L’origine de ces fameuses expressions : « Faire les quatre cents coups »

Avez-vous déjà fait les « quatre cents coups » ? Cette expression qualifie une vie faite d’excès, voire de « bêtises ».

Quatre cents, cela semble beaucoup, alors d’où peut bien venir cette expression ? Son origine est singulière, car si elle renvoie à des faits historiques, l’expression est apparue bien après eux et de façon très fantaisiste. Elle est liée à la période de guerre que Louis XIII menait contre les protestants, vers 1621. Après avoir vaincu la ville d’Agen, Louis XIII décida de s’attaquer à la ville de Montauban, érigée en véritable cité indépendante et dominée par les protestants. Le roi entama un siège près de la ville et, sur les conseils d’un alchimiste espagnol renommé, il décida de provoquer une grande peur, qui obligerait la cité à se rendre. canonIl demanda alors à son artillerie de tirer simultanément quatre cents coups de canon sur les murs de la ville. Mais les Montalbanais, nullement impressionnés, résistèrent à l’attaque et firent même ensuite fuir l’armée royale qui les assiégeait. La légende raconte que les habitants de la ville étaient en train de festoyer lorsque les boulets se sont abattus sur la ville. C’est de là que proviendrait l’expression « faire les quatre cents coups », qui signifie donc « aller contre le sens moral et les convenances ». Malgré la référence historique, et bien que l’expression provienne bel et bien du siège de Montauban, le récit est qualifié par les historiens de pure légende. D’une part parce que l’artillerie royale n’était composée que de 39 canons et non de 400 et, d’autre part, parce que la religion protestante était jugée trop austère pour que les habitants aient ainsi fait la fête. Dans les faits, l’expression est née bien après ces événements. Une expression synonyme est même apparue au début du XIXe siècle dans les œuvres de Zola et Proust, qui mentionnent « faire les cent-dix-neuf coups ». Une preuve que le nombre réel de coups de canon tirés à Montauban reste flou … Découvrez d’autres expressions :
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C’est pourtant bien réel… Il suffit de lire les mémoires de Bassompierre, conseiller militaire de Louis XIII, qui en fait état… Les 38 canons tiraient tous les jours, et certainement plus de 400 coups, mais sur les défenses, pour les faire tomber… Or l’ordre vint de tirer 400 coups de canons DANS la ville pour effrayer les habitants, d’où la confusion sans doute…

Chez Proust c’est Odette (Mme Swann) qui est quelqu’un qui porrait faire les 190 coups parce que devote de Wagner et ‘bien capable d’etre allee a Bayreuth’ (Sodome et G II, 1 – quarto p. 1321)