution à un problème ». Ce passage du complexe au simple se retrouve en musique où une résolution désigne la séparation des voix dans un canon ou le procédé harmonique consistant à résoudre une dissonance. À bon entendeur, si j’ose dire !

3- Résolution = décision

De « résoudre » à « se résoudre », il n’y a qu’un pas. Dès le Moyen Âge, « résolution » s’applique au fait de se déterminer, et par métonymie, à la décision prise. Il recouvre plus largement le caractère d’une personne résolue, faisant preuve de fermeté et de courage. De là découlent nos bonnes résolutions (d’ailleurs, « bonnes » n’est-il pas de trop ?), qui ne sont autres que de sages décisions. Dans un registre plus sérieux, la résolution est une décision exprimée par une assemblée, un comité, un congrès, à propos d’un problème qui lui est soumis. On parle ainsi des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Sont-elles plus difficiles à tenir que nos promesses de ne plus abuser de chocolat ? Rien n’est moins sûr !

 Sandrine Campese

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Voici mes résolutions de 2016 :
– passer mon certificat voltaire ;
– convoler à justes noces ;
– m’inscrire pour devenir un scribe, que dis-je, un écrivain public.